L’Inde déplore désormais plus de 182.000 morts de la pandémie et 15,6 millions de contaminations, conduisant le Premier ministre, Narendra Modi, à intervenir pour la première fois à la télévision depuis l’explosion des chiffres. Reconnaissant que l’Inde et ses 1,3 milliard d’habitants livraient «une nouvelle fois une grosse bataille», M. Modi a demandé à ses compatriotes d’agir davantage contre le coronavirus afin d’éviter de nouveaux confinements, alors que cette deuxième vague épidémique a frappé le pays «comme un ouragan». Malgré ses villes surpeuplées et la vétusté de son système de santé, l’Inde avait jusqu’à présent réussi à minimiser l’impact d’une pandémie à l’origine de plus de trois millions de décès dans le monde. Selon la presse, la production de traitements contre le coronavirus a été ralentie, voire suspendue, dans certaines usines et les appels d’offres pour des installations de production d’oxygène ont pris du retard. Aujourd’hui, des familles de malades désemparées s’approvisionnent en médicaments et oxygène à des prix exorbitants sur le marché noir, et les réseaux sociaux sont inondés d’appels à l’aide désespérés. «J’ai peur pour mes parents et mes proches plus que pour moi-même, car ils ne sont plus tout jeunes et se faire admettre dans un hôpital en ce moment est quasiment impossible», a confié à l’AFP un habitant de Delhi. Le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, a tweeté tard mardi que certains hôpitaux de la mégalopole n’avaient «plus que quelques heures d’oxygène» en réserve.
Des camions d’approvisionnement sont arrivés juste à temps dans plusieurs hôpitaux aux premières heures de mercredi, mais les réserves d’oxygène restent limitées. Le ministre de la Santé de la mégapole d’environ 25 millions d’habitants, Satyendar Jain, a exhorté le gouvernement fédéral à «rétablir la chaîne d’approvisionnement en oxygène pour éviter une crise majeure». Mais les hôpitaux de l’État du Maharashtra (Ouest), et de sa capitale surpeuplée, Bombay, épicentre de la poussée de coronavirus, connaissent déjà de graves pénuries, selon la presse locale mercredi. Les quantités d’oxygène servant habituellement à couvrir les besoins d’une semaine sont épuisées en moins de 48 heures, précise-t-il. L’Inde a administré plus de 130 millions de vaccins jusqu’à présent et, à partir du 1er mai, tous les adultes pourront se faire vacciner. Les États du pays ont imposé différentes mesures de restrictions : depuis lundi soir Delhi est confinée pour une semaine, tous les magasins non essentiels ont été fermés dans le Maharashtra et l’État d’Uttar Pradesh, qui compte 200 millions d’habitants, impose un confinement pendant le week-end.
