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Samedi 04 Mai 2024
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Les chantiers de l’État pour bétonner l’assurance inclusive

L’État et le secteur des assurances sont déterminés à développer l’assurance inclusive. Plusieurs chantiers sont ainsi en cours afin d’en accélérer le déploiement. Concrètement, le Conseil national de l’inclusion financière qui se tiendra dans une semaine actera plusieurs mesures dont certaines porteront sur la promotion de l’assurance inclusive en s’appuyant sur de nouveaux canaux de distribution, comme les établissements de paiement, le digital ou le paiement mobile. D’autres mesures plus structurantes pour la promotion de ce chantier seront introduites dans le prochain amendement du Code des assurances.

Les chantiers de l’État pour bétonner l’assurance inclusive
La 3e édition du Rendez-vous de Casablanca de l’assurance s’est tenue hier sur le thème de l’inclusion en assurance.

L’État appelle les compagnies 
d’assurance et de réassurance à s’engager dans le cadre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. L’appel à cet engagement a été lancé par l’Argentier du Royaume, Mohammed Benchaâboun, le 31 mars, à l’ouverture de la 7e édition du Rendez-vous de Casablanca de l’assurance sur le thème de l’inclusion en assurance. Le ministre a ainsi exhorté les assureurs et réassureurs à saisir les opportunités d’investissement qu’offrent le Fonds et les fonds thématiques et sectoriels qui en émanent afin de soutenir la croissance de la PME à haut potentiel, favoriser le financement d’infrastructures rentables et à fortes retombées économiques et sociales et appuyer le développement de secteurs stratégiques pour l’économie nationale dans le contexte post-crise. Pour Benchaâboun, la mise en place de ce Fonds marque une nouvelle dimension de l’action de l’État dans le soutien de l’économie puisqu’il renforce le rôle de la puissance publique en tant qu’«investisseur» centré sur la correction des dysfonctionnements et le comblement des gaps. Ce fonds, qui cible 45 milliards de dirhams, dont 15 milliards provenant de l’État, se présente comme une intervention publique visant à apporter à des entreprises et des projets d’infrastructures viables des financements de long terme sous forme essentiellement de fonds propres ou de quasi-fonds propres.

Inclusion en assurance :de nouvelles mesures arrivent
De nouvelles mesures en perspectives pour doper l’inclusion financière dans le Royaume. En effet, le Conseil national de l’inclusion financière doit tenir sa deuxième réunion dans une semaine. Selon Benchaâboun, plusieurs mesures seront ainsi actées dont certaines concernent le secteur des assurances. Il s’agit notamment de la promotion de l’assurance inclusive qui pourra se développer rapidement en s’appuyant sur de nouveaux canaux de distribution, comme les établissements de paiement, le digital ou le paiement mobile. D’autres mesures plus structurantes pour la promotion de ce chantier seront introduites dans le prochain amendement du Code des assurances, annonce le ministre. L’objectif étant d’encadrer davantage ces nouveaux produits auxquels d’autres incitations pourraient être accordées.

Les pandémies et autres risques émergents seront couverts
Côté résilience aux risques, dont les pandémies et le changement climatique, Benchaâboun rappelle l’entrée en vigueur en 2020 du régime de couverture contre les conséquences d’événements catastrophiques régi par la loi n°110-14 qui permet aujourd’hui de couvrir la population contre certains risques catastrophiques, comme les tremblements de terre et les inondations. «Nous travaillons déjà sur l’extension de ce régime pour couvrir la population contre les pandémies ou d’autres risques émergents comme les cyber-risques ou les risques induits par le changement climatique comme la sécheresse», annonce l’argentier du Royaume. Pour lui, la pandémie a démontré qu’il n’est plus question de négliger les risques parce que la probabilité de leur survenance est faible ou que la priorité est accordée au développement économique sans tenir compte de sa durabilité. «Les dégâts causés de manière directe et indirecte par les catastrophes climatiques sont très coûteux et doivent être intégrés dans notre modèle de développement». Ainsi, une réflexion est en cours chez le ministère de l’Économie et des finances pour la mise en place de nouveaux régimes de couvertures contre ces risques émergents. «Le secteur des assurances est le principal partenaire sur lequel nous comptons pour l’aboutissement de ce chantier à l’instar du partenariat public-privé qui a abouti à la mise en place du régime de couverture contre les risques catastrophiques», a lancé le ministre à l’adresse des professionnels du secteur.

L’assurance Takaful au stade de la finalisation
L’annonce est de Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib lors de l’ouverture des Rendez-vous de l’assurance : Le projet d’assurance Takaful est en cours de finalisation. Ce produit, longuement attendu, conditionne le développement de la finance participative. Pour la promotion de l’assurance inclusive, Bank Al-Maghrib, en collaboration avec l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR), planche actuellement sur le développement d’un programme d’éducation sur l’assurance inclusive. Son objectif, sensibiliser les particuliers à l’importance de la protection des biens et des personnes. Au plan légal, le projet de loi sur la microfinance élargira l’activité de ce secteur à la micro-épargne ainsi qu’à l’offre de produits de micro-assurance. Pour le gouverneur de BAM, le développement de l’assurance inclusive figure parmi les objectifs prioritaires de la Stratégie nationale d’inclusion financière lancée en 2019. La feuille de route de cette stratégie prévoit pour ce volet trois axes. Le premier consiste à concevoir des offres innovantes adaptées notamment aux populations à bas revenus, aux micro-entreprises et aux TPME, avec la mobilisation de nouveaux canaux de distribution tels que les associations de microcrédit et les établissements de paiement. Les deux autres consistent à renforcer l’offre d’assurance dans le secteur agricole ainsi que l’éducation financière et la communication. 


 Le secteur résilient en 2020 grâce  à des fondamentaux solides

Le secteur des assurances a réussi au fil des ans à améliorer ses indicateurs en renforçant la solvabilité de ses acteurs et la couverture de leurs engagements. Pour Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMSAR, c’est grâce à la solidité de ses fondamentaux que le secteur des assurances a pu faire preuve de résilience en 2020, en dépit de la crise. «Les primes non-vie ont ainsi enregistré une progression de 3% et la Vie a bien résisté en affichant une très faible diminution», argue Bensalah. Pour lui, ce bilan relativement positif ne doit pas occulter les problèmes auxquels le secteur a fait face l’année dernière, notamment dans l’encaissement des primes et la dépréciation des actifs des assureurs. En raison de la baisse des marchés financiers, les entreprises d’assurance ont perdu environ 30% de leurs plus-values latentes l’exercice écoulé. «Cette baisse considérable aurait pu être plus importante sans le travail remarquable effectué par le ministère des Finances et la Banque Centrale face à cette crise», précise Bensalah. Le président de la FMSAR assure en outre que l’assurance peut faire une réelle différence en rendant les ménages plus résilients et en favorisant l’activité entrepreneuriale, soulignant que les risques non assurés sont «indéniablement un frein à la croissance socio-économique».

 

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