Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Économie

Le choc de l’offre et de la demande derrière l’accélération de l’inflation

Après avoir atteint des taux de 0,7% en 2020 et de 0,1% au 1er trimestre de 2021, l’inflation ressort à 1,7% en moyenne au cours des mois d’avril et mai derniers. Une accélération que Bank Al-Maghrib (BAM) estime temporaire puisque liée à une envolée des prix des lubrifiants. Toutefois, la Banque centrale précise que son évolution demeure entourée d’incertitudes dans un contexte national et international encore marqué par la crise sanitaire. Sous l’effet de la hausse prévue des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, l’inflation devrait poursuivre son accélération tout en restant à des niveaux modérés, pour ressortir à 1% pour 2021 et à 1,2% en 2022.

Le choc de l’offre et de la demande derrière  l’accélération de l’inflation
Selon Bank Al-Maghrib, les financements dans le cadre du programme Intelaka ont atteint 4 milliards de dirhams, au profit de 27.000 entreprises.

Des zones d’incertitudes entourent encore les perspectives d’évolution de l’inflation au Maroc. Après des taux de 0,7% en 2020 et de 0,1% au premier trimestre de 2021, elle a atteint 1,7% en moyenne au cours des mois d’avril et mai derniers. Cette accélération est-elle temporaire et doit-elle inquiéter ? Pour Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, qui s’exprimait, le 22 juin à l’issue du Conseil de la Banque, l’accélération qu’a connue l’inflation pendant les mois d’avril et de mai derniers est à attribuer essentiellement à l’envolée des prix des lubrifiants. Cet effet, souligne Jouahri, devra certainement s’effriter dans le temps et l’inflation retrouvera ses niveaux pronostiqués par BAM à savoir 1% pour 2021 et 1,2% en 2022. «Il peut y avoir des zones d’incertitudes autour de l’évolution de l’inflation suite à la flambée des prix des produits pétroliers par exemple. D’ailleurs, pas plus tard que le 15 juin, les cours du pétrole ont culminé jusqu’à 75 dollars. Est-ce que c’est une situation durable ou temporaire, ou encore reflète-t-elle une reprise de l’économie internationale ? Cela reste entouré d’incertitudes. Mais la plus grande incertitude aujourd’hui, c’est l’évolution de la crise sanitaire», détaille le gouverneur de la Banque centrale. Pour lui, si l’on n’atteint pas une immunité collective, le tout reste incertain. Car, poursuit-il, une immunité collective serait synonyme d’une reprise de la demande. Pour dissiper les inquiétudes, le Wali de BAM affirme que malgré l’accélération de l’inflation constatée, celle-ci demeure en deçà de 2%. Rappelons que sous l’effet de la hausse prévue des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, ainsi que de l’amélioration de la demande intérieure, l’Institut d’émission indique que l’inflation devrait poursuivre son accélération tout en restant à des niveaux modérés, pour ressortir à 1% sur l’ensemble de cette année et à 1,2% l’année prochaine. Sa composante sous-jacente augmenterait de 0,5% en 2020 à 1,2% en 2021, puis à 1,5% en 2022.

Le rapport sur le nouveau modèle de développement à discuter
Interpellé sur les conclusions du rapport sur le nouveau modèle de développement, Jouahri souligne la richesse des propositions avancées par ce document. «Nous avons examiné ce rapport avec grande attention et nous saluons les efforts de la Commission spéciale qui l’a élaboré. Le rapport comprend des propositions que nous estimons intéressantes, d’autres à approfondir et d’autres qui devront faire l’objet de discussions notamment celles qui concernent le rôle de la Banque centrale et le secteur financier», explique le patron de BAM. 
D’ailleurs, indique-t-il, nous comptons programmer une rencontre avec la Commission spéciale sur le modèle de développement afin d’enclencher une réflexion autour de l’ensemble des conclusions du rapport en particulier celles en rapport avec la Banque centrale et le secteur financier. Car, estime Jouahri, rien ne peut aboutir sans un échange et une discussion profonde des propositions contenues dans ce document. «L’échange et l’approfondissement des différentes propositions auront la vertu de permettre à l’ensemble des parties prenantes de s’approprier ce travail et le mettre en œuvre», précise le gouverneur de BAM.

Programme Intelaka : un système de labellisation arrive
C’est l’un des chantiers chauds de Bank Al-Maghrib. Pour donner un vrai coup de fouet au programme Intelaka, l’Institut d’émission est en phase de finalisation d’un système de labellisation des entités en mesure d’accompagner les entreprises à travers cette initiative. Si l’opération réussit, l’expérience sera élargie à l’accompagnement des TPE. Notons que dans le cadre de ce processus de labellisation, les Centres régionaux d’investissement constitueront un point d’ancrage.
Rappelons que les financements accordés dans le cadre de ce programme avaient connu un tassement pendant toute la période du confinement. Intelaka a aujourd’hui repris avec des financements qui ont atteint 4 milliards de dirhams au profit de 27.000 entreprises. 
Élaborée suite aux directives Royales, l’initiative «Intelaka» a pour objectif de donner une forte impulsion au financement bancaire des auto-entrepreneurs, TPE et petites entreprises exportatrices. Le programme a été conçu par BAM et le gouvernement en collaboration avec le système bancaire. Ainsi, un Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat (FAFE) doté d’une enveloppe de 6 milliards de DH, sur une durée de 3 ans, avait été mis en place par l’État et le secteur bancaire à parts égales. Les ressources de ce fonds ont été renforcées de 2 milliards supplémentaires octroyés par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social et dédiés au financement des activités économiques dans le monde rural. 


Le taux de chômage culmine à 12,5%

Selon des données reprises par Bank Al-Maghrib, la situation sur le marché du travail s’est légèrement améliorée au premier trimestre de cette année avec une atténuation sensible des pertes nettes d’emploi à 202.000 postes, au lieu de 451.000 un trimestre auparavant. Cette évolution est le résultat des baisses de 231.000 dans l’agriculture et de 48.000 dans l’industrie y compris l’artisanat. En revanche, le secteur des services affiche une augmentation de 42.000 postes et le BTP de 39.000. Tenant compte d’une entrée nette de 40.000 demandeurs d’emplois, le taux d’activité a régressé d’une année à l’autre à 45,5%. Dans ces conditions, le taux de chômage s’est aggravé de 2 points à 12,5% globalement et à 17,1% dans les villes.

 

Lisez nos e-Papers