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Ce que préconise le CESE pour le tourisme

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est autosaisi sur le devenir de l’activité touristique. Il en ressort 21 recommandations s’articulant autour de 5 axes : durabilité, digitalisation, tourisme national, capital humain et territorialisation. Et pour les prérequis, l’institution préconise une gouvernance intégrée et efficace.

Ce que préconise le CESE pour le tourisme
Le Conseil propose d’opérationnaliser la Charte marocaine du tourisme durable.

Le Conseil économique, social et environnemental a présenté, hier mardi 30 mars, 21 recommandations pour le secteur touristique. Révélées lors d’une rencontre virtuelle, animée par Ahmed Réda Chami, président du CESE, ces recommandations s’articulent autour de 5 axes et s’appuient sur un prérequis important, selon Ali Ghannam, membre du CESE : la Gouvernance intégrée et efficace. Sur ce registre, le Conseil préconise d’instaurer une loi-cadre du tourisme et de promouvoir une planification stratégique intégrée moyennant l’activation de la haute autorité du tourisme et la mise en place d’instances régionales. Il propose également une meilleure synergie entre l’ONMT (Office national marocain du tourisme) et la SMIT (Société marocaine d’ingénierie touristique) en soutenant leur transformation et en renforçant leurs rôles et leurs moyens. En outre, le CESE insiste sur l’importance de donner plus de visibilité aux investisseurs sur les opportunités du secteur en érigeant la veille stratégique en priorité pour l’Observatoire du tourisme et en modernisant les comptes satellites du secteur produits par le HCP (Haut-Commissariat au Plan). Enfin, il préconise de repenser la politique aérienne du pays.

Une approche «Tourisme 365 jours»
Quant aux recommandations formulées par le CESE, elles ont été regroupées selon un premier axe relatif à la durabilité. À ce niveau, l’institution propose d’opérationnaliser la Charte marocaine du tourisme durable qui doit donner la priorité à l’emploi décent et protéger les travailleurs informels. Le Conseil recommande également d’investir dans le développement de standards de la durabilité dans tous les domaines (droits humains, transport, économie…) et de contribuer à travers le système fiscal à la promotion des investissements durables. Il souligne, en outre, l’importance d’édicter les normes réglementaires alignées sur les exigences de la concurrence des marchés extérieurs et d’opter pour une approche «Tourisme 365 jours». Ainsi, des segments peu dépendants des conditions climatiques gagneraient à être développés : tourisme culturel, archéologique, d’aventure, médical…

Un circuit de réservation et de paiement marocains
Le deuxième axe a trait à la digitalisation. Sur ce point, l’une des principales recommandations du CESE est de proposer un circuit de réservation et de paiement marocains permettant d’éviter la sortie de devises et des commissions hors Maroc. En même temps, il est nécessaire, selon le Conseil, de faire évoluer la communication officielle numérique actuelle vers l’expérience client. Pour sa part, le troisième axe concerne le tourisme national. Proposer des produits spécialement conçus pour le tourisme national et adaptés au pouvoir d’achat, inventer des offres dédiées pour les MRE (Marocains résidant à l’étranger), promouvoir le tourisme social et améliorer les performances des centres d’estivage sont les principales recommandations du CESE sur ce volet.

Une spécialisation «Arts  et métiers du tourisme» dans l’enseignement
Pour le capital humain, et c’est le quatrième axe, le CESE souligne, avant tout, l’importance de faire de la recherche scientifique un axe majeur de la promotion touristique. Il préconise, ensuite, de mettre à jour la cartographie de l’emploi dans le secteur et d’initier la signature d’une convention sectorielle collective pour la formation. Le Conseil recommande, en outre, d’instaurer et promouvoir une spécialisation «Arts et métiers du tourisme» dans l’enseignement fondamental et supérieur ainsi que de revoir le dispositif de formation professionnelle. Le cinquième et dernier axe est celui de la territorialisation. Parmi les recommandations du CESE, soutenir la mise en œuvre des stratégies régionales du tourisme durable et concevoir une offre diversifiée autour de corridors traversant plusieurs régions. Par ailleurs, le Conseil est pour le renforcement, à l’échelle locale, des mécanismes de démocratie participative, à travers la promotion de plateformes citoyennes et forums de dialogue. 
À noter que les recommandations et pré-requis formulés par le CESE sont le fruit d’une autosaisine de l’institution sur l’avenir de l’activité touristique. Plusieurs réunions ont ainsi été organisées avec les intervenants du secteur pour aboutir à l’Avis du CESE sur «Le tourisme, levier de développement durable et d’intégration» dont l’atelier de restitution a eu lieu hier. n

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