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La balle est dans le camp du privé !

L’Ordre national des experts-comptables du Maroc (OEC) a mis les petits plats dans les grands afin de mobiliser pouvoirs publics et opérateurs économiques de la région de Dakhla-Oued Eddahab. Ils ont pris part à une journée d’étude organisée à Dakhla pour aborder le développement de la région dans sa double composante nationale et continentale. Certes, d’importantes réalisations sont là et font que le taux de croissance dans cette région est des plus importants du pays, mais celui-ci n’est pas forcément corrélé à une dynamique d’emploi. Le secteur privé est alors interpellé pour exploiter les nombreuses potentialités dont regorge la région.

La balle est dans le camp du privé !
L’OEC a organisé, le 12 février au Palais des Congrès de Dakhla, une journée d’études sur «L’Investissement, moteur de développement des Provinces du Sud».

Des leviers sont à activer afin de faire des provinces du Sud du Royaume un moteur de développement régional et continental. Un processus entamé par l’État depuis 1975 avec des investissements massifs dans tous les domaines, lui conférant le rôle de premier investisseur et premier employeur dans la région. 
Maintenant que la voie est balisée, le secteur privé est attendu sur l’investissement, mais aussi l’amélioration de la formation et l’employabilité des jeunes entrepreneurs notamment. C’est dans cet esprit que l’Ordre national des experts-comptables du Maroc a organisé, le 12 février au Palais des Congrès de Dakhla, une journée d’étude autour de la thématique «L’investissement, moteur de développement des Provinces du Sud». Cette journée, dont «Le Matin» était partenaire Média, a rassemblé du beau monde entre acteurs clés de l’économie marocaine, officiels et élus de la région. Ce conclave avait pour objectif d’échanger sur les stratégies de développement économique des Provinces du Sud et de leur futur rôle dans l’intégration économique africaine.  À l’évidence, les experts-comptables ont mis en avant leur rôle stratégique pour accompagner l’investissement dans les Provinces du Sud et tout le pays. «Une des principales missions d’un expert-comptable est de guider les investisseurs dans leur gestion du patrimoine indépendamment des régions. Nous sommes à la fois conseillers des entreprises pour les accompagner vers la performance, mais aussi des agents structurants du tissu économique. Nous avons donc un rôle stratégique à jouer pour l’accompagnement de l’investissement dans les Provinces du Sud et nous sommes prédisposés à travailler main dans la main avec le Conseil régional d’investissement en vue de donner tout l’appui nécessaire dans ce domaine. 
Des missions de formation et de conseils seront proposées par l’Ordre à travers des journées portes ouvertes pour rencontrer les entreprises de la région, notamment les PME-PMI», a déclaré Amine Baakili, président de l’OEC. Tout au long de cette journée d’étude, l’OEC a mis sous les projecteurs les potentialités de la région et les projets de développement en cours.
Deux tables rondes ont été ainsi organisées. Une première, sur le thème «Plan de développement des Provinces du Sud, une dynamique d’investissements porteuse d’opportunités de développement économique et social». La seconde a été axée sur les Provinces du Sud comme futur hub continental de la ZLECAf.
Ces débats étaient animés en mode «hybride» par des représentants du gouvernement et des autorités locales et économiques. Le Chef du gouvernement, la wilaya de la région, le CRI, la Trésorerie générale du Royaume, l’Asmex et la CGEM, entre autres, ont été interpellés. Voici quelques réflexions. 


 Reda Chami, président du CESE 

«L’investissement public ne suffit pas !»

«Bien sûr, il ne peut y avoir création de richesses sans investissements (…). Depuis 1975, le Maroc a beaucoup investi dans cette région. Cet investissement massif fait que la région est dotée d’une infrastructure de haut niveau. L’indice de développement humain (qui mesure l’accès aux soins, à l’éducation, à l’électricité, à l’eau...) y est plus élevé que la moyenne nationale et est deuxième ou troisième au niveau national après la région de Casablanca. On pense vraiment que Dakhla peut être ce maillon d’intégration entre l’Afrique et le Maroc, et constituer un hub pour les échanges, le commerce et la logistique. Aujourd’hui, le gouvernement indique que 70% des projets ont été réalisés depuis 2015. 179 autres ont été achevés pour un coût global de 13,2 milliards de DH et 336 sont en cours de finalisation pour un investissement de 46,9 milliards de DH. 236 autres projets nécessitant un budget de 25 milliards de DH n’ont pas encore été lancés. Bien sûr, il faut maintenir l’effort pour s’assurer que tous ces investissements profitent à un maximum de la population, mais à mon avis, l’investissement public ne suffit pas. Il faut qu’on arrive d’une manière ou d’une autre à expliquer aux entreprises marocaines et internationales qu’il y a des opportunités réelles à saisir sur place. L’État pourrait les aider à travers des subventions au niveau de l’investissement. Je ne suis, en revanche, pas favorable à une fiscalité différente dans cette région.» 


 Hassan Sentissi, président de l’Asmex

«Nous portons un grand espoir sur le projet du port Dakhla Atlantique»

«L’étude réalisée par l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) déclinée par région a démontré qu’il existe un grand gisement non exploité dans cette région. Nous déplorons aussi que plusieurs produits soient exportés à leur état brut sans aucune valeur ajoutée. Notre engagement en partenariat avec la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Dakhla pour créer un bureau d’études de l’Asmex dans cette région vise, entre autres, à recenser l’ensemble des niches à mettre sur les rails à l’export. Si aujourd’hui les connexions se font globalement par voie terrestre, nous portons un grand espoir sur le projet du port  Dakhla Atlantique pour renforcer la compétitivité de nos exportations et toucher des marchés aussi lointains dans notre continent.»

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