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Le dialogue social à réinventer

Pour mettre en œuvre le nouveau modèle de développement, un dialogue social renouvelé et institutionnalisé s’impose. C’est ce qui ressort des débats lors de la dernière Matinale du Cycle de conférences du Groupe Le Matin autour des «Nouveaux enjeux de la digitalisation».

Le dialogue social à réinventer
La quatrième et dernière Matinale du Cycle de conférences du Groupe Le Matin «Nouveaux enjeux de la digitalisation» a été organisée, le 17 juillet, sur le thème «L’employabilité à l’ère du digital : nouveaux métiers, nouvelles compétences». Ph. Saouri

De quel dialogue social a besoin le Maroc pour mettre en œuvre son nouveau modèle de développement ? «La chance que nous avons avec le rapport sur le nouveau modèle de développement, c’est qu’il a formalisé l’ensemble des constats qui ont été faits par les uns et par les autres. Et là, il y a une feuille de route avec des indicateurs, c’est très bien. Mais il y a un trou dans la raquette. Aujourd’hui, nous avons une Constitution forte et puissante. Nous avons un nouveau modèle. Mais il est où le contrat social qui définit la société qu’on veut, le citoyen qu’on veut, la relation qu’on veut, les institutions éducatives qu’on veut ?» s’est interrogé Jamal Belahrach lors de sa participation à la quatrième et dernière Matinale du Cycle de conférences du Groupe Le Matin «Nouveaux enjeux de la digitalisation», organisée, le 17 juillet, sur le thème «L’employabilité à l’ère du digital : nouveaux métiers, nouvelles compétences». Aujourd’hui, «s’il n’y a pas un dialogue de rupture, parce que si les syndicats viennent avec le schéma ancien, si le patronat vient avec le schéma ancien, et si le gouvernement vient avec son schéma ancien, il n’y aura pas de fabrication d’un nouveau Maroc. Il y a un dialogue, qui encore une fois sera un dialogue de sourds, sans rupture. Or nous avons besoin de disrupter le dialogue totalement à l’aune de ce que nous venons de faire», estime le CEO de Deo Conseil et par ailleurs président de la Fondation Jobs For Africa et de la Fondation Zakoura Education.

Pour Hicham Zouanat, président de la Commission sociale de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le rapport sur le nouveau modèle de développement a prévu «une espèce de charte sociale nationale. Mais pour l’implémenter, Chakib Benmoussa a invité les partis politiques uniquement. Or cela se passera entre patrons et syndicats, et on est encore loin parce qu’on devra faire converger nos avis, être clairs et avoir le courage de shifter, les syndicats et nous. Et dès lors qu’on est d’accord sur le “What”, le “How” est important. Et ce dernier doit venir poursuivre la législation sociale, l’amender, l’actualiser et également veiller à ce qu’il y ait des emplois décents parce qu’on va vers une forme de flexibilité extrême», suggère Zouanat. 
Pour Amal Al Amri, secrétaire générale adjointe de l’Union marocaine du travail et secrétaire générale de l’Union syndicale interbancaire, la différence entre contrat social et pacte social est importante. «Le terme contrat social a disparu du rapport et a été remplacé par un pacte national pour le développement. Et la différence est importante entre contrat social et pacte social. Mais au-delà de tout cela, je pense qu’on ne peut pas faire sans un vrai dialogue social, j’allais dire déjà paritaire au niveau des entreprises et donc des organisations syndicales. Mais vu que les salariés ne sont pas les seuls à être concernés, on ne peut pas occulter le rôle de l’État et l’importance d’un dialogue social tripartite tel que le promeut l’Organisation mondiale du travail dans sa Convention 144 ratifiée par le Maroc. Moi, l’État ne me dérange pas s’il est partie prenante dans le dialogue social. Mais nous n’avons pas de mécanisme d’institutionnalisation de ce dialogue social.

C’est ça le problème et on n’a pas cessé de demander à ce qu’il soit institutionnalisé aussi bien au niveau le plus bas dans les entreprises, qu’au niveau sectoriel, puis régional et enfin national. On n’a que des promesses. Et même les séances du dialogue social sont en train d’être réduites», regrette Al Amri. Et de proposer «la tenue d’une séance de dialogue social avant chaque loi de Finances au mois de septembre, et une autre après, mais le gouvernement n’arrive pas à tenir ses engagements. Mais avec la Covid, je pense que tout le monde est dans une bonne disposition, parce qu’il faut sortir notre pays des impacts de cette crise sanitaire». 

 

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