La cérémonie de signature de l’œuvre de l’écrivaine et poétesse Fatiha Nouhou a été animée par la journaliste Saïda Cherif et la présentation a été confiée au professeur et critique Ahmed El Amraoui, en compagnie de l’artiste-peintre et poétesse Naïma El Melkaoui, qui a réalisé la couverture du livre. Comme à son habitude, l’écrivaine Fatiha Nouhou nous surprend avec ses textes profonds qui mettent en exergue ses impressions sur tout ce qu’elle ressent et ce qui l’entoure. Une écriture qu’on ne peut, parfois, pas comprendre du premier coup. Avec «Al Woughoudia», elle livre un récit tout aussi dur et difficile à avaler pour le simple lecteur. Il faut vraiment le lire et le relire pour bien comprendre ce qu’elle veut faire passer comme message. Ce qui a poussé le critique Ahmed Al Amraoui à se demander pourquoi Fatiha écrit de cette manière.
Mais, en plus de l’étrangeté du titre, il y a aussi celle des intitulés de chaque chapitre nous montrant que nous sommes devant un récit de dystopie, avec une écriture très dure et une écrivaine qui décrit ce monde misérable avec des mots très recherchés que beaucoup n’ont jamais entendus. Tous ses titres semblent faire référence à la ruine, aux dégâts. Mais si on veut chercher un sens, il est très difficile de le trouver dans l’écriture d’une femme rebelle et en colère qui sonne la sonnette d’alarme pour la situation que vit actuellement l’être humain. Elle écrit jusqu’au bout pour nous dire que tout s’est effondré. Saïda Cherif indique à ce propos que le récit de Fatiha nous pousse à nous poser de nouveaux questionnements, en plus des questions qu’elle a posées, à creuser dans notre vie, dans notre existence et dans le concept par lequel elle qualifie ce monde.
Par ailleurs, l’artiste-peintre et poétesse Naïma El Melkaoui souligne que «ce qui nous interpelle dans le livre de Fatiha est son titre issu du mot “Al Aoughad”, que nous pouvons considérer comme une croyance ou une doctrine pour exprimer la puissance de l’humanité. Il y a aussi le personnage inhabituel choisi par Fatiha, qui est un être surréaliste qui voit la vie comme la faillite des valeurs, humiliant tous ceux qui vivent au-dessus de son territoire». Par ailleurs, Fatiha Nouhou, considère ce récit comme un nouvel épisode dans ma vie. «Car je sens que je suis arrivée à une étape de maturité dans l’écriture. Ce livre est pour moi une représentation de la personne ou de l’être dans sa dimension collective, sans se débarrasser de son individualité féroce ou extrême. Le titre est pour moi un cri face à la situation difficile que nous vivons, sans juger les mœurs, mais les valeurs», précise Fatiha, dont l’écriture reste attachée à sa souffrance quotidienne, même si elle est entourée de beaucoup d’amour et de belles choses. Mais malgré cela, l’ingratitude, le déni et la haine qu’elle observe quotidiennement ne manquent pas d’apparaître dans ses écrits. À noter qu’après la présentation de ce récit ouvert, un débat fructueux a pris place pour le plus grand plaisir de tous ceux qui voulaient connaître les opinions des intellectuels présents à cette signature.