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Dans la capitale fédérale, plus de diversité, mais davantage de ségrégation

La région de Washington DC, capitale fédérale des États-Unis, est de plus en plus marquée par la ségrégation raciale. Les données d’une nouvelle étude de l’Université de Californie-Berkeley attestent que, paradoxalement, la région est devenue plus diversifiée, tandis que la ségrégation urbaine s’est approfondie.

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Depuis 1990, la région de Washington est devenue moins blanche et plus brune, car la part des résidents d’origines latines et asiatiques a augmenté alors que la part des résidents blancs a diminué. La population afro-américaine est restée relativement stable dans toute la région, indiquent des chercheurs du Othering & Belonging Institute relevant de l’université américaine, dans cette étude.

En 1990, la région du District de Columbia (DC) comptait environ 65% de blancs, 27% de noirs, 6% d’origine hispanique et 5% d’Asiatiques, selon les données collectées alors. Aujourd’hui, la répartition est de 45% de blancs, 25% de noirs, 16% d’origine hispanique et 10% d’Asiatiques, selon les estimations de 2019. Cependant, la majorité des communautés demeurent fortement séparées, à quelques exceptions près. En effet, la région de D.C. est la 15e région métropolitaine la plus ségréguée du pays, et Tawson, dans le Maryland voisin, étant classée au 14e rang, selon l’étude. Plus de 80% des régions métropolitaines du pays comptant au moins 200.000 habitants étaient plus ségréguées en 2019 qu’elles ne l’étaient il y a 30 ans plus tôt, selon l’étude. La zone métropolitaine la plus ségréguée est New York/New Jersey nord, tandis que la ville la plus ségréguée est Detroit dans le Michigan au Nord. «À un moment donné, vous pourriez voir que des quartiers qui deviennent apparemment plus intégrés pourraient être sur le point de devenir plus embourgeoisés», explique Samir Gambhir, co-auteur de l’étude. La nature de la ségrégation raciale a changé au fil du temps.

Désormais, il se joue plus souvent entre les villes qu’entre les quartiers d’une même ville, précise Gambhir, notant que «la ségrégation interurbaine a en fait augmenté au fil des ans, plus qu’au sein de la même ville». En d’autres termes, les personnes de couleur ont aujourd’hui plus de liberté pour vivre dans une variété de communautés à travers une région, toutefois «ces quartiers et communautés sont plus susceptibles d’être en difficulté, que ce soit des zones urbaines en déclin, des banlieues en difficulté ou des communautés éloignées», indique l’étude. Le plus gros problème avec cette fracture croissante réside dans le fait que la ségrégation résidentielle est fortement liée aux parcours dans la vie, affirment les auteurs. Les enfants afro-américains élevés dans des quartiers intégrés gagnent près de 1.000 dollars de plus par an que les adultes élevés dans des communautés de couleur profondément ségréguées. De même, les taux de pauvreté sont également inférieurs de 14% dans les quartiers intégrés contre 21% dans les communautés de couleur ségréguées. 

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