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Bank Al-Maghrib accélère ses chantiers

La Banque centrale accélère ses chantiers. La crise sanitaire et économique que traverse le pays à l’instar du reste du monde aura été un véritable catalyseur. L’institution entend ainsi boucler dans les bons délais l’écosystème réglementaire régissant les financements verts, garantir le succès de l’opération pilote du paiement mobile et accélérer l’installation de la structure de défaisance chargée de recueillir et gérer les créances en souffrance des banques. Le point avec Abdellatif Jouahri.

Bank Al-Maghrib accélère ses chantiers
Abdellatif Jouahri : «Les fonds collectés dans le cadre du programme de relance économique seront dépensés sous forme de crédit ou d’apport au fur et à mesure de la réalisation des projets sélectionnés».

 Pas de relance économique sans immunité collective !
Le Fonds d’investissement stratégique doté de 120 milliards de dirhams ne sera opérationnel qu’après l’adoption définitive du cadre juridique régissant ses interventions. La déclaration est du Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, lors du point de presse, tenu le 23 mars, à l’issue du premier Conseil de la Banque centrale de l’année 2021. Selon les explications de Jouahri, le Fonds sera financé à hauteur de 51% par l’État, le reste pourrait être apporté par les compagnies d’assurance et/ou les organismes de prévoyance sociale. Les fonds collectés dans le cadre de cet ambitieux programme de relance seront dépensés sous forme de crédit ou d’apport au fur et à mesure de la réalisation des projets sélectionnés. «Les textes de lois régissant ce Fonds doivent être tous votés au Parlement avant la clôture de la session d’automne et la tenue des élections législatives», souligne Jouahri.
Une partie de ses ressources sera mobilisée cette année et le reste l’année prochaine. Pour le wali de la Banque centrale, on ne peut parler d’une véritable relance de l’économie qu’après avoir atteint l’immunité collective qui suppose la vaccination de 80% de la population. Du coup, assure-t-il, les dépenses du Fonds de relance seront étalées dans le temps.

 Créances en souffrance : le projet de structure de défaisance avance
Le projet de structure de défaisance relatif aux créances en souffrance des banques est sur la bonne voie, affirme Abellatif Jouahri. Selon lui, le projet est «assez complexe», eu égard aux aspects légaux, fiscaux et institutionnels y afférents. Concrètement, sur le plan juridique, explique Jouahri, il va falloir réviser un certain nombre de dispositions dans le Code de commerce. Sur le plan fiscal, «nous sommes toujours en discussion avec la Direction générale des impôts», indique le patron de BAM. Enfin, sur le plan institutionnel, il sera nécessaire de préparer le cadre juridique régissant le transfert des créances en souffrance à une entité dédiée et aussi les moyens et règles de recouvrement. «Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons associé aux réunions autour de ce projet le ministère de l’Économie et des finances et celui de la Justice», indique Jouahri. 
Ce dernier affirme avoir saisi par écrit le Secrétariat général du gouvernement (SGG) pour que ce dernier pilote l’ensemble des composantes du projet en coordination avec les différents départements ministériels concernés. «Le fait de confier cette mission au SGG nous permettra de gagner du temps et mettre sur les rails ce projet dans les meilleurs délais», souligne le gouverneur de l’Institut d’émission. Pour rappel, une structure de défaisance est une entité juridique chargée de recueillir et gérer des actifs de mauvaise qualité cédés par une institution qui cherche ainsi à améliorer son bilan.

Financement vert : Sept banques centrales planchent sur la cartographie des risques
Le financement vert est l’un des chantiers fondamentaux de la Banque centrale. Pour donner un coup de fouet à ce genre de financement, Jouahri insiste sur le fait de disposer au préalable d’une cartographie des risques. Un projet sur lequel travaille, d’ailleurs, un groupement dédié constitué de BAM et de 6 autres banques centrales. 
Selon Jouahri, le déploiement de cette cartographie à l’échelle nationale se fera progressivement avec en amont un travail d’adaptation aux spécificités du pays. Rappelons qu’en avril 2018, BAM avait adhéré au Réseau des Banques Centrales et des Superviseurs pour le verdissement du secteur financier (NGFS).  Une manière pour l’Institut d’émission d’accélérer son action visant la prise en compte des enjeux climatiques au sein de l’écosystème bancaire et de promouvoir un développement ordonné de la finance verte.

 Paiement mobile : BAM mise sur la réussite de «Tayssir»
Bank Al-Maghrib mise beaucoup sur la réussite de l’opération pilote «Tayssir» pour un bon démarrage du paiement mobile. Pour le Wali de la Banque centrale, l’écosystème a été mis en place et un travail de promotion auprès des commerces et agents locaux est nécessaire afin de booster le développement de ce nouveau mode de paiement. L’opération «Tayssir» prévue pour la rentrée scolaire prochaine permettra de roder le système mis en place pour une généralisation par la suite. 
«Nous allons démarrer avec cette opération pilote, laquelle est initiée sur le budget de l’État dans un domaine aussi sensible et qui exige des contreparties de la part des ménages concernés. Cela dit, nous sommes optimistes pour le déploiement de cette opération eu égard aux retours que nous avons eus à travers les différentes réunions tenues dans ce sens», déclare Jouahri. Rappelons que BAM avait signé en décembre 2020 un protocole d’accord avec les ministères de l’Industrie, de l’Éducation nationale et le groupement d’intérêt économique du paiement mobile au Maroc. Objectif, digitaliser les transferts monétaires conditionnels au profit des ménages bénéficiaires du programme «Tayssir». 
Cette opération se déroulera dans une première phase au niveau de quatre sites pilotes (Fès, Meknès, Benguerir et Azilal) avant d’être généralisée  à l’ensemble des régions du Royaume. 

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