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Dix ans après la Constitution de 2011, «l’avenir de l’amazighité» fait toujours débat

Des universitaires, des chercheurs et des militants de la cause amazighe ont appelé, samedi à Rabat, à réunir les conditions nécessaires pour la consécration de l’Amazigh en tant que langue officielle constitutionnalisée. C’était lors d’une conférence nationale organisée par la revue «Le Monde Amazigh», à l’occasion de la célébration des dix ans de l’adoption de la Constitution de 2011.

Dix ans après la Constitution de 2011, «l’avenir de l’amazighité» fait toujours débat

Lors d’une rencontre organisée, samedi à Rabat, par le journal «Le Monde Amazigh», des militants, des universitaires et des chercheurs ont fait le point sur les avancées en matière de promotion de la la langue amazighe, 10 ans après sa constitutionnalisation. Organisée autour du thème «L’avenir de l’amazighité», cette rencontre a permis de dresser un constat clair :  la lenteur de l’intégration de la langue amazighe dans la vie publique. «Dix ans après la constitutionnalisation de l’amazigh, nous constatons qu’elle a encore besoin d’une structure politique qui puisse la faire avancer. Les formations politiques doivent avoir le courage pour porter cette cause et la persévérance pour pouvoir l’exécuter. Mais on constate qu’avec le gouvernement du Parti de la justice et du développement rien n’a été fait. Il a attendu les derniers jours de son mandat à la tête de l’exécutif pour publier une série de mesures qui demeurent sans effet», a souligné Amina Ibnou-Cheikhla, directrice du journal organisateur de l’événement. Selon elle, l’objectif de cette rencontre est donc de se poser des questions pour un meilleur avenir de la langue amazighe avec les prochains gouvernements.

Ainsi, les participants à cette «conférence nationale» ont évoqué les secteurs qui peuvent faire avancer l’intégration de la langue amazighe dans la vie publique. Dans ce sens, le spécialiste des médias, Mohamed Mamad, directeur de la chaîne Tamazight, a souligné que l’amazigh est un chantier stratégique pour le Maroc parce qu’il est, insiste-t-il, la propriété de tous les Marocains. «Actuellement, on est à la croisée des chemins, vu qu’il y a les prochaines élections qui vont permettre l’émergence de nouvelles élites. Cela coïncide aussi avec l’adoption du Nouveau Modèle de développement et cette élite doit mettre en application ce chantier. Il y a un troisième évènement en lien avec les deux précédents, c’est celui de la création du holding médiatique qui passe par le regroupement de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), de 2M et de Medi1 TV. Il faut souligner dans ce contexte l’importance d’un système médiatique fort, tout particulièrement en matière d’audiovisuel et de digital. Les médias ont montré leur importance en période de pandémie. On s’est rendu compte que ce secteur doit être considéré comme stratégique», a-t-il relevé en insistant sur la nécessité de réserver une place de choix de la langue amazighe dans le paysage médiatique marocain. À cet égard, il estime que les formations politiques doivent avoir  une vision claire en la matière.
Pour sa part, Ahmed Aassid, universitaire, politique et militant de la cause amzighe, a souligné l’importance de la défense de l’amazigh à travers les médias, notamment pour donner une place de choix à la langue dans la société. Il a appelé à plus d’égalité dans l’octroi des budgets au profit de la langue amazighe dans les médias. «C’est le premier pas pour aller de l’avant pour l’avenir», a-t-il appelé.

Autre dimension de la promotion de la langue amazighe, sa place dans l’enseignement.  Le directeur du Centre de la recherche didactique et des programmes pédagogiques de l’Institut Royal de la culture amazighe (IRCAM), Abdeslam Khalafi, a souligné ainsi l’importance de la levée de la discrimination à l’égard de la langue amazighe tout en plaidant pour la préparation de ressources humaines qui puissent accompagner la formation et l’enseignement en langue amazighe. Selon lui, il y a encore un manque flagrant à ce niveau «malgré les efforts entrepris par l’IRCAM, par le ministère de l’Éducation nationale et de la part des instituts de formation», a-t-il expliqué.

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