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Le marché boursier est actuellement sur une bonne tendance. Le Masi, indice principal de la cote casablancaise, est en effet à environ 16% de performance annuelle. Ce qui rompt nettement avec l’évolution observée l’année dernière où, sous l’effet de la crise sanitaire, le Masi a accusé une contre-performance de 7,3%, avec sept secteurs seulement sur les 24 représentés à la Bourse de Casablanca qui ont évolué en territoire positif, relève la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) dans son récent policy brief portant sur la rotation sectorielle et cycle économique au Maroc.
Comment expliquer ce changement de tendance ?
Pour Ali Hachami, directeur de la division Analyse & Recherche de la Banque Populaire, cette évolution est due à plusieurs facteurs. Il s’agit surtout du redressement progressif de l’économie nationale, sous l’effet entre autres de l’amélioration de la situation sanitaire, avec la montée en rythme de la campagne de vaccination. Notre interlocuteur évoque aussi l’effet du nouveau gouvernement actuellement en constitution. Les trois partis qui constituent la majorité gouvernementale disposent de cadres dont le profil servira le développement du marché boursier, estime-t-il. La performance enregistrée jusque-là constitue en fait plus qu’un rattrapage du marché, après une année bien marquée par le rouge et durant laquelle de rares secteurs ont échappé à la baisse. Et ce n’est pas tout. Ali Hachami avance aussi comme explication de ce sursaut du marché boursier l’amélioration de la position du Maroc comme acteur important au niveau régional, notamment en Afrique. Ali Hachami avance aussi l’effet des investissements étrangers et de la campagne agricole. Même son de cloche globalement du côté de Yousra Maarouf, Senior Equity Research Analyst chez Société Générale. L’effet de base a joué un rôle important dans la bonne performance du marché boursier cette année, de même que l’amélioration de la situation sanitaire, l’avènement d’un gouvernement «plus libéral» et «bien vu par les investisseurs» et le bon comportement de l’économie nationale, résume-t-elle, qualifiant le rebond actuel du marché de normal.
Cette tendance est-elle pour durer et à quel niveau le marché finira-t-il l’année ?
Pour Ali Hachami, le Masi terminerait 2021 autour de 11-12%. Une évolution qui résulterait d’une «petite correction en octobre» pronostiquée par le spécialiste et d’une stabilisation du marché par la suite au niveau d’avant-crise.
Cette prévision est, toutefois, entourée de certains aléas relatifs notamment au comportement des petits porteurs qui sortent parfois quand ils réalisent des plus-values et des investissements étrangers dont les mouvements peuvent être déterminants pour l’évolution du marché boursier. L’action du nouveau gouvernement sera aussi décisive, ajoute-t-il. Yousra Maarouf préfère ne pas se prononcer sur un quelconque pronostic quant au niveau de performance annuelle du Masi. Toutefois, elle admet que tous les facteurs cités plaident pour la poursuite de la tendance actuelle. Surtout, note-t-elle, avec de bons résultats réalisés par les sociétés cotées et les bons indicateurs macroéconomiques (réserves de change, inflation…).
Elle relève, enfin, un facteur déterminant sur le dynamisme du marché boursier, à savoir les opérations d’aller-retour auxquelles recourent en fin d’année les investisseurs institutionnels pour revaloriser leurs portefeuilles.
