«L’art est la source de vie, il est l’esprit de progrès, il donne à l’âme le plus précieux des biens : la liberté, et nul n’en jouit plus que l’artiste». Cette citation du prix Nobel de littérature l’écrivain et passionné d’art Romain Rolland est l’illustration parfaite de l’œuvre esthétique de l’artiste Mostafa Naffi, dont les tableaux sont exposés, jusqu’au 19 novembre prochain, à la Galerie Mine d’art de Casablanca.
Un avis artistique partagé par le critique et homme de lettres M’barek Housni, qui considère que l’art de Mostafa Naffi attrape d’emblée le spectateur par le collet par la force de sa création qu’il ne cesse de proposer depuis quatre décennies. Il la propose pour ainsi dire hors cadre. «Le trait d’union ici est d’une importance capitale. Il ne s’agit ni d’un décalage de termes ni d’un hors art. Et ce au propre comme au figuré. Au propre d’abord, la quasi-absence de cadre classique ou le détournement dont il est objet fonctionne tel un affranchissement de l’œuvre d’une limite trop contraignante qui clôture ses possibilités. Du coup, il y a comme un déplacement hors toile, ailleurs, mais non loin de ce qui est en vigueur dans les arts plastiques. Car il y a l’œuvre au bout. Le processus d’élaboration créatif investit un autre support qui transcende la limite. L’objectif recherché est de s’aliéner à soi une liberté d’approche d’un autre acabit gorgée de promesses nouvelles (et, par ricochet, offre une liberté de perception autre)», souligne-t-il en substance.
Les œuvres artistiques de Mostafa Naffi actuellement exposées à la Galerie Mine d’art nous renseignent sur l’évolution du travail d’un artiste qui manie le vide avec maestria en le libérant de l’emprise de la vacuité et qui arrive à dompter la matière, notamment le bois, pour la transformer en pures merveilles.