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Culture du cannabis : Le CESE pour une stratégie de développement incluant les cultivateurs locaux

Le développement de la filière du cannabis thérapeutique et industriel n’est pas envisageable sans la conception et la mise en œuvre d’une stratégie intégrée de développement dans les zones de culture. Dans son rapport annuel 2020, le Conseil économique, social et environnemental estime que cette stratégie devra inclure les cultivateurs locaux en les associant aux divers usages licites de la plante et à sa transformation industrielle.

Culture du cannabis :  Le CESE pour une stratégie de développement  incluant les cultivateurs locaux

Au Maroc, pas moins de 60.000 familles, concentrées dans le nord du pays, vivent de la culture du cannabis. En adoptant le cadre juridique nécessaire pour soumettre toutes les activités liées à la culture, la production, la transformation, le transport, la commercialisation, l’exportation et à l’importation de cette plante et de ses dérivés à un système de licence, le Royaume espère qu’une telle démarche impactera directement le quotidien de ces familles qui, pour le moment, ne sont pas les principaux bénéficiaires des retombées économiques. Consacrant le «Focus» de son rapport annuel pour l’année 2020 à cette question, le Conseil économique, social et environnemental appelle à la conception et la mise en œuvre d’une stratégie intégrée de développement économique, social et environnemental dans les zones de culture du cannabis, incluant les cultivateurs locaux et les associant aux divers usages licites de la plante et à sa transformation industrielle.

Selon l’Institution présidée par Ahmed Réda Chami, l’objectif est d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation économique, sociale et environnementale qui prévaut dans les territoires concernés par la culture du cannabis. «Rompre avec cette situation aux répercussions négatives sur le développement de ces territoires nécessite la mise en place d’une approche alternative globale de l’État visant à impulser une dynamique de développement économique intégrant les territoires concernés et bénéficiant à la région, aux populations concernées et au Maroc dans son ensemble», estiment les élaborateurs de ce rapport. 
En décrivant les grandes lignes de cette stratégie, le CESE a insisté sur l’importance de mettre en place certaines mesures ainsi que des politiques socio-économiques préalables. Dans ce sens, il cite l’apaisement du climat social en vue de tourner la page des poursuites judiciaires à l’encontre des cultivateurs et leurs familles. «Des mécanismes de concertation entre l’État, les collectivités territoriales et la société civile dans la région devraient être mis en place, afin de construire, ensemble, un avenir de développement et de progrès au bénéfice de tous», affirme le Conseil. 

Dans cette même logique, visant la réalisation de prérequis à caractère social, économique et socio-politique, le Conseil appelle à concevoir et mettre en œuvre un programme d’urgence de développement d’infrastructures routières et de petits ouvrages d’art dans le but de désenclaver les zones de culture du cannabis et de faciliter le développement de l’activité économique. Il appelle également à concevoir et mettre en œuvre un programme spécial de développement d’activités économiques et sociales génératrices de revenus et d’emplois afin de réduire les causes de tensions sociales et diversifier les sources de revenus de la population, fortement focalisées sur le cannabis. 
S’agissant du développement de la filière, le CESE met en avant la construction d’une filière intégrée du cannabis thérapeutique et industriel en valorisant, à l’échelle locale, le cannabis par un développement conjoint de la production et de la transformation de la plante avec, d’une part, les agriculteurs-producteurs de la plante qui pourront procéder à certaines transformations de la plante et à la vente de produits dérivés et, d’autre part, des industries transformatrices et extractrices, capables d’aller jusqu’à la composition pharmaceutique ou à tout autre produit à haute valeur ajoutée. Il faudra également des incitations spécifiques pour attirer les investissements et le savoir-faire national et international vers la région, dans les activités de transformation du cannabis, précise le rapport. 
La valorisation de cette filière passe également par le développement d’une économie nationale du cannabis ouverte sur les savoir-faire technologiques et les débouchés nécessaires à une production importante. Cela suppose aussi qu’une recherche scientifique marocaine orientée vers la plante et sa transformation devrait constituer un pilier important de cette économie, estiment les experts du CESE qui appellent à favoriser l’organisation des cultivateurs dans des coopératives afin de faciliter la mise en place et l’obtention de droits exclusifs pour les zones de culture, les variétés ou les produits issus de cette agriculture. 

À rappeler que le focus du CESE n’entend pas proposer une stratégie complète et exhaustive pour sortir de la situation précaire décrite dans le rapport. «Il vise à tout le moins à proposer les principaux éléments que toute stratégie de cette nature devrait prendre en compte», lit-on sur le rapport qui souligne que la stratégie à mette en place devrait permettre d’en finir progressivement avec la situation actuelle et d’installer, peu à peu, une nouvelle dynamique de développement inclusive, juste et licite, tant sur le plan régional que national. 

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Diagnostic du CESE : L’économie nationale a perdu environ trois années de croissance à cause de la Covid-19

La pandémie de la Covid-19 a fait de l’année 2020 une phase de test grandeur nature de la résilience de l’économie nationale. Dans son rapport annuel pour l’année 2020, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) affirme que l’ampleur du choc et le niveau d’incertitude sans précédent qui ont caractérisé cette année ont eu des répercussions négatives significatives sur des pans entiers de l’économie du pays. En effet, le PIB de l’économie du Maroc a enregistré une contraction de l’ordre de 6,3%, souligne l’institution présidée par Ahmed Reda Chami. «Le PIB est par conséquent revenu à un niveau inférieur à celui enregistré en 2017, faisant ainsi perdre au pays environ trois années de croissance», lit-on sur le rapport.  Mettant en avant les efforts consentis pour faire face à cette situation, le CESE affirme qu’en dépit de leur importance et leur rôle dans l’amortissement des effets de la crise, les mesures engagées n’ont pas pu faire éviter le Maroc d’entrer en 2020 dans la récession la plus forte qu’il a enregistrée durant les sept dernières décennies, bien que des signes d’une reprise lente et fragile aient commencé à se manifester vers la fin de l’année. Le Rapport rappelle par ailleurs que l’impact négatif maximal de la crise sur la croissance a été observé au deuxième trimestre de l’année, avant l’apparition d’une légère et fragile reprise à partir du dernier trimestre 2020, suite notamment à l’allègement progressif des restrictions sanitaires.

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