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Une exposition d’envergure dans un joyau architectural de la ville ocre

Connu pour son histoire et son architecture exceptionnelles, le Musée des confluences-Dar El Bacha abrite, actuellement, une magnifique exposition intitulée «Le Maroc : Richesses et diversités, regards sur notre patrimoine». Son inauguration a eu lieu en présence d’un nombre d’invités assez limité, vu les restrictions sanitaires imposées pour lutter contre la propagation de la pandémie. Ont, ainsi, été présents pour la première visite des sections thématiques de l’exposition le wali de la région Marrakech-Safi, Karim Kassi-Lahlou, le président de l’Institut du Monde arabe, Jack Lang, le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, et le directeur du Musée Mohammed VI, Abdelaziz Al Idrissi. Un très beau parcours qui offre une magnifique et unique exposition dans un lieu aussi idyllique qui prête au rêve et à la méditation sur une histoire marocaine aussi foisonnante d’un héritage matériel et immatériel inestimable. Selon Mehdi Qotbi, l’idée de regrouper des pièces venant de différents musées du Royaume vise à montrer, au large public de Marrakech, des collections qu’il n’a jamais vues, et ce, sans se déplacer dans une autre ville pour les apprécier. «Nous voulons démontrer que la culture est pour tout le monde. C’est ce que nous appelons la démocratisation de la culture, surtout en cette période difficile de pandémie où la majorité des Musées du monde est fermée. Il faut dire que le Maroc est cité en exemple grâce à cette décision qu’il a prise d’ouvrir ses Musées, tout en respectant les mesures de protection sanitaire, puis d’offrir ce renouveau par la culture et l’art». C’est, aussi, une occasion pour les gens d’admirer la richesse de notre patrimoine séculaire, à travers diverses sections qui présentent des collections de bronze, de bijoux, d’un héritage judéo-marocain, de la céramique et des arts de l’Islam. Une exposition d’envergure dans un lieu d’envergure où sont regroupés, pour la première fois, des chefs-d’œuvre de tous les musées du Royaume.


Omar Id Tnaine, conservateur adjoint à Dar El Bacha

«Cette exposition montre la diversité et l’enracinement de la culture marocaine dans l’histoire»

«C’est la quatrième exposition temporaire, après l’ouverture du Musée, qui donne une vision sur le patrimoine culturel marocain dans toute sa diversité, à travers des pièces qui montrent l’ingéniosité de l’artisan marocain, notamment dans les bijoux, la céramique, dans l’art islamique et l’art judéo-marocain. Ce qui est nouveau dans cette exposition est la collection de bronze venant d’autres musées de la FNM. C’est la première fois qu’elle est présentée à Marrakech pour montrer aux visiteurs la profondeur de la culture marocaine dans l’histoire. Ce rassemblement de plusieurs collections dans un même lieu nous fait, aussi, découvrir la richesse de la culture marocaine, sa diversité et son enracinement dans l’histoire depuis des milliers d’années. L’objectif est de rapprocher la culture du musée au large public marocain pour qu’il puisse connaître son histoire et celle de ses aïeux. Et donc, pour cela, nous essayons, malgré cette période exceptionnelle de la pandémie, de faire la communication des expositions de la FNM, à travers les réseaux sociaux, l’affichage dans la ville, des projections vidéo, sans oublier le site Internet de la Fondation où tous les intéressés peuvent trouver les nouveautés des expositions».


Historique de ce bâtiment impressionnant

Dar El Bacha est un palais situé dans la médina de Marrakech. Il a appartenu à Thami El Glaoui, puissant pacha de Marrakech pendant le protectorat.
Bâti en 1910, Dar El Bacha a été conçu avec toutes les caractéristiques de l’architecture traditionnelle citadine marocaine, mais avec quelques éléments qui représentent l’amour du constructeur du palais pour tout ce qui était occidental, par exemple le marbre et les devantures des fenêtres de l’Italie, un type de Zellige de Séville, de la calligraphie marocaine et arabe, de la boiserie peinte… Une petite portion du palais a été rénovée par la Fondation nationale des musées (FNM) du Maroc et transformée en musée sous le nom de Dar El Bacha – Musée des confluences. Il a été inauguré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 9 juillet 2017. Depuis son ouverture, la FNM y organise, également, des expositions temporaires mettant en évidence différentes facettes de la culture marocaine. 


Jack Lang, président de l’Institut du Monde arabe

«Nous préparons un grand événement pour l’automne prochain»

«C’est un Musée en mouvement et en création permanente, car, chaque fois que je viens à Marrakech, je découvre de nouvelles pièces et présentations. Je dois dire que le travail accompli par la Fondation nationale des musées est un travail exceptionnel. D’ailleurs, nous avons une collaboration presque quotidienne, moi et M. Qotbi. Nous sommes, actuellement, en train de préparer un grand événement pour l’automne prochain sur l’histoire plurimillénaire des Juifs en Orient, où le Maroc occupe une place dominante. Je tiens aussi à féliciter le Maroc pour l’ouverture de ses Musées en cette période de pandémie. Ce qui devrait nous inciter à faire de même en France».


Questions à Salima Ait Mbarek, conservatrice des Musées Dar El Bacha et Dar Si Said

Le Matin : Le Musée Dar El Bacha a toute une histoire derrière lui. Rappelez-nous un peu ce parcours qui l’a mené jusqu’à devenir un Musée des confluences ?
Salima Ait Mbarek
: C’est un bâtiment de style arabo-andalou construit pendant la première moitié du XXe siècle par le pacha El Glaoui, avec un Riad entouré de six salles où les pièces de cette exposition sont présentées par thématiques.
Il a été rénové, dans les règles de l’art, en 2016 par la Fondation nationale des musées, avec la vocation de lui donner un esprit et une identité. Donc, le Musée dar El Bacha a été transformé en Musée de Confluences surtout culturelles, parce qu’il s’agit de mettre en valeur tous les apports qui ont forgé l’identité et la spécificité de la culture marocaine. Ainsi, il y a l’apport méditerranéen, amazigh, judéo-marocain, la civilisation islamique dans toutes ses composantes... Ce qui permet de constater que le Maroc a toujours été une terre de tolérance, de communication et de partage. L’intérêt du musée Dar 
El Bacha est de montrer ce brassage culturel, puis mettre en exergue des pièces rares.

Parlez-nous un peu du parcours de cette exposition ?
Donc, après «Lieux Saints Partagés» (exposition inaugurale en 2017), celle en hommage à la philanthrope américaine Patti Birch avec sa collection des arts premiers (2018), puis «Étoffe des sens : Résonnances» et «Foum Zguid-Du sel au fil», cette exposition «Le Maroc : Richesses et diversités, regards sur notre patrimoine» met en exergue l’archéologie et l’ethnographie marocaine qui retrace plus de 2000 ans de son histoire. Il y a une collection de bronze, venue surtout du Musée de l’histoire et de civilisation à Rabat (la deuxième plus importante collection de bronze dans le monde). Elle met en valeur l’époque antique au Maroc. Puis, la collection de bijoux qui provient du Musée Dar Si Said. Une autre salle présente une collection de pièces judéo-marocaines qui est une donation de Khalid Laghrib, qui fut enrichie pour cet événement. Ensuite, il y a une collection de la céramique bleue de la ville de Fès, dont certaines pièces remontent au 18e siècle. Dans la salle qui suit, le public peut découvrir la céramique polychrome qui vient, elle aussi, de la ville de Fès. Sans oublier la salle consacrée à tout ce qui est islamique où on trouve des manuscrits, des poèmes, de la monnaie, des astrolabes, un cadran solaire qui remonte au 8e siècle de l’époque Idrisside, Al mouqarnass dans le marbre, des encriers, des actes de notariat très anciens, des planches coraniques, le Coran du Khalifa Al Mourtada écrit sur du parchemin et d’autres ustensiles très anciens.

 

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