Un nouveau bras de fer pointe à l’horizon entre le ministère de l’Éducation nationale et les enseignants contractuels. À quelques jours de la rentrée scolaire, ces derniers haussent le ton et appellent à une grève générale le 15 et 16 septembre qui sera ponctuée d’une forte mobilisation des enseignants contractuels au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra et un autre débrayage les 23, 24 et 25 septembre.
Questions à Mohammed Benzerhouni, directeur des ressources humaines au sein du ministère de l’Éducation nationale
«L’organisation de ces grèves est illégale et sera considérée comme un arrêt injustifié du travail»
À la veille de la rentrée scolaire, la Coordination nationale des enseignants contractuels annonce l’organisation d’une série de grèves. Elle appelle toujours à l’insertion directe de ces enseignants dans la fonction publique. Comment le ministère de l’Éducation nationale compte-t-il gérer ce dossier qui n’a que trop duré ?
D’abord, je tiens à souligner que la démarche de ces enseignants est inexplicable et incompréhensible, surtout à l’approche de la rentrée scolaire. Une échéance d’une grande importance qui intervient dans un contexte marqué par le lancement de la campagne de vaccination pour lutter contre la propagation du coronavirus et immuniser les élèves contre cette épidémie. Un défi qui exige la mobilisation de tous les cadres et fonctionnaires de l’Éducation nationale afin de réussir cette initiative et garantir une rentrée scolaire réussie et dans de bonnes conditions. Pour ce qui est de la réponse à votre question, je vous rappelle que depuis le début des protestations de ces enseignants, le ministère a été très attentif aux principales doléances exprimées par cette catégorie professionnelle. Ainsi, nous avons tenu plus de six réunions avec ces enseignants. Ainsi, le département de tutelle a œuvré pour gommer toute différence entre le statut de ces derniers et celui des fonctionnaires. Ainsi, outre la suppression de la contractualisation en 2018, il a été procédé en juillet dernier à l’adoption par le Parlement du projet de loi 01.21 visant à soumettre les cadres des AREF au régime des pensions civiles au lieu du régime collectif d’allocation de retraite (RCAR). L’un des deux points essentiels inscrits dans leur cahier revendicatif.Parmi les autres revendications défendues par la coordination nationale des enseignants figurent l’annulation de l’examen d’aptitude professionnelle que les enseignants des Académies boycottent depuis plusieurs mois et leur intégration dans le mouvement nationale de mutation et de promotion. Qu’est-ce-que le ministère a prévu pour satisfaire ces doléances ?
Le ministère de l’Éducation nationale a déjà annoncé l’annulation de l’examen d’aptitude et l’instauration du système d’évaluation de la compétence professionnelle à l’image de la procédure suivie pour évaluer les enseignants du ministère. Par ailleurs, je tiens à vous informer que le département de tutelle prévoit de publier prochainement une circulaire permettant aux enseignants des Académies régionales de bénéficier du droit aux mutations entre les régions pour rejoindre le conjoint ou encore pour des raisons médicales. Ainsi, avec la mise en place de ces deux mesures, le ministère aura satisfait toutes les revendications.Parmi les autres points évoqués par la coordination pour motiver l’organisation de ce débrayage, il y a la poursuite en état d’arrestation de 33 enseignants relevant des Académies pour infraction à l’état d’urgence. Quel rôle peut jouer le ministère dans ce dossier ?
Il faut savoir que la démarche de l’appel à la grève engagée par la coordination est illégale, du fait que la coordination n’est qu’une association et non un syndicat. Ainsi, cette structure n’a pas le droit d’appeler à la grève. Par conséquent, l’adhésion des enseignants des Académies à ces débrayages sera considérée par le ministère comme un arrêt injustifié du travail. Par ailleurs, nous considérons au sein du ministère que la poursuite de certains enseignants est du ressort de la justice dans le cadre du respect du principe de la séparation des pouvoirs.