L’Institut français de Kénitra a organisé, à l’occasion du 11e anniversaire de la disparition du poète et romancier Jean-Pierre Koffel, plusieurs activités culturelles et artistiques à la hauteur de la renommée et de la stature du défunt, de la polyvalence et de la richesse de sa production littéraire, artistique et journalistique, ainsi que des liens très étroits qu’il avait tissés avec les intellectuels et les passionnés de la culture à Kénitra.
La commémoration de sa disparition s’est étalée sur plusieurs jours et a débuté par une pièce théâtrale intitulée «C’est ça que Dieu nous a donné». Portant le même titre d’un roman de Jean Pierre Koffel, cette œuvre théâtrale des «Amitiés poétiques et littéraires du Maroc» a été adaptée par Nicole Marmet et magistralement interprétée par Yamina Benabbou (mise en scène et scénographie), Niama Bentouimou, Karim Choukri et Aziz Fellah.
Cet hommage posthume a aussi pris une forme littéraire. L’assistance a pu vivre, le temps d’une soirée poétique, des moments de forte émotion. Mis en scène par Abdelilah El Hajami, professeur de français, comédien et animateur d’ateliers de théâtre, le récital poétique a tenu en haleine un public amateur de la magie des mots. Et ce, grâce à sa dimension théâtrale et à la grande maîtrise du jeu de scène des comédiens Bouchra Tabouy, Khalid El Hajami, Maissaa Belkadi, Safae El Fethi, Soumia Hanifa, Tarik Hilal et Youssef Saïdi.
Dans cette «Anthologie de la poésie de langue française au Maroc», Jean Pierre Koffel nous invite à parcourir un siècle de poésie au Maroc. Le regard qu’il porte sur les poètes est à la fois généreux et lucide. Généreux en ce sens où il se pose avec affection et indulgence sur de jeunes poètes, encore peu connus des lecteurs. En effet, le choix anthologiste du défunt révèle ses goûts esthétiques et son érudition.
Afin de donner plus de force et d’épaisseur à cet hommage, l’Institut français de Kénitra a, par ailleurs, procédé à l’organisation d’une exposition intitulée «Jean-Pierre Koffel dans son temps». Organisée en partenariat avec «Les Amitiés poétiques et littéraire du Maroc», cette exposition invite le public à découvrir le parcours exceptionnel d’un homme de lettres et d’un grand artiste qui vouait au Maroc un grand amour, un pays où il a décidé d’être enterré. On y découvre des photos inédites et de grande qualité artistique, dont plusieurs de grande valeur historique et esthétique, sont l’œuvre de l’artiste-photographe Jean-Claude Lafitte.
Cet hommage posthume, qui s’inscrira, sans nul doute, dans les annales de l’histoire culturelle de Kénitra, s’est achevé en apothéose par la levée d’une plaque commémorative à la salle de la médiathèque de l’Institut français par Clélia Chevrier Kolacko, conseillère de coopération et d’action culturelle et directrice générale de l’Institut français du Maroc, en présence d’Ismael, petit-fils adoptif du défunt. Un espace qui portera désormais le nom de Jean-Pierre Koffel, en reconnaissance de ses multiples actions, efforts et initiatives pour la promotion de la culture et de la main qu’il avait tendue, tout au long de sa vie, à un nombre important de jeunes talents, dont certains sont devenus de grands noms de la littérature.
À noter que Jean-Pierre Koffel est né à Casablanca le 21 novembre 1932. Agrégé de lettres classiques, il dirigeait plusieurs Associations littéraires et poétiques au Maroc et collaborait avec plusieurs journaux et hebdomadaires. Il fut directeur de la collection «Côté Maroc» aux éditions Marsam.
Outre ses activités poétiques et littéraires, Jean-Pierre Koffel a mené une longue carrière au sein du ministère de l’Éducation nationale. Il a choisi de rester au Maroc où il a exercé le métier d’enseignant, grâce à une autorisation spéciale de feu S.M. Mohammed V. Et depuis sa retraite, il se consacra exclusivement à l’écriture.
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