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La bande de Gaza affronte la tempête, avec peu de moyens et de vaccins

Les premiers cas de Covid-19 ont été recensés en août à Gaza, sous blocus israélien depuis 2007, aux infrastructures balbutiantes. La Covid-19 a commencé à faire des ravages parmi les deux millions d’habitants du territoire.

La bande de Gaza affronte la tempête, avec peu de moyens et de vaccins
«Au début, nous n’avions qu’un patient, mais là, les neuf lits de l’unité sont toujours pleins, 40% des patients ont moins de cinquante ans», témoigne un infirmier.Ph. AFP

Affalé de côté sur un lit, le visage avalé par un masque à oxygène laissant briller ses yeux humides, Hussein al-Hajj insiste : il veut parler. Pour dire quoi ? Que «le vaccin est nécessaire», souffle-t-il, entre la vie et la mort dans un service de soins intensifs de Gaza.  Au début de la pandémie, c’est Israël qui voyait se multiplier les morts. De l’autre côté de l’épaisse barrière de sécurité militarisée séparant l’État hébreu de ce territoire palestinien, le compteur tournait à vide. Mais de premiers cas ont été recensés en août hors des centres de quarantaine de ce micro-territoire, sous blocus israélien depuis 2007, aux infrastructures balbutiantes. La Covid-19 a commencé à faire des ravages parmi ses deux millions d’habitants.

La bande de Gaza affronte la tempête, sans trop de moyens ni de vaccins. Sur un tapis de poussière à la sortie de la principale ville de l’enclave se dresse un hôpital turc construit en 2017. Dans son unité de soins intensifs, des hommes intubés sont recroquevillés sur leur lit. À un moment, la voix caverneuse de Hussein al-Hajj émerge : «C’est une question de vie ou de mort à chaque instant, à tout moment les choses peuvent se détériorer», lance, désemparé, l’enseignant à la retraite de 71 ans. Depuis que nous avons mis sur pied cette unité de soins intensifs pour le coronavirus, nous avons reçu quarante patients. Sept d’entre eux sont morts», explique Samer Mansour, infirmier en chef de cette unité. «Au début nous n’avions qu’un patient, mais là, les neuf lits de l’unité sont toujours pleins», souligne-t-il, notant que «40% des patients ont moins de cinquante ans».

L’apparition début mars du variant britannique dans ce territoire densément peuplé coincé entre Israël et l’Égypte a favorisé la transmission chez des personnes plus jeunes et une explosion du nombre de cas. «La situation est critique», résume Rami al-Abadellah, médecin et directeur du service des infections au ministère de la Santé. Gaza a enregistré la semaine dernière un record de 23 morts sur une seule journée, sur un total d’environ 830. Le seuil des 100.000 cas devrait être franchi cette semaine. Mais seulement 3.200 tests sont menés chaque jour, révélant un taux de positivité de 36%, l’un des plus élevés au monde, selon l’Organisation mondiale de la santé. Face à la contagion, le gouvernement du Hamas a imposé un couvre-feu à partir de 19 heures pour tenter d’empêcher les familles de se réunir en grand comité lors de l’iftar, repas marquant la rupture quotidienne du jeûne pendant le mois du Ramadan, en attendant la livraison de vaccins. «Nous avons reçu 110.000 doses, mais nous avons besoin de 2,6 millions supplémentaires», précise M. Al-Abadellah. 

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