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Le patrimoine financier des ménages n’a pas décroché en 2020, malgré la crise sanitaire. Selon le rapport 2020 sur la stabilité financière publié par Bank Al-Maghrib, l’AMMC et l’ACAPS, ce patrimoine a gagné 43 milliards de dirhams additionnels par rapport à 2019, totalisant du coup 876 milliards de dirhams. Il est constitué en grande partie de dépôts bancaires à hauteur de 82,7%, suivis des placements en assurance Vie (10,8%) et des actifs sous forme de valeurs mobilières (6,5%). Précisons que les ménages marocains ont historiquement privilégié la détention d’avoirs financiers liquides, de moindres risques.
Parallèlement à la baisse des revenus constatée suite aux répercussions de la crise sur l’activité économique et l’emploi, les ménages ont vu leur consommation finale baisser, particulièrement au deuxième trimestre 2020, du fait des mesures de restrictions et de confinement sanitaire. Elle s’est ainsi repliée, à prix courant, aux deuxième et troisième trimestres de 20,5 et 9,8% respectivement et de 4,1% sur l’ensemble de l’année.
Les dépôts auprès des banques en hausse de 5,5%
Compte tenu des restrictions sanitaires et de déplacements, les ménages ont accumulé des dépôts auprès des banques qui se sont élevés globalement à 724 milliards de dirhams à fin 2020, enregistrant une progression de 5,5% (soit un additionnel de 38 milliards de dirhams) après 4,4% en 2019 et 3,7% en 2018. Les dépôts des résidents tiennent la corde avec 74% du total des dépôts des ménages (534,3 milliards de dirhams), affichant une hausse de 6,6% sur un an. La proportion des dépôts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) s’est maintenue autour de 26%, en appréciation de 2,6% à 189,7 milliards de dirhams. Une évolution qui dénote de la résilience des transferts MRE, malgré les conséquences de la crise sanitaire sur leurs pays de résidence. De leur côté, les dépôts en devises des particuliers résidents ont progressé de 12,8%. Leur part dans le total des dépôts des particuliers résidents demeure toutefois limitée à 1,1%. Par catégorie, les dépôts à vue, formant la principale composante avec une part de 63%, ont connu une accélération de 10% à 456 milliards de dirhams, contre 4,9% un an plus tôt. Les comptes d’épargne, qui pèsent pour 23% des dépôts, ont nettement décéléré. Leur croissance s’est établie à 1,9% après 4,7% en 2019, atteignant 166,5 milliards de dirhams. Pour leur part, les dépôts à terme se sont de nouveau contractés de 6,4%, soit un retrait de 6,5 milliards de dirhams en une année. Ces dépôts ont totalisé 94 milliards de dirhams en 2020, leur part dans le total des dépôts s’étant ainsi réduite à 13% au lieu de 14,6% en 2019 et 17,2% en 2016. Une situation que la Banque centrale explique, entre autres, par la tendance baissière des taux d’intérêt rémunérant les dépôts à terme, observée ces dernières années et qui n’encourage pas les particuliers à faire des placements en ces produits. En 2020, les taux moyens pondérés des dépôts à 6 mois et 12 mois se sont établis respectivement à 2,56 et 2,87% après 2,72 et 3,01% en 2019 et 2,77 et 3,09% en 2018. Parallèlement, le montant global des placements des ménages sous forme de contrat d’assurance Vie a progressé de 9,1% en 2020 après 12,4% une année auparavant. Ce type de placements reste attrayant en raison de ses avantages fiscaux.
