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Le Dr Tayeb Hamdi met en garde contre une troisième vague «forte, virulente et plus restrictive»

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Le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé Tayeb Hamdi a mis en garde contre une troisième vague de la Covid-19 caractérisée par sa rapidité, sa force, sa virulence et son profil plus meurtrier, et qui déferle actuellement sur l’Europe et d’autres parties du monde. «C’est ce qui explique le recours des pays qui ont été largement touchés aux mesures très restrictives, y compris le confinement général et généralisé, incluant même la fermeture des écoles», a indiqué Dr Hamdi, dans une analyse sur l’évolution de l’épidémie, appelant à éviter ce scénario au Maroc par le respect renforcé des mesures barrières et des mesures territoriales, ainsi que l’ajustement de celles-ci au vu de l’évolution de la situation en attendant une vaccination plus élargie de la population. 

La troisième vague actuelle en Europe est rapide avec beaucoup plus de nouveaux cas, de cas critiques et de décès à cause des variants, essentiellement britannique en Europe, affirme l’expert, évoquant aussi le caractère virulent du variant britannique qui se propage 70% plus vite que la souche classique, avec 60% plus de virulence et de mortalité. Pour clarifier la gravité de ces deux caractéristiques (plus de transmissibilité et plus de virulence), le médecin prend un exemple chiffré. Avec dix mille personnes infectées par le SARS COV2 le début d’un mois, on trouvera à la fin du même mois environ 130 décès avec la souche classique, contre 7 fois plus de nouveaux cas pour le variant britannique et environ 10 à 11 fois plus de cas critiques et de décès.

Sur 1.000 cas d’infections par ce virus on observe 4,1 décès pour le variant britannique contre 2,5 pour la souche classique, a poursuivi le médecin, relevant que le taux de réinfection (le risque de faire une deuxième fois la Covid) est six fois supérieur avec le variant. De même, le taux de reproduction du virus Rt est revu à la hausse d’une valeur qui va de 0,4 à 0,7 points selon les estimations, avec comme conséquence une épidémie plus rapide, et un taux de vaccination plus élevé à atteindre pour assurer l’immunité collective, a-t-il ajouté. Il cite aussi l’infection qui est plus longue avec 13,3 jours de maladie en moyenne pour le variant britannique, contre 8,2 jours pour la souche classique, alors que la clairance virale est plus longue, soit 8 jours pour que le corps humain se débarrasse du virus au lieu de 6,2 jours.

Selon cet expert, une large infection au variant britannique donne lieu à des services de réanimation engorgés par des patients de plus en plus jeunes. C’est d’abord l’effet de la vaccination des personnes âgées qui a protégé ce groupe d’âge contre les formes graves et l’hospitalisation, mais aussi ce variant très contagieux qui fait ravage chez les jeunes moins respectueux des mesures barrières. Même si les enfants sont moins contaminables et moins contaminants avec la souche classique, Dr Hamdi indique que le variant britannique plus contagieux augmente la transmissibilité chez tous les groupes d’âge, avec un risque beaucoup plus élevé de transformer les écoles en foyers épidémiques. «Une pandémie évolue en vagues jusqu’à obtention d’une immunité collective, indépendamment de l’existence de variants ou non», alerte-il notant qu’avec la présence de variants plus rapides et plus virulents, elle devient plus féroce.

Pour ces considérations, il relève que la stratégie d’aplatissement de la courbe de l’épidémie (Stop and Go) utilisée lors des vagues précédentes ne résiste pas à l’ampleur de cette troisième vague. Toutefois, insiste-t-il, la stratégie Zéro-Covid, ou du moins casser la courbe, s’est révélée nécessaire dans les pays européens, avec des mesures généralisées, drastiques, incluant des confinements et la fermeture des écoles, pour des périodes suffisamment longues pour contrer la vague et freiner la transmission des variants, en accélérant la vaccination.

Sur ce registre, il a aussi insisté sur le renforcement des mesures barrières et restrictives et l’isolement strict des personnes positives et leurs contacts, expliquant que les variants sud-africain et brésilien ont un profil plus accentué que le variant britannique, avec en plus une mise en cause de l’immunité et de l’efficacité des vaccins déployés actuellement. Sans le respect strict et généralisé par toute la population des mesures barrières individuelles et collectives, les mesures restrictives et territoriales ne seront jamais assez suffisantes, a affirmé Dr Hamdi, appelant à tirer les leçons pour protéger notre pays.

La pandémie en pleine phase d’accélération, alerte l’OMS

«C’est la septième semaine consécutive d’augmentation des cas, et la quatrième semaine consécutive d’augmentation des décès», a souligné le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. «La semaine dernière, nous avons enregistré le quatrième plus grand nombre de cas en une seule semaine jusqu’à présent. Plusieurs pays d’Asie et du Moyen-Orient ont connu une forte augmentation du nombre de cas. Et ce malgré le fait que plus de 780 millions de doses de vaccin ont été administrées dans le monde», a-t-il ajouté. Il a rappelé une fois de plus que les vaccins étaient des outils «vitaux et puissants», mais a appelé les États et la population à suivre encore et toujours les mesures qui fonctionnent : distanciation physique, masques, hygiène des mains, ventilation, dépistage, recherche des contacts, isolement et quarantaine.

Pour le Dr Tedros, même si la pandémie est «loin d’être terminée», il y a «de nombreuses raisons d’être optimistes» : «La diminution du nombre de cas et de décès au cours des deux premiers mois de l’année a montré que ce virus et ses variants pouvaient être arrêtés».

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