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La crise Covid-19 a fait exploser le déficit budgétaire qui a pratiquement doublé d’une année à l’autre. Il est, en effet, passé de 42,43 milliards de DH en 2019 (3,7% du PIB) à 82,4 milliards en 2020, soit 7,6% du PIB. Un niveau en ligne avec les prévisions du gouvernement qui tablait, dans la loi de Finances rectificative (LFR) adoptée, en juillet dernier, sur un taux de 7,5% du PIB. C’est ce qui ressort des chiffres relatifs à l’exécution de la LFR à fin décembre publiés par le ministère de l’Économie et des finances. Si l’on exclut l’excédent enregistré par le Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19, le déficit monte à près de 87,69 milliards. Le solde ordinaire est, quant à lui, négatif de seulement 2,8 milliards, contre une prévision de la LFR de près de -15 milliards et -27,54 milliards un an plus tôt, résultant d’une nette contraction des recettes ordinaires (-9,1%, atteignant 229,12 milliards) et d’une hausse des dépenses ordinaires (3,4% à 231,93 milliards).
Un «bon comportement» pour les recettes fiscales
Les recettes ordinaires ont connu un taux d’exécution de 103%, en dépit de la non-réalisation de certaines recettes, grâce au bon comportement des recettes fiscales, indique le ministère. En effet, explique-t-il, des moins-values ont été enregistrées au niveau des recettes non fiscales, notamment les financements innovants (-11,5 milliards) et les recettes et produits de cessions d’actifs en provenance des établissements et entreprises publics (-5 milliards). Ces moins-values ont été compensées par l’exécution des recettes fiscales qui a dégagé une plus-value de 13 milliards. Cette plus-value a été réalisée, relève le ministère, malgré la poursuite de l’effort de l’État en matière de remboursements des crédits de TVA, qui se sont chiffrés à 10,4 milliards à fin 2020 contre 9,8 milliards un an auparavant.
Le Trésor réalise des économies
Les dépenses ordinaires n’ont été exécutées qu’à 97,7% par rapport aux prévisions de la LFR 2020, malgré la hausse des charges de la compensation, grâce aux économies réalisées au titre des biens et services et des intérêts de la dette, note le ministère.
La charge de la compensation a, en effet, connu un dépassement de 1,7 milliard par rapport aux prévisions, en liaison notamment avec l’augmentation des cours du gaz butane à 380 dollars la tonne en moyenne, contre une prévision de 290 dollars, est-il expliqué. En revanche, des économies de 6,2 milliards ont été réalisées sur les dépenses de biens et services et de 1,1 milliard sur les intérêts nets de la dette. L’exécution de la LFR a été également caractérisée par un « effort d’investissement soutenu», note le ministère. En effet, les dépenses d’investissement se sont élevées à 85,9 milliards, soit un taux de réalisation de 121,3%, en hausse de 18,8% par rapport à 2019. Ce montant a été tiré vers le haut par la dotation prévue de 15 milliards au profit du Fonds d’investissement stratégique. Pour ce qui est des comptes spéciaux du Trésor, ils ont dégagé un solde excédentaire de 6,3 milliards, dont 5,3 milliards résultant de l’excédent du Fonds spécial anti-Covid-19.
Repères
• Recettes de l’IS : -0,2%
• Recettes de l’IR : -6,5%
• Recettes de la TVA globale : -8,9%
• Droits d’enregistrement et de timbre : -11,4%
• TIC : -8,4%
• Droits de
douane : -2,9%
• Charges du personnel : +4,5%
• Intérêts de la dette publique : +3,2%
