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«Happy Lovers» et «Haysh Maysh» de Hicham Lasri à la plateforme du Festival d’El Gouna

La plateforme du Festival du film El Gouna (Égypte) accueille dans sa cinquième édition, du 16 au 21 octobre, 20 projets, dont 13 en phase de développement, 6 films en post-production, puis un projet invité en phase de post-production. Les organisateurs confirment que la sélection a été faite en fonction du contenu, de la qualité technique et de la faisabilité financière de chaque projet.

«Happy Lovers» et «Haysh Maysh» de Hicham Lasri à la plateforme du Festival d’El Gouna

Des 20 projets retenus au Festival du film El Gouna en Égypte, deux sont du réalisateur marocain, Hicham Lasri. Le premier, «Happy Lovers» (Amoureux heureux), fait partie de la liste des projets de longs métrages en phase de développement. «Ce film a bénéficié du Fonds de développement. On a travaillé dessus, moi et Lamia Chraïbi, depuis six ans, pour en faire mon prochain long métrage. Il a été dans le Festival de Marrakech, au Festival de Cannes, toujours dans le cadre du développement. C’est un film qui m’a pris du temps, parce qu’il est très élaboré, très compliqué et devait être tourné dans un autre pays. Pour le Festival El Gouna, j’ai eu de la chance d’être sélectionné pour un film en développement et un film en post-production», souligne le réalisateur Hicham Lasri. «Happy Lovers» est une fiction qui raconte l’histoire de l’institutrice May et de son mari Serge, un auteur travaillant comme réceptionniste dans un hôtel parisien. Son nouveau roman est refusé partout. Alors que le couple a besoin d’argent, vu qu’il attend l’arrivée de son bébé. Un soir, Serge croise Rahman, un grand écrivain avec une fatwa et une prime de 3,3 millions de dollars sur sa tête. Il décide de le tuer. Cette idée se transforme en obsession et finit par tout désarticuler dans une vie rangée et heureuse. Selon le réalisateur, «Happy Lovers» est un récit polyphonique de personnages au cœur de différentes cultures, religions et origines. «Ils vivent dans un monde grotesque où il est normal de légitimer le meurtre d’une personne pour avoir écrit un livre qui exprime une opinion différente. Il est ironique de comparer cette fable à notre monde actuel, dont les contours ont été redessinés depuis le 11 septembre 2001», explique Hicham Lasri. Et d’ajouter que les gens sont aveuglés par leurs propres besoins et finissent par commettre les pires atrocités au nom de la religion, du nationalisme, des partis politiques.

Le deuxième film «Haysh Maysh, false drama» de Hicham Lasri faisant partie de la plateforme El Gouna 2021, rentre dans le cadre des projets de longs métrages en phase de post-production. «Ce long métrage est en fait l’adaptation de la web-série “Bissara overdose” qui avait fait un grand buzz en 2017-2018 et dont j’ai développé le scénario pour évoquer ce personnage, qui apparaît fort, sincère et en colère, en mode ultra-féministe, et comment il vit son quotidien. C’est une comédie noire sur Casablanca. L’idée était de développer un film autour de ce personnage qui a fasciné et hérissé les poils des Marocains pour en faire une sorte d’icône marocaine et internationale. Car on parle de post-féminisme, de la position de la femme, de plusieurs thématiques tout autour, avec une dimension “Mad Max”. On est dans un monde presque post-apocalyptique, c’est-à-dire on voit les quartiers populaires, comment ils sont dépeints, filmés et travaillés pour donner l’impression qu’on est dans une sorte de fin de monde sociale qui appelle au début d’un nouveau monde», indique Hicham Lasri qui n’a pas manqué de souligner sa satisfaction quant au choix de ce film (qui n’a pas été financé par l’État) dans le Festival El Gouna et d’autres qui viendront après. Car, selon lui, «ce genre de films ne peut pas être soutenu par le Fonds de l’État. Malheureusement, on n’a pas l’habitude de proposer des films qui sont des satires sociales et font grincer les dents des membres de la Commission. Mais pour moi, c’est mon film le plus proche de l’audience, avec l’idée de terminer mes nouvelles écritures sur Internet», conclut le réalisateur.
À noter que la cinquième édition du Festival du film El Gouna se tiendra du 14 au 22 octobre, tandis que les activités de la plateforme auront lieu du 16 au 21 octobre, où le festival décernera un prix en espèces de 15.000 dollars et un certificat de la plateforme El Gouna pour le Meilleur film en post-production et le Meilleur projet en développement. 


Biographie

Hicham Lasri est un cinéaste de la nouvelle génération, natif de Casablanca, qui s’est intéressé très tôt au cinéma et à l’écriture, forgeant ses premières armes d’auteur dans l’écriture de pièces et de nouvelles. En 2011, son film «The end» sort et est acclamé par la critique. Un an plus tard, «C’est eux les chiens» touche autant les publics arabes qu’occidentaux, tant sa vision et son style surprennent. «The sea is behind», son troisième film, a été accueilli à Dubaï en 2014 et présenté en Panorama à la Berlinale. Avec «Headbang Lullaby», au Panorama de la Berlinale 2017, Hicham se lance dans l’exercice de la comédie douce et amère. «Jahilya», dernier volet de la «Trilogie du chien», est présenté au Forum de la Berlinale 2018. En parallèle de son travail de réalisateur, Hicham Lasri est auteur de romans et de bandes dessinées dont «Sainte Rita» (2015), «Fawda» (2017) et «L’improbable fable de Lady Bobblehead» (2020).

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