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Alerte sur les factures énergétique et alimentaire du Maroc !

Les prix de l’énergie atteindraient cette année des niveaux supérieurs de plus d’un tiers à ceux de 2020, avec un baril de pétrole en moyenne à 56 dollars, contre 41 dollars l’année dernière. Les prix des matières premières agricoles et des produits alimentaires augmenteraient, eux, à deux chiffres notamment pour les huiles alimentaires et les céréales, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale. Une alerte donc pour la balance commerciale du Maroc et ses réserves de changes mais aussi pour les coûts de production et les prix à la consommation.

Alerte sur les factures énergétique et alimentaire du Maroc !
Selon la Banque mondiale, les prix de la quasi-totalité des produits de base sont désormais supérieurs aux niveaux précédant la crise, sous l’effet de la reprise économique dont la durabilité est toutefois très incertaine.

Après un soulagement en 2020, les factures énergétique et alimentaire du Maroc risquent de flamber cette année. Une alerte pour la balance commerciale et les réserves de changes, mais aussi les coûts de production et les prix à la consommation. Selon la dernière édition semestrielle du Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale, les prix des produits de base ont continué à se redresser au premier trimestre 2021 et devraient rester proches de leurs niveaux actuels jusqu’à la fin de l’année, à la faveur du rebond de l’économie mondiale et de l’amélioration des perspectives de croissance. Ainsi, les prix de l’énergie atteindraient cette année des niveaux globalement supérieurs de plus d’un tiers à ceux de 2020, avec un baril de pétrole s’établissant en moyenne à 56 dollars, contre 41 dollars l’année dernière.

Rappelons que la facture énergétique du Maroc a atteint 49,8 milliards de DH à fin décembre 2020 contre 76,3 milliards en 2019, soit une baisse de 34,7%, en raison notamment d’une chute des prix de 33,5% (3.742 DH/t en 2020 contre 5.626 DH/t un an auparavant), selon l’Office des changes. Ce qui a contribué à l’allègement du déficit commercial du Royaume de 23,1% ou de 47,7 milliards de DH. Or, après avoir atteint des planchers record pendant la pandémie, les cours du pétrole brut ont rebondi, à la faveur d’une reprise économique mondiale rapide et de la poursuite des réductions de production par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires. «La demande devrait se raffermir au cours de l’année 2021, avec l’arrivée massive de vaccins, notamment dans les économies avancées, l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie et la continuation de la reprise mondiale», estiment les experts de l’institution de Bretton Woods.

Selon eux, le baril devrait monter à 60 dollars en moyenne en 2022. En ce qui concerne les matières premières agricoles, les prix ont enregistré une hausse soutenue cette année, en particulier en ce qui concerne les produits alimentaires, en raison de l’insuffisance de l’offre en Amérique du Sud et de la forte demande de la Chine. Les économistes de la Banque mondiale tablent sur une augmentation de 14% des prix agricoles cette année, avec un renchérissement de 17% des produits alimentaires, sous l’effet notamment d’une hausse de 30% des prix des huiles alimentaires et farine et de 15% pour ceux des céréales. Une menace donc pour la facture alimentaire du Maroc qui reste un grand importateur de produits alimentaires au même titre même qu’il en est un exportateur majeur.

En 2020, les importations du pays en produits alimentaires avaient déjà bondi de 15,7% à 55,3 milliards de DH, suite, entre autres, à l’accroissement des achats de blé (+4,2 milliards de DH) et d’orge (+1,5 milliard de DH).
Une bonne nouvelle, en revanche, du côté des exportations marocaines : les cours des engrais devraient rebondir de 20%, après un recul de 10% en 2020, l’année où le groupe OCP a, tout de même, réussi à renforcer de 3,7% les exportations des phosphates et dérivés à 50,7 milliards de DH, avec un accroissement de près de 4 milliards sur les ventes des engrais.
À noter, par ailleurs, que les cours des métaux augmenteraient de 30% cette année. Cependant, prévient la Banque mondiale, à mesure que la croissance induite par les mesures de relance se tassera en 2022, les prix des métaux céderaient une partie des gains enregistrés cette année.

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