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«Mon ambition est d’ouvrir le marché du football américain aux joueurs et entraîneurs marocains»

L’homme d’affaires marocain Samir Belhseine ne cache pas sa satisfaction d’être le premier Marocain à avoir réussi à fonder un club de football professionnel aux États-Unis. Ce club, qui porte le nom de l’AC Syracuse Athletic Club, est basé dans la ville de Syracuse, dans l’État de New York. Il évoluera en 2022 à la National Independent Soccer Association (NISA) en troisième division. Ses ambitions, ses projets futurs, le partenariat avec la FRMF, l’ouverture du marché de football américain aux joueurs et entraîneurs marocains... Belhseine nous dit tout.

«Mon ambition est d’ouvrir le marché du football américain aux joueurs et entraîneurs marocains»
Samir Belhseine, fondateur du club professionnel l’AC Syracuse Athletic Club, qui évoluera en 2022 en troisième division américaine.

Le Matin : Vous êtes le premier Marocain à être propriétaire d’un club de football professionnel aux États-Unis. Comment êtes vous passé du monde du business  à celui du football ?

Samir Belhseine
: Je commencerai par dire que je suis un grand passionné de football. Je suis le championnat du Maroc, mais aussi les championnats européens et la MLS. Cette passion pour le ballon rond a grandi quand l’un de mes fils a commencé à jouer au football. Cela m’a poussé à soutenir une équipe semi-professionnelle connue sous le nom de Super 9 qui a participé à la Ligue UPSL et qui a réalisé d’excellents résultats sous la direction d’un entraîneur grec. On a remporté le championnat en faisant un seul match nul et en remportant tous les autres matchs. Cette expérience réussie et en même temps excitante m’a convaincu de fonder un club professionnel. C’est désormais chose faite.

Quelles sont les étapes que vous avez franchies pour obtenir la licence de la Fédération américaine ? 

Créer un club aux États-Unis est tout sauf une partie de plaisir. Il fallait répondre à un cahier des charges très contraignant.  Il nous a fallu mon équipe et moi deux ans et demi de travail pour monter le dossier  avant de le déposer à la Fédération américaine pour approbation. À chaque étape, les experts de la Fédération viennent mener leurs investigations et voir si le projet est viable ou pas. Et à la fin, la Fédération m’a fait passer un entretien pour s’assurer que j’ai  l’expérience qu’il  faut dans le domaine de la gestion des affaires. Lors de cet entretien, le représentant de la Fédération américaine, Jeff L’Hote, m’avait demandé quel est mon pays d’origine, je lui ai répondu que j’étais marocain. Et là, il m’a surpris en me disant que le Maroc est un pays de football et possède l’un des meilleurs derbys au monde, en faisant référence au derby Raja-Wydad. À ce moment-là, j’ai senti une immense fierté en tant que Marocain, car je réalisais que le football marocain avait une aura internationale. Je veux que ce derby puisse un jour se dérouler aux États-Unis où il y a une grande communauté marocaine. Je suis sûr que si le derby se joue aux États-Unis, il sera largement médiatisé et le stade sera archi comble et avec des répercussions économiques énormes.

Pouvez-vous nous parler de l’AC Syracuse Athletic Club, qui débutera l’aventure dans le football professionnel  en 2022 ?

L’AC Syracuse est un club de football professionnel basé dans la ville de Syracuse, dans l’état de New York.  Il évoluera en 2022 à la National Independent Soccer Association (NISA), l’équivalent de la troisième division. Le club comprend une académie accueillant des joueurs âgés de 6 à 19 ans, destinée à détecter les jeunes talents capables de gravir les échelons pour arriver à l’équipe professionnelle. Le club comprend aussi  une école de football loisirs, une équipe de filles et une l’équipe séniors qui évoluera chez les professionnels en 3e division. On a 600 joueurs et joueuses licenciés au club. L’équipe senior sera dirigée par l’entraîneur Portugais Claudio Garcia, titulaire de diplôme de l’UEFA B. Il chapeautera aussi l’académie et supervisera le travail des autres entraîneurs de l’ensemble des catégories. C’est quelqu’un qui dispose d’une grande expérience et qui parle parfaitement l’anglais. Notre objectif est de constituer une équipe compétitive capable de concurrencer les grands clubs américains et, pourquoi pas, remporter des trophées.

Avez-vous des joueurs marocains dans votre club ?

Pour le moment, non. Mais on veillera dans le futur à avoir des joueurs marocains.

Quel est le montant que vous avez investi pour fonder AC Syracuse Athletic Club ?

Beaucoup d’argent.

Combien ?

Est-il nécessaire de divulguer le chiffre ?

Absolument...

J’ai apporté 10 millions de dollars d’avoirs plus 5 millions de dollars en cash pour constituer le capital du club.

J’ai appris que vous avez rencontré le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, est-ce le cas ?

Effectivement, je l’ai rencontré.

Sur quoi ont porté vos discussions ?

On a longuement échangé sur la création  de l’AC Syracuse  Athletic Club. Le président a été ravi de voir un Marocain entrer dans le monde du football professionnel aux États-Unis. Il m’a félicité et m’a apporté son soutien. Les discussions ont, ensuite, porté sur la façon dont je pouvais aider le football marocain, surtout au niveau du football féminin. La Fédération a entrepris un grand chantier pour développer le football féminin afin que l’équipe nationale soit l’une des meilleures en Afrique et, pourquoi pas, au monde.  Les États-Unis sont un pays leader dans le football féminin, l’expérience américaine pourra aider la FRMF dans sa stratégie de développement. Le président m’a ensuite exposé les règlements et lois qui régissent le football marocain et on a convenu que toute action que j’entreprendrais dans le futur pour ouvrir le football américain aux joueurs se ferait en partenariat avec la Fédération et dans le total respect des règlements de la FRMF.  Je ne vous cache pas que mon ambition est de faire du championnat américain une nouvelle destination des jeunes talents et entraîneurs marocains. Il y a beaucoup d’opportunité pour les jeunes talents marocains dans le football américain, contrairement à l’Europe, où les places à prendre sont rares et avec une concurrence énorme. 

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