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Les enjeux de la digitalisation de l’Administration au cœur du débat

La transformation digitale n’est plus un choix aujourd’hui, mais une nécessité. Les participants à la première Matinale du cycle de conférences du Groupe le Matin étaient unanimes à le souligner, vendredi dernier à Casablanca. Tenue sous le thème «L’administration digitale, une avancée au service du citoyen et de l’économie», cette première conférence a été l’occasion de revenir sur les enjeux de la digitalisation, notamment en ce qui concerne les relations de l’administration avec ses usagers, qu’ils soient des citoyens ou des entreprises.

Le Groupe Le Matin a entamé, vendredi dernier, un nouveau cycle de conférences mettant le focus sur les enjeux de la digitalisation. Ouvrant les travaux de la première Matinale de ce cycle, se déroulant sur le thème de «L’administration digitale, une avancée au service du citoyen et de l’économie», le président-directeur général du Groupe, Mohammed Haitami, a affirmé que la transformation digitale n’était plus considérée comme une tendance, mais comme une nécessité absolue et comme le canal de l’émergence économique et sociale.
Mettant en avant les avancées réalisées par le Maroc pour faire face aux multiples défis actuels et à venir, le PDG du Groupe Le Matin a rappelé que «si les entreprises privées avaient gagné une certaine avance dans le processus de transformation digitale, l’Administration publique a dû accélérer la cadence en mettant en exécution, rapidement et efficacement, les stratégies qui étaient certes élaborées dans ce sens». Le responsable a affirmé, dans ce sens, que le rapport délivré par la Commission spéciale sur le modèle de développement évoque une digitalisation de l’ensemble des procédures administratives à l’horizon de 2025. Une digitalisation qui passe par la transparence, la simplification et la numérisation des procédures administratives pour le citoyen et l’entreprise, a-t-il rappelé.

Des constats confirmés par le wali-directeur général des collectivités locales, Khalid Safir. Prenant part aux débats, le haut responsable a rappelé que l’administration marocaine a connu la digitalisation en interne depuis les années 1960, notamment au niveau du ministère des Finances et des services fiscaux. Mettant en avant certaines particularités de l’administration, M. Safir a souligné qu’en général, l’administration était centrée sur elle-même. «Quand l’administration se digitalise, il y a toujours le risque qu’elle le fasse selon son propre point de vue», a-t-il relevé. Poursuivant son intervention, le haut responsable a rappelé que le changement au niveau de l’administration se faisait selon les besoins des citoyens. «C’est la particularité de la nouvelle loi N°55-19 relative à la simplification des procédures et formalités administratives qui est centrée sur le citoyen et vise à construire à partir de ses besoins», a-t-il souligné, rappelant, par ailleurs, que la digitalisation a la particularité de se faire sur tout le territoire national et non pas seulement au niveau du centre. Même si on a toujours tendance à être très critiques envers notre système, il faut reconnaître qu’en nous comparant avec notre environnement, nous n’avons pas à avoir honte de ce qui a été accompli, a-t-il affirmé.

Prenant part également aux travaux de cette première Matinale, le secrétaire général du département de la Réforme de l’administration, Ahmed Laamoumri, a assuré que la nouvelle loi relative à la simplification des procédures administratives «est orientée citoyen». Le haut responsable a fait savoir que ce texte était susceptible de déclencher une révolution au niveau de la fonction publique où une rupture en interne s’impose. «Le changement des mentalités et le dépassement de certains systèmes archaïque est aujourd’hui une nécessité absolue», a-t-il assuré. Il a dans ce sens insisté sur l’importance de la suppression de toutes les procédures non réglementaires. Le travail a déjà commencé et quelque 800 procédures ont été supprimées au niveau de la fonction publique, a affirmé le responsable, en mettant en avant le travail réalisé par la Commission nationale de simplification des procédures.
À la tête de l’Agence de développement du digital (ADD), Mohamed Idrissi Meliani, a rappelé, de son côté, que l’administration digitale était un travail qui dure dans le temps. Il ne s’agit pas d’une simple mise en ligne des plateformes digitales, mais d’un travail à plein temps, a-t-il relevé. Rappelant que le rapport de la CSMD avait identifié le digital comme un véritable levier de développement, le responsable a soutenu que la crise liée à la Covid-19 avait démontré clairement que «le digital n’est plus un choix mais une nécessité». Chiffres à l’appui, le DG de l’ADD a affirmé que l’année 2020 a été favorable au développement digital. En effet, le trafic data a connu une hausse de 150% et le e-Commerce a connu une augmentation de 43%.

Quant aux utilisateurs des plateformes nationales d’éducation, ils ont été au nombre de 600.000, toujours selon le même responsable. Représentant, quant à lui, le secteur privé lors de cette première Matinale du cycle de conférences de Groupe Le Matin (CCGM) le président co-fondateur de La Marocaine des e-services, Tarik Fadli, a affirmé que l’administration publique était très forte en gestion interne, mais ses e-services avaient pris du temps pour être développés. Regrettant, au même titre que plusieurs autres intervenants, «la fuite» des talents et des compétences marocaines vers l’étranger, M. Fadli a appelé au développement d’un modèle marocain inclusif qui adapte la technologie aux besoins et à la façon de vivre des Marocains. Optimiste, M. Fadli a assuré que les objectifs de digitalisation, contenus dans le rapport de la CSMD, peuvent être atteints à l’horizon de 2025 à condition de se fixer un socle de digitalisation. Commencer là où les autres se sont arrêtés serait un très bon départ, a-t-il assuré. À rappeler que le CCGM prévoit l’organisation de quatre Matinales visant à analyser les nouveaux enjeux de la digitalisation, à la lumière notamment du nouveau modèle de développement. En plus de la thématique de «L’administration digitale, une avancée au service du citoyen et de l’entreprise» traitée lors de cette première Matinale, les experts et les professionnels invités par le Groupe Le Matin débattront autour de trois autres thématiques. Il s’agit de «Digital : quel écosystème pour dynamiser l’économie ?», «Souveraineté numérique & cybersécurité : enjeux de la transformation digitale» et «L’employabilité à l’ère du digital : nouveaux métiers, nouvelles compétences». 

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Discours d’ouverture de Mohammed Haitami, président-directeur général du Groupe Le Matin

«La transformation digitale n’est plus considérée comme une tendance, mais reconnue comme une nécessité absolue et le canal 
de l’émergence économique et sociale»

Heureux de vous retrouver une nouvelle fois à l’occasion du lancement du cycle de Conférence du Groupe Le Matin au titre de l’année 2021. Deux constats évidents nous ont décidés à reprendre notre cycle de conférences : d’abord, le contexte d’accélération de la relance pour une sortie de crise rapide et sereine, sous la conduite éclairée de S.M. le Roi, que Dieu l’assiste, puis, la publication des recommandations et ambitions pour le Nouveau Modèle de développement. Deux grands défis qui façonneront l’avenir de notre pays et qui sollicitent la mobilisation de l’ensemble des forces vives du Royaume.
Pourquoi mettre le focus sur les nouveaux enjeux de la digitalisation pour ce cycle de conférences ? Il faut dire que nous avons longuement discuté avant de prendre la décision concernant la thématique à retenir ! Nous avons au final opté pour le sujet des nouveaux enjeux de la digitalisation comme étant un levier de cette reprise. En effet, la transformation digitale n’est plus considérée comme une tendance, mais reconnue comme une nécessité absolue et le canal de l’émergence économique et sociale. Ce chantier déterminant pour construire le Maroc de demain est également placé au cœur du Nouveau Modèle de développement (NMD). Devenir une nation numérique, où le potentiel transformationnel des technologies numériques est pleinement mobilisé, est en effet l’un des paris retenus pour le Maroc de l’avenir. Nous entamons donc notre cycle de conférences, qui comprendra 4 Matinales organisées chaque vendredi, avec un débat autour du thème «L’administration digitale, une avancée au service du citoyen et de l’économie». Les prochaines Matinales seront autour des thèmes de l’écosystème digital pour dynamiser l’économie, la souveraineté numérique et la cybersécurité et enfin l’employabilité à l’ère du digital. Nous le constatons tous : le Maroc a accéléré sa transformation pour faire face aux multiples défis actuels et à venir. Cet état de fait a imposé à l’administration de se réinventer en optant pour une dématérialisation de ses processus et de son fonctionnement en interne et vis-à-vis de ses relations avec les partenaires, les usagers, les entreprises et en somme les citoyens et l’économie. Mais la seule volonté est-elle suffisante ?
Ces constats sont par ailleurs confirmés par le rapport délivré par la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), qui cite 5 défis à relever :
1. La convergence des visions et des projets, d’où la nécessité d’avoir une instance de coordination au sommet de l’État.
2. La mise en place d’un cadre réglementaire adapté.
3. Prévenir le risque des inégalités numériques entre citoyens, apparu notamment lors de la pandémie, par l’impossibilité d’accéder aux plateformes des cours à distance de millions d’élèves marocains, et ce en garantissant un accès généralisé et fiable au haut débit sur l’ensemble du territoire, y compris ce qui est appelé zones blanches.
4. La mutualisation des infrastructures entre opérateurs et entre entreprises publiques.
5. Renforcer les effectifs formés dans le numérique. J’ajouterais le fait instaurer le codage dès le primaire, comme c’est le cas dans plusieurs pays avancés.
Beaucoup de challenges, beaucoup de défis à relever, mais aussi beaucoup d’interrogations sur comment développer cette dynamique de changement au service du citoyen et de l’économie. C’est ce que je vous invite à suivre tout au long de cette première Matinale, et celles qui suivront, avec nos invités qui nous honorent de leur participation. Nous souhaitons offrir, comme à l’accoutumée, un espace d’échange et de dialogue orienté solutions pour apporter une pierre à l’édifice de la relance économique du Maroc.
Je tiens à remercier notre partenaire institutionnel, la Direction générale des Collectivités territoriales, ainsi que le sponsor de cette Matinale, le groupe Huawei. Bienvenue à vous tous et bienvenue aux internautes qui nous suivent en direct sur les différents canaux digitaux du Groupe Le Matin. n

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