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Samedi 04 Mai 2024
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Les bombardements israéliens éclipsent l’autre menace meurtrière, le coronavirus

Pour le porte-parole de l’agence onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens, la cinquantaine d’écoles transformées en refuges pour quelque 40.000 déplacés pourraient devenir de nouveaux «épicentres du coronavirus» dans Gaza, l’enclave palestinienne, sous blocus israélien depuis près de 15 ans.

Les bombardements israéliens éclipsent l’autre menace meurtrière, le coronavirus

Comme des milliers de Palestiniens de Gaza, Oum Jihad Ghabayin a quitté sa maison sans bagages, ni même un masque pour se protéger contre le coronavirus. Car face aux bombardements d’Israël, la pandémie ne lui apparaît plus vraiment comme la menace la plus urgente. Alors que les missiles israéliens pleuvent depuis plus d’une semaine sur le micro-territoire de deux millions d’habitants, cette mère de six enfants a quitté le nord de la Bande de Gaza et a trouvé abri dans une école de l’Unrwa, l’agence onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens. «Depuis que nous sommes arrivés vendredi, nous ne nous sommes pas douchés une seule fois», raconte-t-elle à l’AFP. Pour le porte-parole de l’Unrwa, Adnane Abou Hasna, la cinquantaine d’écoles transformées en refuges pour quelque 40.000 déplacés pourraient devenir de nouveaux «épicentres du coronavirus» dans l’enclave palestinienne, sous blocus israélien depuis près de 15 ans. L’agence onusienne met à disposition du matériel de stérilisation, de l’eau et met en place des instructions sanitaires, mais cela est bien dérisoire au vu de la situation, admet-il.

Car dans les écoles comme dans les rues de Gaza, tout le monde s’est débarrassé de son masque et les gestes barrières semblent appartenir au temps d’avant, avant les affrontements meurtriers entre Israël et des groupes armés de Gaza. Lundi, des raids israéliens n’ont pas seulement endommagé une clinique et des locaux du ministère dans la ville de Gaza, mais aussi le seul laboratoire qui réalisait des tests de dépistage du coronavirus. Et deux médecins ont été tués dans des frappes. La protection des infrastructures médicales et du personnel de santé est un «impératif en toutes circonstances», a insisté lundi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Il est essentiel que les normes humanitaires internationales soient totalement respectées». Avant l’escalade militaire, les autorités de Gaza menaient en moyenne environ 1.600 tests de dépistage par jour avec un taux de positivité parmi les plus forts au monde (28%). D’après l’OMS, près de 9.000 cas de personnes contaminées au coronavirus ont été recensés depuis le début des affrontements entre Israël et le Hamas, le 10 mai. 

Au total, plus de 105.600 personnes ont été malades et 986 sont décédées dans l’enclave palestinienne aux infrastructures défaillantes. Et sur les 122.000 doses de vaccins acheminées, plus de la moitié n’a pas été administrée, selon l’OMS. Dans les hôpitaux, les unités de soins étaient déjà dépassées par le nombre de patients. Et aujourd’hui, les établissements ont dû se réorganiser. Certaines unités dédiées au coronavirus ont été fermées ou transférées ailleurs, pour pouvoir accueillir les centaines de Palestiniens blessés dans des frappes israéliennes. 

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