Le Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA), créé à Tanger en mars 2011, dresse le bilan de ses actions. Un exercice effectué à travers un webinaire à l’occasion de la commémoration de ses 10 ans d’existence. Il est à souligner que REFELA constitue la Commission permanente de l’égalité de genres de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique). La rencontre s’est tenue sous le thème «Le REFELA, un Réseau, une Vision et un Agenda au service de la promotion du leadership féminin et de l’égalité de genres en Afrique locale».
Par ailleurs, cette rencontre s’est déroulée à travers quatre principaux axes. Il a été question, dans un premier temps, d’un rappel historique de la naissance du REFELA ponctué par une présentation assurée par Najat Zarrouk, directrice de l’Académie africaine des collectivités territoriales (ALGA) de CGLU Afrique. Se sont ensuivis des témoignages des quatre premières présidentes du Réseau. Il s’agit de Milouda Hazib, vice-présidente du Conseil régional de Marrakech-Safi (Maroc), ancienne présidente du REFELA (2011), Maria Helena Langa, maire de Mandlakazi (Mozambique), ancienne présidente du REFELA (2012), Fatimetou Mint Abdel Malik, présidente de la région de Nouakchott (Mauritanie), ancienne présidente du REFELA (2012-2015), et Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’Habitat et du développement urbain (Cameroun), ancienne présidente du REFELA (2015-2019).
Le deuxième axe a permis de discuter de la génération égalité. Le débat a connu des interventions de Leila Rhiwi, représentante de l’ONU Femmes pour le Maghreb, Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU Monde, et Frédéric Vallier, secrétaire général du Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE). Le troisième axe a pris la forme du témoignage de soutien de la ville de Rabat et de son maire, Mohammed Sadiki, aux campagnes du REFELA. Quant au quatrième axe, il s’est déroulé sous forme d’une table ronde avec les vice-présidentes du REFELA. Ces échanges ont permis de faire le bilan des réalisations du réseau, de débattre des défis qui restent à relever et d’évoquer les perspectives en matière d’actions et de coopération. Parmi les points relevés en matière d’évaluation des actions du Réseau figurent l’avantage de sa reconnaissance au niveau international, le rayonnement sur le continent ou la mise en œuvre des trois campagnes du REFELA. Ainsi, dans leurs prises de parole, les anciennes présidentes du REFELA se sont félicitées des avancées réalisées par le réseau tout en insistant sur le fait que la bataille pour l’égalité n’est pas encore gagnée. «Le REFELA a été un réseau pour booster le développement économique local. Après 10 ans, nous devons être fières de toutes les réalisations. Néanmoins, le chemin à parcourir reste long et le plaidoyer doit continuer. C’est notamment le cas pour la présence de plus de femmes sur les listes électorales en Afrique. La gestion de ces listes reste à améliorer afin de mieux préparer le chemin aux femmes pour qu’elles se présentent à égalité avec les hommes», a plaidé Milouda Hazib.Pour sa part, Maria Helena Langa, du Mozambique, a appelé le Réseau à continuer à promouvoir l’auto-estime des femmes après avoir agi afin que les associations nationales des collectivités territoriales admettent le REFELA comme Commission permanente pour la question du genre.
Dans son allocution de clôture, le secrétaire général de CLGU Afrique, Pierre Elong Mbassi, a insisté sur «trois mots» résumant son ressenti à l’occasion de la commémoration du dixième anniversaire de la création du REFELA : enthousiasme, engagement et empathie. «Enthousiasme, d’abord, de promouvoir l’égale dignité entre hommes et femmes et l’égal accès aux droits, aux responsabilités... Engagement, ensuite, des membres du REFELA à continuer à consolider leur réseau, mais engagement aussi du gouvernement du Maroc à continuer à soutenir le REFELA dans son combat juste pour l’égalité, qui correspond parfaitement aux orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc en faveur de l’égalité hommes-femmes. Empathie, enfin, vis-à-vis des enfants vivant dans la rue pour que cessent ces situations indignes des sociétés de nos villes et territoires, vis-à-vis des femmes et filles victimes de violences, pour que ces pratiques ne soient plus tolérées dans nos villes et territoires…», a conclu M. Elong Mbassi.