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«Carte blanche à Safaa Erruas» avec Saïd Afifi, Imane Djamil et Mohssin Harraki

L’espace Expressions CDG à Rabat accueille, jusqu’au 27 novembre, l’exposition «Carte blanche à Safaa Erruas» en compagnie de Saïd Afifi, Imane Djamil et Mohssin Harraki. C’est la dixième Carte blanche que célèbre la Fondation CDG après celles de Fouad Bellamine, Mahi Binebine, Mehdi Qotbi, Hassan Bourkia, Amina Benbouchta, Najia Mehadji, Bouchaib Habbouli, Fatiha Zemmouri et Yamou.

«Carte blanche à Safaa Erruas» avec Saïd Afifi, Imane Djamil et Mohssin Harraki
Mohssin Harraki.

L’exposition Carte blanche attribuée à Safaa Erruas a été inaugurée, le 12 octobre, dans le respect total des restrictions sanitaires, avec quelques artistes et personnalités de l’art et de la culture invités. Selon la directrice générale de la Fondation CDG, Dina Naciri, le choix s’est porté sur Safaa Erruas pour deux raisons : d’abord pour consolider le positionnement de la Fondation dans la promotion de l’approche genre dans sa dimension culturelle, puis pour rendre hommage à cette artiste très en vue sur la scène artistique nationale et internationale et dont l’art rayonne et fait parler de lui dans les différentes expositions où il s’est affirmé. En effet, ses œuvres suscitent l’appréciation de nombreux critiques d’art et professionnels des arts plastiques. Pour cette prestation exceptionnelle, Safaa a sélectionné trois autres artistes tout aussi talentueux et engagés, Saïd Afifi, Imane Djamil et Mohssin Harraki.

«Ensemble, ils font vivre au visiteur une expérience esthétique unique et lui procurent une intensité d’impressions et de sentiments au moyen d’œuvres inédites et pluridisciplinaires : installations, photos, dessins et projections vidéo», souligne Dina Naciri. Et d’ajouter que cette exposition représentera certainement pour l’artiste l’un des challenges qu’elle aura relevé pour bâtir et enrichir son parcours déjà remarquable. De son côté, la commissaire de l’exposition et chercheuse en histoire de l’art, Fatima-Zahra Lakrissa, a précisé que l’artiste-plasticienne Safaa Erruas a, depuis longtemps, choisi de prendre à rebours l’injonction faite à l’artiste de répondre «à chaud» aux événements sociaux et politiques de son temps, une injonction qui, selon elle, fait peser une pression formidable sur la liberté de création. Safaa Erruas s’inscrit dans une autre perspective qui est celle de la revendication d’un art libre de choisir ses sujets et ses formes d’engagement. Sa démarche vise à repenser les rapports de dépendance entre art et politique, cette dernière entendue comme système de pensée, de valeurs normalisatrices induisant un statu quo.

Elle exprime un parti pris personnel, révélateur du glissement que l’artiste opère du politique vers le poétique, du personnel vers l’intime.
Et de poursuivre que ce parti pris constitue le point de départ pour l’exposition «Carte blanche» dont le commissariat lui a été confié et pour laquelle elle met en dialogue avec ses propres œuvres celles des artistes Saïd Afifi, Imane Djamil et Mohssin Harraki, réunies pour éclairer la manière dont elles et ils approchent les différentes tensions entre les savoirs et les normes prescrits, d’un côté, et les subjectivités, de l’autre. Ainsi, «Chaque œuvre offre une résistance au caractère oppressif, aliénant ou formaté de la réalité construite par l’expertise et les institutions du pouvoir. Entendons par “réalité” et “monde” le sens qui leur est donné par le sociologue Luc Boltanski. La “réalité”, qui se réfère à un agencement arbitraire que les institutions (instances de conformation) travaillent à maintenir, et le “monde”, qui se rapporte à toute expérience susceptible de le fragiliser ou de le mettre en crise», continue Fatima-Zahra. En fait, ce sont des œuvres très recherchées et engagées qui font appel à une réflexion profonde pour comprendre la portée de leur signification. 

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