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Grogne des pharmaciens après leur exclusion de la réalisation des tests antigéniques Covid-19

La décision du ministère de la Santé d’exclure les pharmaciens de la réalisation des tests antigéniques provoque la colère des professionnels. Le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens d’officine, Mohammed Lahbabi, n’a pas caché son mécontentement de cette décision qu’il a qualifiée d’inexplicable et d’injuste. Pour sa part, Oualid Amri, vice-président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens et président du syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca, a clairement dénoncé la décision du ministère qui démontre, d’après lui, le manque de reconnaissance du rôle joué par les pharmaciens des officines et de la mission qu’ils peuvent remplir en matière de lutte contre la pandémie de la Covid-19.

Grogne des pharmaciens après leur exclusion de la réalisation des tests antigéniques Covid-19

C’est désormais acté. Le ministère de la Santé vient de trancher dans la polémique autour de l’éventuelle possibilité de réalisation des tests antigéniques rapides par les pharmaciens. Dans un document rendu public lundi dernier, le département de tutelle a clairement défini les organes qui seront habilités à réaliser ces tests ainsi que tout type d’examens biologiques de dépistage et de diagnostic de l’infection par le SARS-CoV-2, qu’ils soient de biologie moléculaire, antigéniques ou sérologiques. D’après le document communiqué par le ministère, seuls les laboratoires de biologie médicale, des secteurs public et privé seront autorisés à effectuer ces tests, sachant que le ministre de la Santé  a autorisé également les autorités sanitaires régionales à octroyer aux cliniques et cabinets médicaux le droit d’effectuer les tests antigéniques ou sérologiques rapides, «si la situation épidémiologique l’exige ou si l’offre de laboratoire publique et privée est limitée». 
Les pharmacies d’officine, habilitées normalement à réaliser des tests antigéniques rapides, seront désormais exclues de cette opération. Une annonce qui n’a pas laissé de marbre les pharmaciens. Contacté par «Le Matin», le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens d’officine,  Mohammed Lahbabi, n’a pas caché son mécontentement de cette décision qu’il a qualifiée «d’inexplicable et d’injuste, particulièrement envers le citoyen marocain qui va devoir payer les frais de ce choix, puisque les tests antigéniques rapides qui étaient réalisés à 120 DH par les pharmaciens sont proposés au niveau des laboratoires au prix de 400 DH». 
«Ce qu’il faut comprendre, c’est que la nouvelle décision du ministère n’a pas impacté la vente et dispensation des tests antigéniques rapides au niveau des officines. Ce service revient en effet de droit aux pharmaciens par la force de la loi. En effet, la vente des tests est régie par trois lois, à savoir le texte 08.11, la loi 84.12 et celle du 17.04 qui donne le droit au pharmacien de dispenser les tests rapides au niveau des officines à condition que ces dernières aient obtenu leur certificat d’enregistrement auprès de la Direction des médicaments et de la pharmacie. Aujourd’hui, les pharmaciens déplorent le fait d’avoir été écartés de l’élaboration des tests antigéniques rapides, en partant de leur volonté  de vouloir participer au dépistage de masse de la population tel que préconisé par l’Organisation mondiale de la santé et à l’image de ce qui se fait dans de nombreux pays dans le monde, notamment en Algérie, en Tunisie et en France, pour ne donner que ces exemples», note M. Lahbabi. 
Pour sa part, Oualid Amri, vice-président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens et président du syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca, a clairement dénoncé la décision annoncée lundi dernier par le ministère de la Santé qui démontre le manque de reconnaissance du  rôle joué par les pharmaciens des officines et la mission qu’ils peuvent remplir en matière de lutte contre l’épidémie de Covid-19. 
«Nous avons le sentiment d’être non seulement écartés, mais visés par le ministère de la Santé. Contrairement aux pays voisins, notamment la Tunisie, où le pharmacien est considéré comme un acteur majeur dans le plan de lutte contre l’épidémie et participe à la campagne de vaccination ainsi qu’à la réalisation des tests, le ministère tend lui à réduire le rôle du pharmacien. Pourtant, ce département peut profiter de l’existence d’un réseau de 1.500 officines pour atteindre les citoyens dans les zones les plus enclavées», conclut M. Amri. 

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