Forte participation des trois économies émergentes d’Afrique du Nord – l’Égypte, le Maroc et la Tunisie – sur le marché des euro-obligations. L’Égypte reste le champion de la région et même à l’échelle du continent en termes d’euro-obligations émises sur la période 2000-2019, dépassant les 30 milliards de dollars. Le Maroc et la Tunisie, eux, se classent respectivement aux septième et neuvième rangs, avec moins de 8 milliards de dollars d’émissions cumulées au cours de la même période. C’est ce qui ressort du nouveau rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur les perspectives économiques en Afrique du Nord : «La dynamique de la dette : La voie vers la reprise post-Covid».
Selon ce document d’une cinquante de pages, rien qu’entre 2010 et 2020, l’Égypte et le Maroc ont, chacun, levé environ 7 milliards de dollars grâce à ces obligations dont la plupart étaient libellées en dollars américains. Rappelons qu’en décembre 2020, le Maroc avait réussi sur le marché international, une émission en Eurobonds libellée en dollars pour un montant global de 3 milliards de dollars en trois tranches.
Selon le rapport de la BAD, dans le cadre de leurs initiatives visant à proroger la maturité de leurs profils de dette, le Maroc et l’Égypte ont réussi l’année dernière à prolonger les échéances de leurs euro-obligations pour les porter à 30 ans. Lors de sa dernière émission, l’Égypte a pu même porter l’échéance à 40 ans, obtenant ainsi l’obligation ayant l’échéance la plus longue non seulement en Afrique du Nord, mais également au Moyen-Orient. «Toutes les émissions récentes d’euro-obligations par les pays d’Afrique du Nord ont été largement sur-souscrites», souligne le rapport.
Par ailleurs, depuis 2016, les euro-obligations africaines se négocient avec une prime, et les rendements plus élevés ont favorisé la forte augmentation des émissions euro-obligation du continent. «Cependant, comme les taux d’intérêt jouent un rôle important dans l’évaluation de la viabilité de la dette, les gouvernements d’Afrique du Nord devraient adopter des politiques pour limiter la charge financière que représentent les paiements d’intérêt afin de ne pas se laisser piéger dans une spirale d’endettement», avertit l’Institution.