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Au Brésil, le virus fait des ravages chez les jeunes

Dans les hôpitaux surchargés d’un Brésil débordé par la pandémie de la Covid-19, les patients sont de plus en plus jeunes, un an après l’annonce du premier des plus de 285.000 décès provoqués par le virus.

Au Brésil, le virus fait des ravages chez les jeunes

«Le profil de nos patients a changé. Aujourd’hui, nous avons des personnes plus jeunes hospitalisées dans un état très grave, même si elles n’ont pas de comorbidités», explique à l’AFP Jaques Sztajnbok, responsable de l’unité de soins intensifs de l’hôpital Emilio Ribas de São Paulo, débordé par la pandémie de la Covid-19. Environ 29% des personnes décédées ces dernières semaines ont moins de 60 ans, contre 22% en novembre et en décembre. La campagne d’immunisation a commencé tardivement au Brésil, à la mi-janvier, et avance lentement à cause de l’insuffisance de doses. «Dans certains États, la vaccination des plus de 75 ans est déjà terminée. Et en général, les personnes âgées restent davantage à la maison que les jeunes, qui circulent plus», a déclaré l’épidémiologiste Walter Ramalho, de l’Université de Brasilia, au site «Poder 360». L’occupation des lits de soins intensifs est supérieure à 80% dans 25 des 27 États du Brésil. Alors que la moyenne quotidienne de décès est supérieure à 2.000 sur les sept derniers jours, le nombre de jeunes tués par le virus ne cesse d’augmenter, semaine après semaine. Un exemple emblématique : pour la première fois jeudi, la municipalité de São Paulo a annoncé qu’un patient était mort de Covid-19 faute de lit disponible en soins intensifs dans la mégalopole brésilienne. Son âge : 22 ans. «La moitié de nos patients hospitalisés a moins de 60 ans», assure Carlos Pereira Junior, directeur de l’hôpital Emilio Ribas. Avant, les moins de 60 ans n’occupaient que 35% des lits de son établissement. En un an, le nombre de lits de soins intensifs de cet hôpital de référence est passé de 12 à 60, mais cela reste insuffisant pour faire face à l’afflux incessant de nouveaux patients, causé en partie par la circulation du variant amazonien, plus contagieux. La hausse des contaminations est aussi due à un relâchement de la population, surtout les plus jeunes. Dans les rues des grandes villes brésiliennes comme São Paulo ou Rio de Janeiro, il n’est pas rare de voir des gens sans masques et la distanciation sociale est loin d’être respectée dans les transports publics ou les bars bondés. Des couvre-feux ont été instaurés dans de nombreuses villes et la police mène des rondes nocturnes pour débusquer les fêtes clandestines. De nombreux jeunes actifs, particulièrement dans le secteur informel, ont aussi dû continuer d’aller travailler pour survivre, en dépit de la forte circulation du virus. Le gouverneur de l’État de São Paulo, Joao Doria, qui a durci les mesures de restriction ces dernières semaines, n’écarte pas l’idée d’un confinement total dans l’État qui est la locomotive économique du Brésil. 

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