Les hôpitaux de Casablanca, Marrakech et Rabat frôlent la saturation, 90% des personnes en réanimation ne sont pas vaccinées

La situation sanitaire inquiète de plus en plus les autorités marocaines. Le nombre de contaminations ne cesse d’augmenter et frôle quotidiennement les 9.000 cas après que le seuil des 10.000 cas ait été franchi au cours de la semaine dernière. Le Maroc se trouve cette semaine en plein pic de la pandémie avec une situation épidémiologique très tendue, comme le souligne docteur Saïd Moutaouakil, professeur en réanimation et membre du Comité technique et scientifique contre la Covid-19. 

 «La situation devient de plus en plus inquiétante. Cette nouvelle vague que connaît le Royaume a atteint son pic avec un nombre élevé de contaminations qui dépasse les 9.000 cas quotidiennement et une hausse continue du nombre de décès et de cas de personnes admises en réanimation avec une prévalence des sujets jeunes, des enfants et des femmes allaitantes qui représentent désormais 30% des cas graves ou critiques, sachant que 90% de ces malades ne sont pas vaccinés», souligne le même responsable dans une déclaration accordée au «Matin».  

En effet, si le taux de remplissage des lits de réanimation est estimé à 46% sur le plan national, les grandes agglomérations tirent déjà la sonnette d’alarme en affichant un taux d’occupation frôlant les 90%. C’est le cas notamment pour les villes du grand Casablanca, Marrakech et Rabat. «Le variant Delta, devenu dominant, provoque une hausse rapide des contaminations à cause de sa forte propagation », ajoute le professeur Moutaouakil. 

Pour tenter d’inverser cette tendance haussière des contaminations, les autorités sanitaires ne cessent de multiplier les mesures de prévention. Ainsi, après l’instauration de plusieurs mesures préventives, un nouveau pas est franchi en termes de généralisation de la vaccination avec l’élargissement de cette campagne aux jeunes âgés de 20 ans et plus et l’acheminement vers la vaccination des enfants de plus de 12 ans avant le début de l’année scolaire. 

«La campagne de vaccination avance à un rythme très accéléré. Le taux de vaccination a déjà atteint 45%, sachant que le nombre de citoyens ayant reçu la première dose a déjà dépassé les 50%», indique le professeur Saïd Afif dans une déclaration accordée au «Matin». Le même responsable tient à faire remarquer toutefois que la campagne vaccinale ne peut freiner la propagation de l’épidémie, puisque son rôle est d’éviter de développer les formes graves de la maladie. Ainsi, le seul moyen d’inverser la courbe de contamination au cours des prochaines semaines reste le respect rigoureux des gestes barrières et le port du masque.