Le gouvernement a décidé de prolonger de deux semaines, à compter du 19 janvier à 21 h, les mesures de précaution adoptées le 13 janvier pour lutter contre le coronavirus. Le gouvernement précise que cette décision a été prise dans le cadre des efforts visant à lutter contre la propagation de cette pandémie et à atténuer ses effets en tenant compte de l’évolution de la situation épidémiologique au niveau mondial et de l’apparition de nouvelles variantes du virus dans des pays voisins. Un communiqué relève par ailleurs que cette décision intervient sur la base des recommandations de la commission scientifique et technique concernant la nécessité de maintenir les procédures nécessaires pour lutter contre le coronavirus (Covid-19).
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Salah Dine Qanadli, professeur à l’hôpital universitaire de Lausanne, se veut rassurant
«Une mutation ne serait pas suffisante pour annihiler les effets des vaccins»
Les mutations observées du coronavirus sèment l’inquiétude dans le monde et poussent l’opinion publique à se poser de multiples questions sur les risques que cela représente et sur l’efficacité des vaccins pour la santé publique. Le professeur Salah Dine Qanadli, professeur à l’hôpital universitaire de Lausanne fait le point.
Faut-il s’inquiéter des nouvelles mutations observées de la Covid-19 ? Salah Dine Qanadli, professeur à l’hôpital universitaire de Lausanne, s’est voulu rassurant lors d’un entretien accordé à la MAP. Cet expert, qui a contribué à plusieurs travaux et recherches sur le nouveau coronavirus, affirme que tant que les mutations ne touchent pas de manière directe les défenses, il n’y a pas de raison d’inquiétude. «En théorie, la mutation devient problématique lorsqu’elle s’opère au niveau du segment qui empêcherait la résistance ou le développement des anticorps. En réalité, cette hypothèse reste improbable, car il faudrait plusieurs mutations qui touchent le même segment et confèrent des propriétés convergentes pour s’inquiéter», explique ce chercheur.
Répondant à une question sur les dangers de ces mutations, Salah Dine Qanadli souligne qu’une mutation ne serait pas suffisante pour annihiler les effets des vaccins tels qu’ils sont conçus aujourd’hui. «Tous les vaccins disponibles actuellement sont polyclonaux et sont dirigés contre plusieurs protéines et plusieurs segments du virus», indique-t-il. Toutefois, le chercheur relève que l’augmentation de la contagiosité peut poser de sérieux défis en termes d’organisation et de prise en charge des patients au niveau des services de santé qui se trouveront soumis à une forte pression. «C’est là des inquiétudes indirectes liées à la mutation actuelle du virus», a-t-il soulevé.Revenant sur la question de l’immunité collective et qui pourrait être atteinte en mai prochain comme l’avait souligné le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb, le professeur affirme que pour atteindre cet objectif il faut avoir un nombre élevé de gens qui présentent des défenses, c’est-à-dire des anticorps. «On parle dans ce cas d’une séroprévalence élevée qui est le seul moyen pour que le virus arrête de circuler. Ce nombre de patients qui doivent avoir une immunité pour freiner la propagation du virus est variable d’une maladie à l’autre. «Le fait que le virus se transmette aujourd’hui beaucoup plus vite, signifie probablement que les prévisions pour atteindre l’immunité collective vont être révisées pour prolonger le délai, parce qu’il faut qu’un nombre élevé de personnes soit immunisé», précise le professeur Salah Dine Qanadli.A.L.