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Tout ce que vous devez savoir sur la situation épidémiologique au Maroc

Tout ce que vous devez savoir  sur la situation épidémiologique  au Maroc

Au vu des derniers bilans et statistiques évoqués par les responsables et experts au Maroc, la situation épidémiologique est jugée rassurante. Une campagne de vaccination qui reprend son rythme normal, des nombres de décès et de cas graves en baisse, un taux de guérison satisfaisant… Ce sont là quelques indicateurs qui redonnent de l’espoir et rassurent sur l’efficacité de l’approche anticipative adoptée par le Maroc depuis l’apparition du premier cas en mars 2020. Outre l’engagement des autorités et des professionnels de la santé, les Marocains ont également fait preuve, dans leur majorité, de sens de responsabilité pour respecter les instructions et les mesures de prévention imposées pour lutter contre la propagation du virus. Toutefois, le citoyen marocain aspire à un retour graduel à la vie normale et une levée des restrictions qui ont eu un impact lourd, que ce soit au niveau psychologique, social ou économique. Voici donc un tour d’horizon de la situation actuelle de la pandémie, maîtrisée certes, mais la vigilance est toujours de mise.


Maîtriser les cas graves et les décès, en attendant l’immunité collective

Ph. Kartouch

Le Maroc sera en mesure, dans quelques mois, de préserver la santé des personnes présentant des facteurs de risque et âgées de plus de 55 ans, a indiqué le ministre de la santé, Khalid Aït Taleb. «Le Maroc sera à même de réaliser ses objectifs stratégiques en termes de vaccination, pouvant ainsi éradiquer les cas graves et les décès liés à la Covid-19, tout en maîtrisant l’évolution de la pandémie et en atteignant l’immunité collective», explique le responsable gouvernemental. Très rassurant sur la situation épidémiologique, M. Aït Taleb a indiqué que même en cas de retard d’approvisionnement ou d’épuisement du stock de vaccins, le Maroc aura réduit de façon significative les cas graves et les décès liés à la Covid-19. Des espoirs confirmés par la lecture des bilans de la situation au Maroc qui montrent une tendance à la baisse des indicateurs inquiétants. Ainsi, le taux quotidien de décès lié au virus a considérablement diminué, en passant de 92 décès (pic du 20 novembre) à 4 au cours des dernières 24 h (25 avril). Le taux de létalité demeure, quant à lui, stable à 1,8. 


Le couvre-feu nocturne, une sage décision !

Que l’on soit pour ou contre la décision d’imposer un couvre-feu nocturne pendant le mois du Ramadan, il convient d’admettre qu’elle constitue une des solutions efficaces pour réduire les déplacements des citoyens et donc diminuer les risques de contamination et, par conséquent, la propagation du virus. Beaucoup d’experts de santé ont d’ailleurs salué l’initiative gouvernementale prolongeant l’état d’urgence sanitaire et instaurant des restrictions de déplacement pendant ce mois caractérisé par une intense mobilité des citoyens et par les rassemblements dans les cafés et les lieux publics. Mais si ces mesures ont permis une certaine maîtrise de la situation, le ministre de la Santé appelle toujours à la vigilance. «Les citoyens sont appelés à faire preuve de vigilance et de respect des mesures sanitaires en vigueur, afin d’éviter une recrudescence de la situation, telle qu’observée dans certains pays d’Amérique et d’Asie », a alerté M. Aït Taleb. 


Ils ont dit

Majida Zahraoui, professeur en médecine interne, pathologies infectieuses et médecine tropicale
«La situation épidémiologique au Maroc est assez stable. Si l’on étudie les derniers chiffres, on ne peut pas parler de menaces pour le Maroc. À mon avis, la menace que nous devons être capables de gérer est «l’épidémie de la peur et de l’angoisse. Il faut savoir que les nouvelles vagues sont liées aux nouveaux variants, et c’est un processus qui est commun à tous les virus. Il faut donc maintenir la vigilance et arriver à appréhender les événements pour arriver à changer nos comportements de vie même à long terme.» 
   
Abdellah Cherif Ouazzani, islamologue
«L’être humain a une grande capacité d’adaptation. Avec cette pandémie, l’humanité a fait preuve d’ingéniosité et de courage pour affronter la souffrance et les imprévus de cette crise et ainsi continuer à avancer. Tout être rationnel doit être convaincu que devant la rareté des vaccins et en attendant d’arriver à une immunité collective, il faut maintenir les gestes barrières.» 

Houria Rhoulam, psychiatre, pédopsychiatre, spécialiste en neurosciences
«Bien que les mesures de restrictions ont démontré leur efficacité dans la lutte contre la propagation du virus, il ne faut pas occulter l’impact psychologique de ces périodes de confinement répétitifs sur les citoyens.  Nous avons d’ailleurs enregistré une recrudescence des symptômes d’angoisse, de stress ou d’autres manifestations de déséquilibres psychiques.  Face à cette situation, il est important d’essayer de considérer le bon côté des choses, de relativiser, de créer l’ambiance qui va permettre d’être plus équilibré et plus épanoui et surtout de ne pas hésiter à demander de l’aide lorsqu’on ressent un mal-être qui dure dans le temps.» 

Ghassan El Adib, chef du service anesthésie & réanimation à l’Hôpital Mère et Enfant à Marrakech
«Les méthodes appliquées au niveau des services de réanimation au Maroc sont efficaces. Il faut être fier de nos experts et professionnels. Face à ce virus et sa gravité imprévisible, nous avons agi, au sein de sociétés savantes, de manière collective et nous avons veillé à échanger les informations entre nous pour arriver à mieux gérer les cas de réanimation. Très rapidement, nous avons compris le comportement du virus et les modalités de prise en charge que nous avons publiées sous forme de protocoles. D’ailleurs, nous avons été les premiers au monde à avoir intégré l’aspirine dans le protocole de prise en charge ainsi que l’anticoagulation curative. Tous ces efforts ont fait que le Maroc est resté sur des taux de mortalité en réanimation assez maitrisés.» 


Plus de 5.700 interpellations par jour

Ph. Kartouch

Si une large partie de la population s’efforce de respecter les mesures de restriction imposées par les autorités, ils sont encore nombreux à tenter chaque jour de violer la loi. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, plus d’un million et 530.000 personnes ont été interpellées entre le 25 juillet 2020 et le 22 avril 2021 pour violations des mesures préventives prises pour lutter contre la propagation de la Covid-19, soit une moyenne de plus de 5.700 interpellations par jour. Environ 280.000 individus ont été déférés devant la justice, soit 18% de l’ensemble des personnes interpellées.
Il est à noter que le ministère de l’Intérieur affirme adopter une approche basée sur la sensibilisation et la conscientisation de la population quant au respect des dispositions juridiques pour le maintien de l’ordre public, ainsi que sur la rigueur dans l’intervention pour faire respecter les mesures de précaution en vigueur, a relevé le responsable gouvernemental. Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, avait d’ailleurs indiqué que pour plus d’efficience, «surtout après le relâchement constaté dans le respect des mesures préventives et la hausse des cas de contamination», le gouvernement a publié un décret imposant à tout contrevenant le paiement d’une amende transactionnelle ou forfaitaire en cas de violation des mesures en vigueur, notamment le port obligatoire du masque, le couvre-feu et les déplacements inter-villes. 


Les nouvelles souches du coronavirus

Indien, britannique, brésilien, sud-africain… Les variants du virus responsable du coronavirus se sont multipliés ces derniers mois. D’ailleurs, la situation catastrophique observée en Inde alerte le monde entier quant à la dangerosité de ce virus et sa capacité à surprendre avec ses nouvelles souches aussi incontrôlables qu’imprévisibles. De plus, l’émergence des nouvelles souches du coronavirus, considérées comme un phénomène virologique courant, rendent difficile de prévoir l’évolution de la situation épidémiologique pour les prochains jours. Ainsi, et dans le cadre de son approche anticipative, le ministère marocain de la Santé a mis en place le dispositif de veille génomique du SARS-CoV2, pour l’étude et l’analyse des différents variants détectés.
À noter que le Maroc compte, selon le bilan donné par le Chef du gouvernement le 12 avril, 1.600 cas «confirmés et quasi confirmés» du variant britannique, répartis sur les différentes régions du Royaume. À rappeler que le ministère de la Santé, et dans le cadre de la mise en œuvre du programme de veille pour la lutte contre la Covid-19, avait annoncé la détection du premier cas de la nouvelle souche du virus au niveau de Tanger-Med chez un citoyen marocain en provenance d’Irlande à bord d’un bateau venu du port de Marseille. 


La riposte à la pandémie : une approche anticipative saluée à l’international

Depuis le début de la pandémie, les décisions prises par le Maroc pour gérer la crise sanitaire ont été qualifiées de judicieuses et d’efficaces par plusieurs instances et pays étrangers. Aussi, et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Royaume figure parmi les 10 meilleurs pays en termes de campagne de vaccination anti-Covid-19. C’est ce qui ressort des témoignages des représentants d’agences onusiennes établies au Maroc qui qualifient d’«exemplaire» la riposte du Royaume à la pandémie de la Covid-19. «De par sa gestion efficace de la crise sanitaire et de ses effets socioéconomiques, le Maroc constitue un modèle dans le monde», ont-ils affirmé, mettant en avant les mesures sanitaires, sociales et économiques prises par les autorités publiques pour lutter contre la propagation du coronavirus et atténuer les impacts socioéconomiques des mesures restrictives. «La riposte du Maroc à la crise pandémique de la Covid-19 a été efficace, vigoureuse et puissante depuis le premier jour de la pandémie», a souligné Maryam Bigdeli, représentante de l’OMS au Maroc. Et d’ajouter que le Royaume s’engage également dans un chantier important pour renforcer son système de santé.
De son côté, la coordonnatrice résidente du Système des Nations unies pour le développement au Maroc, Sylvia Lopez-Ekra, a salué le Maroc pour sa gestion remarquable et exemplaire de la crise sanitaire, «et qui a été saluée au niveau international», soulignant la mobilisation du secteur industriel qui a permis de produire des masques, des équipements de protection et des lits de réanimation.  Le Maroc a mis l’humain au centre de la réponse à la crise sanitaire, s’est félicité pour sa part le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Luis Mora, jugeant «très positive» la gestion de la crise sanitaire par les autorités marocaines. «En mettant l’humain au centre de la réponse sanitaire et socioéconomique, le Royaume est un modèle de par sa volonté d’appuyer la population, en particulier celle en situation de vulnérabilité dans une conjoncture inédite», a-t-elle souligné. 


Campagne de vaccination : un rythme soutenu

             

Phs. Saouri

Après un bon démarrage de la campagne de vaccination, le Maroc enregistre quelques retards liés à aux contraintes d’approvisionnement en doses de vaccins. Pourtant, le Maroc a été parmi les pays qui ont bien géré l’opération de vaccination et s’est même classé dans le top 10 mondial de la population vaccinée par rapport au nombre d’habitants. Grâce à cette politique anticipative, 11% de la population a été vaccinée contre la Covid-19 au 10 avril 2021. Nous sommes certes loin du seuil requis pour déclarer l’immunité collective, mais les indicateurs sont prometteurs. «Le Maroc sera en mesure, dans quelques mois, de préserver la santé des personnes présentant des facteurs de risque et âgées de plus de 55 ans», a indiqué le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. Il a également relevé que, même en cas de retard d’approvisionnement ou d’épuisement du stock de vaccins, le Maroc aura réduit de façon significative les cas graves et les décès liés à la Covid-19.
À la date du 27 avril, et depuis le lancement de la campagne nationale le 29 janvier dernier, la première dose du vaccin a été administrée à 4.808.303 personnes, alors que 4.233.682 citoyens ont reçu la deuxième dose. Ces chiffres devront encore augmenter après la réception d’une nouvelle livraison de 500.000 doses du vaccin Sinopharm et l’élargissement de la cible de vaccination anti-Covid aux personnes âgées de 55 à 60 ans, soit près de 1,8 million de personnes. 

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