Pour la promotion de l’agriculture résiliente au climat, l’exploitation forestière durable et la gestion raisonnée des ressources hydriques, le gouvernement du Canada et la Banque africaine de développement (BAD) ont lancé un fonds commun. Ce fonds est de 104,8 millions de dollars américains accordés sous forme de prêts concessionnels au profit du privé et du secteur public et de près de 8 millions de dollars pour l’assistance technique complémentaire.
La Banque africaine de développement administrera le fonds. Ce nouvel apport contribuera à développer le portefeuille climatique de la BAD qui a été multiplié par un facteur 4 passant de 9% en 2019 à 36% en 2019. Au cours de ces dernières années, les ressources de la BAD allouées au financement de l’adaptation au changement et à la résilience climatiques sont passées de 338 millions de dollars en 2016 à deux milliards de dollars en 2019. La Banque s’est engagée à consacrer 40% du portefeuille total d’ici la fin de 2021 aux questions climatiques et fournir 25 milliards de dollars en financement climatique d’ici 2025. Cette ambition est la bienvenue dans un continent qui subit de plein fouet les différentes manifestations du dérèglement climatique : sept des dix pays les plus vulnérables au changement climatique se trouvent en Afrique alors qu’elle n’émet que 4% des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Le Centre mondial pour l’adaptation au changement climatique, qui a ouvert en septembre 2020 un bureau régional au siège de la Banque africaine de développement, estime que d’ici 2070, le besoin annuel de l’Afrique pour faire face aux effets du changement climatique pourrait s’élever à 200 milliards de dollars. Selon le Fonds monétaire international, les effets du changement climatique causent plus de 520 millions de dollars de dommages directs aux économies subsahariennes depuis 2000. Selon des études financées par le Fonds international de développement agricole, les productions de cultures de base importantes en Afrique comme les légumineuses, le maïs et le manioc pourraient connaître une diminution de 50 à 90% d’ici à 2050 dans certaines régions d’Afrique, en raison du dérèglement climatique.
La BAD et le Canada officialisent un fonds de 113 millions de dollars américains
Samir Benmalek
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24 Mars 2021
À 20:09