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Les incertitudes qui pèsent encore sur l’avenir de l’Afrique

À quoi ressemblera l’Afrique de demain ? Sera-t-elle le fruit de l’Afrique telle qu’elle se présente aujourd’hui ? Quatre panélistes réunis par l’Institut CDG la semaine dernière ont tenté d’apporter des regards croisés par rapport à la physionomie du continent dans les prochaines années. Voici les modèles de croissance et les scénarios de développement projetés par les intervenants.

Les incertitudes qui pèsent encore sur l’avenir de l’Afrique
En Afrique, la population est estimée à 1,3 milliard d’habitants et devrait doubler d’ici à 2050.

Le nombre d’habitants reste, pour un pays ou un ensemble de pays, un élément de puissance. La Chine en a été l’exemple. En Afrique, la population est estimée à 1,3 milliard d’habitants et devrait doubler d’ici à 2050, pour représenter le quart des habitants de la planète. 
Il s’agira de populations jeunes : selon l’Unicef, en 2050, quelque 40% des enfants de moins de cinq ans dans le monde vivront sur le continent africain. Comment sera donc l’Afrique de demain ? Sera-t-elle le fruit de l’Afrique telle qu’elle se présente aujourd’hui ? «Le futur sera un descendant du présent. Mais le futur ne sera pas qu’une simple prolongation des tendances lourdes d’aujourd’hui, car il y a des éléments nouveaux qui apparaissent, des germes de changement, et ils vont contribuer d’une certaine manière à façonner le visage de l’Afrique de demain. Ce que l’on peut affirmer d’une façon certaine c’est que la physionomie de l’Afrique de demain dépendra aussi de l’interaction de l’Afrique avec les acteurs non africains», souligne Alioune Sall, docteur en sociologie, spécialiste reconnu de la prospective en Afrique. C’était lors d’un webinaire organisé la semaine dernière par Institut CDG sur le thème «L’Afrique, le continent de demain ?»
Lors de cette rencontre, le groupe a réuni quatre panélistes, afin de donner des visions croisées de leurs perceptions du continent africain, lieu de croissance, mais également de périls. L’Afrique, qui malgré les craintes des chercheurs dès le début de la crise, semble plus épargnée par le virus que les pays occidentaux et asiatiques. «Les observateurs étaient très alarmistes quant au développement de la pandémie en Afrique, mais on s’est vite rendu compte que certains pays avaient réagi très positivement en termes de procédure, de méthodologie, de réactivité. 
La nouvelle génération est de plus en plus impliquée dans la chose publique, ce qui ne peut qu’être positif pour le développement de l’Afrique. Si nous souhaitons que l’Afrique compte demain, nous devons tout faire aujourd’hui pour changer la perception internationale sur cet immense continent, sa diversité, ses talents, ses nombreux potentiels dans les services, l’industrie, l’agriculture, la tech ou la culture», affirme Marion Scappaticci, entrepreneure, fondatrice du studio de conseil, d’incubation et de production Hinterlands, dédié à la valorisation des champions africains sur la scène internationale.

Des Afriques différentes et des défis communs
Une chose est sûre : Nous sommes sur des Afriques différentes, avec plusieurs spécificités, mais des Afriques avec beaucoup de leviers communs. «L’activation de la Zlecaf a permis aux pays africains de maintenir des interactions à travers des corridors d’échanges importants, des créations de valeur ajoutée, d’investissements et un impact direct sur la croissance pour les prochaines années», a souligné pour sa part Asma Charki, associée exécutive au sein de Mazars au Maroc en charge du «Tax Advisory Services». Cela étant dit, le continent est amené à mieux saisir ses potentiels humains à travers une inclusion sociale, de la formation et la promotion de l’emploi et de la PME. Car la construction d’un avenir meilleur se fera grâce à une jeunesse en bonne santé, bien éduquée et confiante en ses capacités. «Les incertitudes sur l’avenir sont importantes.
L’Afrique sera ce que les Africaines et les Africains en feront. Nous pensons qu’à l’ère du digital, des réseaux sociaux de la mondialisation, les populations sont informées et les gouvernements sont conscients des enjeux et de leurs positions économique et sociale. L’Afrique dans dix, quinze, vingt ans sera vraisemblablement plus développée, mais malheureusement certainement pas à la hauteur des aspirations des populations», développe Taoufiq Marzouki Zerouali directeur général de la société Novec/Groupe CDG.
Ingénieur en agronomie générale en 1987, ingénieur civil de l’École nationale du génie rural des eaux et des forêts de Paris en 1989 et aussi ingénieur d’État de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, Taoufiq Marzouki évoque aussi les réels challenges de l’Afrique : Réduire l’analphabétisme, voire l’annuler, augmenter le taux de personnes diplômées de l’enseignement supérieur, améliorer l’accès aux services de la santé et l’usage des innovations comme les drones, ou le conseil médical via la digitalisation, entre autres. «Je pense qu’une Afrique unie dans son immense diversité permettra de relever tous les défis. L’union n’est plus un choix, mais une nécessité pour réussir les challenges mondiaux à venir. 
Il y a l’Agenda 2063 qui est ensemble d’initiatives élaborées en 2013 pour le centenaire de l’Union africaine. Il comprend 15 projets phares, j’en dirai que deux. On propose un réseau de trains à grande vitesse reliant toutes les capitales africaines et centres commerciaux africains, la formulation d’une stratégie africaine de transformation de l’économie du continent d’un fournisseur de matières à celui qui utilise activement ses ressources», ajoute Taoufiq Marzouki. 
Il semble en tout cas qu’il y aura des améliorations de la situation en fonction des pays et des régions. Selon Marzouki, le volet eau potable et assainissement connaitra aussi des avancées majeures d’ici 2030 avec une amélioration de la qualité de l’eau et une réduction de la pollution. 

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