Sur le thème général «Plein feu sur le changement climatique», le réseau d’experts du Forum économique mondial, en partenariat avec l’Université américaine de Yale, a passé en revue les différents aspects de ce phénomène, dont «le coût social du carbone». Dans ce panorama, les auteurs rappellent les prévisions de la Commission des entreprises pour le développement durable du Forum économique mondial et selon lesquelles un investissement de 320 milliards de dollars par an dans des modèles commerciaux durables dans les économies développées pourrait générer 2,3 milliards de dollars d’investissements annuels supplémentaires d’ici 2030. Telle que rapportée par l’analyse commune du Forum et l’Université de Yale, cette tendance serait sur la bonne voie : les investissements dans la décarbonisation ont dépassé les 500 milliards de dollars pour la première fois en 2020, selon Bloomberg New Energy Finance. L’une des approches pour la décarbonisation de l’économie consiste à mettre un prix à chaque tonne de CO2 émises. «Selon la Banque mondiale, plus de 57 initiatives de tarification du carbone sont en place dans le monde alors que 95 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre envisagent de la faire», soulignent les deux institutions. Cependant, force est de constater qu’en dépit de cet élan des investissements verts, les retombées climatiques ne se font pas encore ressentir. Le rapport 2020 sur les engagements nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre montre une réduction de seulement 1% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010. Or il faudrait que cette réduction soit de l’ordre de 45% pour que le réchauffement climatique n’atteigne pas des proportions irréversibles. De plus, la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère approche dangereusement du seuil au-delà duquel les impacts sur l’environnement seraient irréversibles. Cette concentration doit rester inférieure à 450 parties par million. Or et selon l’Organisation météorologique mondiale la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a brutalement augmenté en 2019, la moyenne annuelle ayant franchi le seuil de 410 parties par million, et la hausse s’est poursuivie en 2020.
Le cap des 500 milliards de dollars franchi pour la première fois en 2020
La concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère approche dangereusement du seuil au-delà duquel les impacts sur l’environnement seraient irréversibles. Ph. DR
Samir Benmalek
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07 Mars 2021
À 18:03
