Le crédit bancaire a relativement perdu de sa cadence en décembre 2020, mais a terminé l’année sur une croissance honorable, vu le contexte de crise. Il a, en effet, décéléré à 4,5% au terme de l’année écoulée, avec un encours de 958,145 milliards de DH, après avoir affiché +5,2% à fin novembre dernier. C’est ce qu’indique Bank Al Maghrib dans ses dernières statistiques monétaires. À rappeler qu’un an plus tôt, le financement de l’économie par voie bancaire s’est accéléré, affichant un rythme de progression de 5,3%, après 3,2% seulement en 2018.
Cette résistance du crédit bancaire a été, toutefois, moins évidente pour les prêts au secteur non financier qui ne se sont accrus que de 3,9% à fin décembre dernier, après 5,5% un an auparavant. Ce qui est en deçà des prévisions de la Banque centrale qui tablait sur une progression du crédit au secteur non financier de 4,3% en 2020, sous l’effet des mesures budgétaires et monétaires.
Cette baisse de rythme est, toutefois, due au seul secteur public. Les sociétés non financières privées sont, en effet, bien servies par les banques qui leur ont accordé des crédits en accroissement de 4,7%. En revanche, les prêts aux sociétés non financières publiques ont connu un repli de 0,5%. Les crédits aux ménages, eux, se sont appréciés de 3,4%.
Le financement participatif à l’habitat en forte hausse
La ventilation de ces crédits par objet économique fait, quant à elle, ressortir un important dynamisme des créances diverses sur la clientèle qui ont connu une évolution à deux chiffres (10,7%). À noter que ces créances sont composées principalement des prêts octroyés à la clientèle financière et non financière dans le cadre d’une opération financière et des créances acquises par affacturage. Idem pour les comptes débiteurs et crédits de trésorerie qui se sont accrus de 8,8%, crise oblige.
Les crédits immobiliers se sont, quant à eux, contentés de 2,5%, tirés vers le bas par les crédits aux promoteurs qui ont reculé de 1,8%. Et ce, au moment où les crédits à l’habitat se sont améliorés de 3,4%. Cet indicateur inclut le financement participatif à l’habitat qui a atteint 11,32 milliards à fin 2020, en hausse de 45,3% sur un an. En revanche, les crédits à la consommation et à l’équipement ont reculé de 4,2 et 3% respectivement.
Et comme il fallait s’y attendre, les créances en souffrance ont connu un bond de 14,4%, dépassant les 80 milliards.