Le Matin : Quelle lecture faites-vous du positionnement du Maroc comme hub économique entre l’Afrique et le monde ?
Quel est le rôle que devront jouer les jeunes marocains et africains dans cette dynamique ?
Les jeunes marocains ont un rôle à jouer dans cette dynamique, mais il faut d’abord surtout croire en l’Afrique, et s’ouvrir à des partenariats gagnants-gagnants. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat et surtout l’entrepreneuriat social sont devenus un levier important pour le développement en Afrique. L’Afrique a le taux le plus élevé des entrepreneurs femmes par rapport à d’autres continents. Ces dernières années, plusieurs entreprises jeunes qui mettent devant les compétences et potentiels des jeunes ont vu le jour en Afrique en se basant sur l’innovation sociale et la créativité et la capacité d’adaptation, surtout durant cette période de crise sanitaire de la Covid19. Les jeunes entrepreneurs pourront tirer profit des meilleures pratiques et du savoir-faire des autres entreprises africaines dans différents domaines. Aujourd’hui avec la Covid-19, de nouvelles méthodes de travail et de commerce s’imposent avec un monde plus au moins digitalisé, ce qui facilitera la connexion, le partage et le partenariat entre les entreprises africaines, d’autant que plusieurs pays africains ont adopté ou en cours d’adoption du système du crowdfunding et autres réglementations et approches financières et économiques.Comment peut-on mettre les compétences africaines au service du développement du continent ?
Je pense qu’il est nécessaire aujourd’hui de créer des centres d’excellence et d’innovation physiques et numériques pour le renforcement de capacités des jeunes entrepreneurs et créateurs surtout avec les challenges engendrés avec la Covid-19. Je pense que la préoccupation numéro 1 en Afrique est la relance socio-économique post Covid-19 qui nécessite aussi une réflexion stratégique pour le développement d’un nouvel écosystème solide qui prend en considération les priorités et les orientations émergentes en 2020. Il faut aussi encourager le mapping par secteur et zone géographique d’initiatives et d’institutions souhaitant collaborer ensemble.Beaucoup d’entreprises marocaines investissent en Afrique. Pensez-vous que les jeunes ont cette ambition de porter la marque Maroc vers le reste du continent ?Oui, actuellement il y a plusieurs jeunes entrepreneurs qui commencent à s’intéresser davantage à la coopération Sud-Sud, surtout après le retour du Maroc à l’Union africaine et son adhésion dans plusieurs blocs ou structures économiques. Les visites d’échange entre le Maroc et les autres pays africains ont contribué à promouvoir les opportunités d’affaires dans le continent africain. Avec des modèles économiques africains qui marchent aujourd’hui, les jeunes entrepreneurs peuvent tirer profit de ces expériences et innover pour promouvoir les chaînes de valeurs des produits africains. n