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Pourquoi la facture a débordé en 2020

La charge de la compensation a débordé l’année dernière par rapport à la loi de Finances rectificative. La facture a finalement atteint 13,53 milliards de DH, contre un budget dédié de 11,86 milliards, en raison essentiellement de la montée en flèche des cours du gaz butane depuis septembre dernier pour atteindre une moyenne de 380 dollars la tonne en 2020, contre 290 anticipés par le gouvernement.

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C’est confirmé. La charge de la compensation a débordé l’année dernière par rapport au budget fixé par la loi de Finances rectificative. La facture a finalement atteint 13,53 milliards de DH, contre 11,86 milliards de dotation budgétaire dédiée à la compensation en 2020. Les chiffres fraîchement publiés par la Caisse de compensation ne le montrent pas, puisque les données concernent uniquement la charge de la subvention du gaz butane et du sucre. Or, selon les statistiques du ministère des Finances, la charge de la compensation a dépassé le budget alloué, en raison essentiellement d’une augmentation inattendue des cours du gaz butane qui ont atteint en moyenne 380 dollars la tonne l’année dernière, contre 290 dollars anticipés par le gouvernement. Il faut préciser qu’initialement, dans la loi de Finances 2020, le gouvernement avait prévu une enveloppe de 14,64 milliards pour la compensation, y compris pour le soutien des prix de la farine nationale de blé tendre et les mesures d’accompagnement. Cependant, dans la loi de Finances rectificative, l’enveloppe dédiée a été abaissée à 11,86 milliards, prenant en compte notamment le recul des cours mondiaux de gaz butane. Ainsi, au moment de la préparation du projet de LFR 2020 et son approbation (entre juin et juillet), les prix du gaz butane étaient en effet largement inférieurs à leurs niveaux de début d’année. La moyenne des cotations de ce produit a chuté de 540 dollars la tonne en février à 194 en avril de l’année dernière. Ceci en raison de la crise Covid-19 qui a entrainé une augmentation de la demande mondiale pour l’usage domestique et une baisse pour l’usage industriel et pour le transport. Ce changement au niveau de la demande confrontée à un surplus de production a induit un bouleversement des flux mondiaux. Et en dépit de son augmentation depuis mai, le prix moyen mensuel est resté sous la barre des 380 dollars la tonne. Or, à partir de septembre, les prix ont flambé pour s’élever à 428 dollars la tonne en octobre puis à 519 en décembre. Une hausse favorisée par une reprise économique réelle, suite à la croissance de la demande internationale et la baisse des stocks mondiaux. Ainsi, le cours annuel moyen du gaz butane sur l’année 2020 s’est situé autour des 380 dollars la tonne, soit 90 dollars de plus que les prévisions du gouvernement. Par conséquent, la charge de la subvention du gaz butane relative à l’année 2020 s’est élevée à 8,69 milliards de DH.
Pour le sucre, les prix ont également évolué à la hausse. «Malmenés en mars et avril, les cours de sucre brut se sont progressivement repris au cours de l’année et ont particulièrement bénéficié des annonces de vaccins contre la Covid-19, finissant 2020 par une moyenne annuelle de 308 dollars la tonne, soit en augmentation de 4% par rapport l’année 2019», confirme la Caisse de compensation dans son dernier rapport. De ce fait, la charge de subvention de sucre s’est élevée à 3,24 milliards de DH.
Ainsi, entre le sucre, le gaz butane, la farine nationale de blé tendre et d’autres mesures d’accompagnement, la charge a augmenté à 13,53 milliards de DH, soit un taux de réalisation de 114,1% par rapport aux prévisions de la loi de Finances rectificative 2020.
À préciser que la loi de Finances en général prend en compte les charges dues et non les paiements.
À fin décembre 2020, le paiement des encours des dossiers de subvention, uniquement pour le gaz butane et le sucre, a atteint 11,05 milliards de DH. De ce fait, les arriérés relatifs à ces deux produits se sont situés à 3,48 milliards au 31 décembre dernier. 

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