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Asilah table sur les enfants pour garder l’art comme signe d’identité

Au-delà des formations dispensées tout au long de l’année au profit des petits, plusieurs ateliers sont organisés au cours du Moussem culturel international d’Asilah afin de les encourager à affiner leurs talents.

Asilah table sur les enfants pour garder l’art comme signe d’identité
L’artiste Kawtar Echrigui en atelier avec ses élèves.

Au Palais de la culture, installé dans les ruelles blanches de l’ancienne médina d’Asilah, il y a un espace pas comme les autres. Une pépinière qui regorge de petits talents. Nous y avons rencontré plusieurs enfants, dont cette petite qu’on appellera Sara venue un jour de semaine vers 14 h, accompagnée de son père. «Est-ce que Kawtar Echerigui est là ?» demande le papa debout devant une grande porte verte sans pancarte. La petite est très enthousiaste de franchir le pas de la porte. Derrière le mur qui la sépare du bâtiment à la blancheur éclatante, un univers tout en couleurs. «Je suis impatiente d’entrer à l’atelier de dessin», dit-elle. Chaque année, des dizaines d’enfants zaïlachis s’inscrivent dans les cours d’art plastique dirigés par l’artiste Kawtar Echrigui. Ils y trouvent un apprentissage ludique et créatif outre que celui dispensé par l’école. Les petits stagiaires apprennent différentes techniques de dessin et de peinture. «J’aime bien les cours de dessin. À chaque fois que je n’ai pas cours, j’y viens», nous confie une élève d’Echrigui.

Les enfants viennent affiner et développer leurs talents. Leurs expositions font parler d’elles à chaque Moussem culturel de la ville. Les parents, habitants, artistes… viennent découvrir leurs œuvres. Le secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, Mohamed Benaïssa, assiste avec ses invités internationaux au vernissage. L’intérêt donné à ces petites pousses d’artistes émane d’une politique locale et d’une réelle conscience collective de l’importance de la culture dans le processus de développement. «Le choix fait pour “l’art plastique comme signe distinctif de l’identité” du Moussem culturel international d’Asilah n’a pas été une simple procédure formelle dictée par un quelconque souci de rendre plein l’agenda du Moussem au moyen d’activités culturelles, cela a plutôt constitué un pari sciemment fait sur l’enfant, celui-ci symbolisant l’innocence, la curiosité d’apprendre, ainsi que l’aspiration vers un avenir gai aux couleurs joyeuses», explique le professeur d’université marocain Mohamed Boukhazar. Pour lui, cette expérience inédite est une étape marquante en matière de développement du sens de la créativité et du goût pour le beau chez l’enfant.

Les ateliers d’art plastique agissent en tant que déclencheur d’émotions innocentes inhérentes à la sensibilité et à la conscience de la nouvelle génération. C’est ainsi que le Moussem culturel international d’Asilah invite depuis les années 1980 les enfants de la ville à développer leurs talents artistiques.
Les travaux de l’atelier des arts plastiques ont été dirigés pendant les trois premiers Moussems par la critique d’art Toni Mariani. Par la suite, d’autres noms se sont acquittés de cette mission jusqu’à ce que l’atelier soit confié, des années durant, aux tendres soins de Kawtar Echrigui. Surnommée «mère plasticienne», pour les efforts déployés en faveur de générations d’enfants et de jeunes artistes issus de la ville d’Asilah, cette artiste dit trouver son bonheur auprès des talents en herbe. Les citoyens et artistes zaïlachis témoignent de son «dévouement, persévérance et qualité humaine».
Toujours souriante, Kawtar s’adonne avec passion à l’apprentissage des enfants. Elle est active dans les cours en atelier ou en plein air lors des peintures murales. Pour cette artiste qui aime plutôt faire parler son travail, la joie de voir de petits artistes devenus de grands créateurs n’a pas d’égale.
En effet, des enfants de la ville ont pu percer dans le domaine artistique grâce à l’encadrement de professionnels comme Kawtar Echrigui, membre de la Fondation du Forum d’Asilah qui a aussi commencé sa carrière enfant dans les ateliers de sa ville natale. 
À l’âge adulte, ils organisent des expositions au niveau national et international. Leurs noms s’allient aux galeries et œuvres présentées dans les rues de la ville. Asilah a réussi à faire de l’art un mode de vie. 

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Ateliers 2021

Le 42e Moussem culturel international d’Assilah a organisé du 14 au 18 novembre au Palais de la Culture «l’Atelier des enfants du Moussem». Co-dirigée par les artistes marocaines Kawtar Echrigui et Mohammed El Hallaoi, cette activité destinée aux jeunes de moins de 15 ans aide à apprendre les modes d’utilisation des outils de dessin. Elle les aide à apprendre également ce que signifie la création d’une toile en termes de patience et de discipline, pour parvenir ensuite au stade de l’organisation, par leurs propres soins, d’expositions et de présentation de leurs créations. Un autre atelier a été organisé du 25 juin au 18 juillet 2021 co-dirigé par Kawtar Echrigui et Sara Ahlaloum.

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Atelier «écriture et expression littéraire»

Le Moussem culturel international d’Asilah encourage la création sous toutes ses formes. Il a lancé, depuis l’édition de 2009, l’atelier «écriture et expression littéraire pour enfants». Cette activité permet de découvrir de  nouveaux talents prometteurs et de développer des capacités d’écriture chez les enfants. Dirigé par le poète et enseignant universitaire marocain Ahmed Amraoui, cet atelier aide les jeunes à acquérir les principes de base de l’écriture et les techniques de la créativité. Il les incite aussi à prendre l’habitude de débattre de textes littéraires. Dans la salle dédiée à cette activité au sein de la bibliothèque Prince Bandar Bin Sultan, on peut apercevoir Ahmed Amraoui discuter avec ses jeunes stagiaires à propos d’œuvres adaptées à leurs niveaux. Durant la séance d’écriture, il fait des allers-retours entre les tables en jetant des coups d’œil prospecteurs des feuilles. Cet encadrant passionné  tient à suivre l’évolution de chaque enfant. Un recueil des écrits réalisés par les jeunes stagiaires est publié chaque année par la Fondation du Forum d’Asilah.

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