Conseil : En cette période de crise sanitaire, on parle de plus en plus de l’importance du capital psychologique en entreprise. De quoi s’agit-il ?
Dans quelle mesure ce capital psychologique permet-il d’assurer la performance des entreprises ?
Plusieurs recherches ont révélé une corrélation positive entre le capital psychologique et les attitudes et comportements souhaitables en entreprise, notamment la satisfaction, l’engagement et le bien-être au travail. En revanche, ces recherches ont dressé une relation négative entre, d’une part, ledit capital psychologique et d’autre part, les attitudes et comportements négatifs et indésirables en milieu professionnel comme la déviance. De même, une enquête réalisée au Canada (Xiao, yan shi 2013) sur 148 employés étudiant l’apport du capital psychologique dans la performance au travail, a montré une contribution de 42,3% dans la performance organisationnelle, ce qui confirme les relations positives attendues entre le capsy et les attitudes désirables des employés, c’est-à-dire la performance organisationnelle et le bien-être psychologique. Une méta-analyse (Corporate leadership council, 2002) effectuée sur plus de 300.000 employés dans 51 entreprises a démontré que les employés qui utilisaient leurs principales forces quotidiennement étaient 38% plus performants, alors que ceux qui restaient focalisés sur leurs faiblesses perdaient 27% de leur performance et étaient à 44% plus loyaux envers les entreprises (moins de turn-over).Au Maroc, l’Observatoire marocain du bonheur (OMB) a interrogé en 2017, quelque 1200 employés âgés de 25 à 60 ans aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Parmi les conclusions tirées de cette enquête, on peut retenir l’idée selon laquelle le travail constitue une source de stress pour 30% des sondés. L’enquête révèle également que le manque de moyens pour atteindre les objectifs et le sentiment de surcharge de travail sont à l’origine de ce stress. D’autre part, une étude scientifique auprès de 140 entrepreneurs à Agadir a montré que le capital psychologique contribue à la performance des entreprises. En effet, les entrepreneurs ayant un degré élevé de capital psychologique sont motivés et déterminés pour réaliser leurs objectifs et sont plus performants.Justement, quel état des lieux au Maroc ?
Les entreprises marocaines ont une tendance à intégrer cette importante dimension (capsy) dans le management des ressources humaines et de la performance. «On a l’impression qu’il y a une plus grande conscience au niveau des gens, plusieurs cadres consultent notre cabinet, car ils veulent s’outiller, dépasser le stress et mieux vivre en entreprise, abstraction faite de la culture qui y règne», souligne un psychologue. Le capsy apprend aussi bien aux employés qu’aux entrepreneurs de nouvelles façons de se comporter : avoir de la confiance en leurs capacités à atteindre les objectifs, se remettre en cas de crise, être motivés et croire en un avenir meilleur. Ainsi, le développement du capital psychologique chez les individus ne se fait pas d’un seul coup, il prend du temps et nécessite un suivi sur le long terme pour obtenir les résultats souhaités et avoir un avantage compétitif durable.