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Inquiétante montée des créances en souffrance détenues par les banques sur les entreprises

L’un des plus inquiétants impacts de la crise sanitaire est probablement la montée des créances en souffrance sur les entreprises. En 2020, leur encours affiche une progression de 11,3% à 57,2 milliards de DH. Un niveau qui risquerait de se détériorer davantage cette année, eu égard au volume des crédits ayant bénéficié d’un report jusqu’en décembre 2020 dans le cadre du moratoire sur les échéances des crédits.

Inquiétante montée des créances en souffrance détenues par les banques sur les entreprises
Selon la Banque centrale, le rythme d’évolution annuelle de la dette financière des entreprises non financières a ralenti à 2,4% totalisant près de 807,7 milliards de dirhams en 2020.

Les contreperformances de l’activité économique et la rupture du cycle d’exploitation des entreprises en lien avec le confinement sanitaire ainsi que la baisse de la demande ont lourdement impacté la montée des créances en souffrance (CES) sur les entreprises en 2020. Selon les données de Bank Al-Maghrib (BAM), l’encours des CES a culminé à 57,2 milliards de dirhams contre 51,4 à fin 2019. Soit une progression de 11,3% après une hausse de 5,8% enregistrée en 2019. C’est un niveau qui risquerait de se détériorer davantage cette année, eu égard au volume des crédits ayant bénéficié d’un report jusqu’en décembre 2020 dans le cadre du moratoire sur les échéances des crédits, et qui, en cas de persistance des difficultés de paiement et des conditions d’activités défavorables, alimenterait le stock des impayés. Rappelons que ce mécanisme a profité à 32.835 entreprises pour un encours global de crédit de 49,3 milliards de dirhams à fin décembre 2020. Ce qui a généré à cette date 4,6 milliards de dirhams. Le taux de défaut des entreprises non financières, correspondant à la part des créances en souffrance dans le total de la dette bancaire globale des entreprises, a enregistré une hausse de 83 points de base pour s’établir à 10,9%. Cette montée en flèche de la sinistralité s’est étendue à la plupart des secteurs d’activité, mais de manière différenciée. Les effets manifestes de la crise Covid-19 ont pesé sur certains secteurs d’activité. Ainsi, les entreprises opérant dans le tourisme et l’hôtellerie ressortent, en moyenne, avec le taux de dette en souffrance le plus élevé, se situant à 21,8%, suivi par les entreprises des secteurs de l’industrie manufacturière (15,8%) et du commerce (13,4%).

Décélération de la dette financière des entreprises en 2020
La dette financière des entreprises s’affiche en ralentissement en 2020. En effet, après une progression de 3,9% en 2019, le rythme d’évolution annuelle de la dette financière des entreprises non financières a ralenti à 2,4% totalisant près de 807,7 milliards de dirhams. Ce ralentissement s’expliquerait, selon BAM, par la baisse voire l’arrêt d’activité résultant des effets de la pandémie. Il concerne à la fois la croissance de la dette financière des entreprises privées (3,5% après 5% une année auparavant) et celle des entreprises publiques (0,3% à fin 2020 contre 1,9% en 2019). Rappelons que la troisième enquête menée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) en janvier 2021 dans le cadre du suivi des effets de la crise Covid-19 sur l’activité des entreprises révèle, en effet, que plus de 16% des entreprises ont été en arrêt définitif ou temporaire au terme du second semestre de 2020. En dépit de la décélération de l’endettement financier des entreprises, le ratio de leur dette rapportée au PIB a connu une hausse à 74,1% à fin 2020 après son maintien à 68,4% en 2018 et 2019. Cette évolution est imputable à la forte contraction du PIB en 2020 dans le sillage de la crise sanitaire. Par ailleurs, l’endettement financier des entreprises privées, constituant les deux tiers de la dette financière globale des entreprises non financières, s’est établi à 531,4 milliards de dirhams l’année dernière, soit 49,6% du PIB. Derrière cette évolution, un ralentissement de leur dette bancaire, passant de 6,1% à 3,3% d’une année à l’autre, qui continue de constituer leur principale source de financement (89%). 

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