Le président de la FIFA, Gianni Infantino, en a fait une tradition quasi annuelle. En période hivernale, le patron du football mondial effectue une visite en Afrique, pour y constater l’avancement de différents projets, rappeler qu’il n’y a d’autres alternatives que la réforme et, de temps en temps, lancer un pavé dans la mare. Ce mercredi, l’Italo-Suisse a débarqué au Maroc, où il a été reçu avec les honneurs, comme à l’accoutumée.
Accueilli à l’aéroport international de Rabat-Salé par le président de la FRMF, Fouzi Lekjaâ, Infantino a été admiratif du «sérieux du travail réalisé par la FRMF» et a souligné que «cette visite nous permettra également de passer en revue les moyens de fructifier davantage ce travail et de faire profiter les pays africains et d’autres pays du monde du Centre Mohammed VI de football et des infrastructures sportives existantes au Maroc.» «On va certainement partir d’ici avec beaucoup d’idées et de programmes sur le football», a conclu celui qui préside aux destinées du football mondial depuis février 2016. Certes, les visites d’Infantino au Maroc ne passent jamais inaperçues, mais celle de cette semaine est encore plus particulière. En effet, dans moins de trois semaines, Rabat accueille l’assemblée générale de la Confédération africaine de football, avec au menu les élections présidentielles de l’instance continentales. Dans le contexte de pandémie et de crise qui en résulte, la CAF est plus que jamais devant un tournant de son histoire.
Dans ce sens, Infantino a réalisé une tournée dans une demi-douzaine de pays africains pour signifier l’importance du scrutin du 12 mars à Rabat. Même si certains spéculent sur le favori d’Infantino, le président se garde bien évidemment de manifester son appui pour l’un des quatre candidats. Toutefois, le fait d’avoir «grillé la politesse» à l’Ivoirien Jacques Anouma, le seul aspirant qu’Infantino n’a pas rencontré au cours de cette tournée, donne un indice. Ce n’est pas non plus un hasard si le président de la FIFA se trouvait présent à l’assemblée générale de la COSAFA (Conseil des fédérations de l’Afrique australe) à Johannesburg, lorsque l’institution a affiché son soutien à Patrice Motsepe, aux dépens de son «ex-favori» et président sortant de la CAF, Ahmad Ahmad.
Ce n’est un secret pour personne que la FIFA veut faire de l’Afrique son nouveau terrain de développement, par opposé au football européen devenu trop élitiste et très peu enclin à accepter l’allongement des calendriers. Mais pour faire du football africain un projet fiable, la FIFA a besoin d’acteurs crédibles du continent. La visite d’Infantino au Maroc, à quelques semaines de l’assemblée élective, arrive à point nommé pour ne plus rien laisser au hasard dans le casting.