Compliquée sera la reprise post-Covid

Durant l’année d’avant l’apparition de la pandémie liée à la Covid-19, le tourisme intérieur a représenté 83% des dépenses touristiques en Amérique du Nord, 743% en Asie-Pacifique et 64% en Europe. Cette part du tourisme intérieur et intra-régional n’est que de 55% pour le continent africain. Olivier Monnier, de la Société financière internationale de la Banque mondiale, voit dans la faiblesse du tourisme intérieur un obstacle à la reprise post-pandémie de ce secteur qui représente 7% du produit intérieur brut et contribue à hauteur de 169 milliards de dollars à l’économie du continent.

Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme, le secteur du tourisme employait plus de 24 millions de personnes en Afrique en 2019. Une année plus tard, les restrictions sanitaires ont fait perdre à l’Afrique et en seulement trois mois 55 milliards de dollars de revenus de voyages et de tourisme, avait fait savoir la commissaire de l’Union africaine aux infrastructures et à l’énergie, Amani Abou-Zeid. Cette crise du tourisme, d’après Olivier Monnier, se fait davantage ressentir dans les pays d’Afrique de l’Est et australe, «où les activités de loisir et de safari, bien développées, attirent les touristes venus d’Europe, d’Amérique et d’Asie notamment». Selon lui, la solidité et la viabilité de l’industrie touristique en Afrique seront en partie tributaires de la capacité des acteurs africains à créer de nouvelles entreprises et à inciter ou accompagner d’autres sur le continent à en faire de même.