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Chute de 66% de la fréquentation en 2020

La fréquentation est retombée au niveau de 2003, avec 1,8 milliard de passagers en 2020, loin des 4,5 milliards de 2019, relève l’Organisation de l’aviation civile internationale. Quelle que soit sa trajectoire, la reprise s’annonce lente.

Chute de 66% de la fréquentation en 2020

Pertes vertigineuses, menaces de faillites et de catastrophe sociale malgré l’aide publique : le transport aérien, dévasté par la Covid-19, ne voit pas le bout du tunnel et en sortira méconnaissable. La pandémie représente le «plus gros choc que le secteur aérien ait jamais vécu» avec une chute de 66% de la fréquentation en 2020, selon le chef économiste de l’Association internationale du transport aérien (Iata), Brian Pearce. La fréquentation est retombée au niveau de 2003, avec 1,8 milliard de passagers en 2020, loin des 4,5 milliards de 2019, relève l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Le nombre de passagers sur les vols intérieurs aux États-Unis, plus important marché au monde, baissait encore de 63% en décembre sur un an, de 43% en Inde, de 12% en Russie, de près de 8% en Chine. Quelle que soit sa trajectoire, la reprise s’annonce lente. L’Iata table pour 2021 sur un trafic deux fois plus important qu’en 2020, mais moitié moindre qu’avant-crise. Sauf si la propagation de variants du virus tasse ce rebond. Une chose est sûre, le trafic au sein des grandes zones géographiques (Amérique du Nord, Europe, Chine, Russie) repartira d’abord. Il pourrait retrouver son niveau de 2019 «dès 2022, alors que sur le segment international, il faudra patienter jusqu’en 2025-2026», explique à l’AFP Yan Derocles, analyste chez ODDO BHF Securities. Chute vertigineuse du nombre de passagers, des avions cloués au sol représentant des coûts fixes très compliqués à réduire : un redoutable effet ciseau pour les compagnies qui ont perdu 510 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2020, selon l’Iata. Leurs pertes financières, de 118 milliards de dollars en 2020, devraient s’établir à 38 milliards en 2021. Pour privilégier leurs avions les plus rentables, les compagnies ont mis à la retraite 3.400 appareils en 2020, dont 2.400 de manière anticipée, selon une étude du cabinet Oliver Wyman. Les États ont sorti le carnet de chèques, mais «on estime déjà que 40 compagnies aériennes ont disparu», selon le directeur général de l’Iata, Alexandre de Juniac. Avec à la clef la précarisation des personnels : en Europe, quelque 18.000 postes de pilotes sur 65.000 ont été supprimés ou sont menacés, selon l’European Cockpit Association ; aux États-Unis, des dizaines de milliers d’emplois dans l’aérien sont en sursis. Même paysage sinistré que pour les compagnies : selon le Conseil international des aéroports qui fédère les gestionnaires de 1.933 équipements dans 183 pays, leurs pertes de revenus pour 2020 ont atteint 111,8 milliards de dollars. 

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