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Élections régionales et communales : voilà pourquoi le RNI a cartonné

Les élections du 8 septembre ont permis au Rassemblement national des indépendants de s’ériger en première force politique, confirmant ainsi sa victoire aux élections professionnelles en août dernier. S’assurant la victoire aux législatives, aux communales et aux régionales, le parti de la colombe s’est offert un quadruplé historique. Les analystes Mohamed Zineddine et David Goeury reviennent sur les raisons de ce succès électoral sans précédent.

Élections régionales et communales : voilà pourquoi le RNI a cartonné

En plus d’une première place aux élections professionnelles et aux législatives, le Rassemblement national des indépendants (RNI) a raflé la mise lors des communales et des régionales. Décidément, la formation politique dirigée par Aziz Akhannouch est bien partie pour gérer plusieurs grandes villes marocaines, mais également des régions aux potentiels énormes.  
Pour le professeur de sciences politiques et de droit constitutionnel Mohamed Zineddine, les résultats des trois scrutins, législatif, communal et régional, ont changé complètement la carte électorale, comparés aux résultats des précédentes échéances. En gagnant les trois scrutins, le RNI réalise une première historique, affirme le chercheur qui explique cette réussite par les changements profonds qu’a connus le parti ces dernières années. En effet, le politologue soutient que le RNI a changé depuis l’arrivée de son nouveau président. Le parti s’est modernisé et a entamé une véritable rupture avec la gestion classique. Tout en faisant confiance aux anciens piliers du parti tels que Rachid Talbi Alami, Anis Birou ou Mohamed Aujjar, Aziz Akhannouch s’est également entouré d’une équipe jeune et dynamique.  

Poursuivant son analyse de la performance électorale du parti de la colombe, M. Zineddine affirme que le grand réseau des notables ainsi que la présentation de jeunes cadres est une formule qui a permis au parti de s’adjuger la première place aux trois scrutins et avec une marge confortable. «Il faut également souligner que le parti se prépare à ce moment depuis des années déjà. Plusieurs manifestations et initiatives, comme 100 jours 100 villes, ont permis au parti d’être à l’écoute des populations et d’établir un programme répondant aux attentes des citoyens», relève le politologue.  
Revenant sur le déroulement de ces élections, M. Zineddine a affirmé que le Maroc a gagné le pari de trois scrutins dans une conjoncture exceptionnelle marquée par la pandémie de Covid-19. Mettant en avant, dans ce sens, l’organisation «infaillible et efficace» du ministère de l’Intérieur, le chercheur a souligné que le taux de participation, dépassant ceux enregistrés lors des précédents scrutins, est la preuve que les citoyens ont conscience de l’importance de leurs voix dans le changement. 

De son côté, l’analyste politique et géographe au laboratoire Médiations de Sorbonne Université, David Goeury, estime que les raisons du succès du RNI au niveau des législatives sont les mêmes pour ses résultats aux communales et aux régionales. Couvrant quasiment toutes les circonscriptions sur le plan national, avec quelque 25.000 candidats, le parti a mis toutes les chances de son côté. Invité de l’émission l’Info en Face diffusée par «Le Matin», le chercheur estime que le RNI a pu, à travers sa campagne électorale, notamment sur les réseaux sociaux, mobiliser les électeurs au niveau des villes. Une mobilisation qui a eu un très grand impact sur les résultats du parti.  Ainsi, le RNI se positionne désormais comme la première force politique au niveau national. Avec 102 sièges au Parlement, 9.995 sièges au niveau des conseils des communes et 196 élus au niveau des Conseils des régions, le parti a quasiment triplé de taille. En 2015, le parti s’était contenté de la quatrième place avec seulement 4.408 sièges aux communales et 90 aux régionales. Toutefois, malgré ces bons résultats, le parti devra composer avec d’autres formations politiques pour former le gouvernement et les conseils des communes et des régions. Le jeu des alliances, qui a déjà commencé au niveau des conseils des communes et commencera bientôt pour former la majorité gouvernementale, occupera les devants de la scène politique dans les prochains jours. 

 

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