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«Intelaka», un fort soutien à l’entrepreneuriat

L’année 2020 a été marquée par le lancement d’un vaste programme de soutien à l’entrepreneuriat. Élaborée suite aux Directives Royales, l’initiative «Intelaka» a pour objectif de donner une forte impulsion au financement bancaire des auto-entrepreneurs, TPE et petites entreprises exportatrices. Malgré la crise Covid-19, sa mise en œuvre s’est poursuivie, à un rythme toutefois beaucoup plus lent qu’initialement prévu. Une accélération est attendue en 2021.

«Intelaka», un fort soutien à l’entrepreneuriat
En 2021, le système bancaire devrait fluidifier davantage la distribution des financements et contribuer à la redynamisation du programme Intelaka.Ph. Shutterstock

En 2020, le Maroc a lancé un vaste programme consacré au soutien de l’entrepreneuriat. Élaborée suite aux Directives Royales, l’initiative «Intelaka» a pour objectif de donner une forte impulsion au financement bancaire des auto-entrepreneurs, TPE et petites entreprises exportatrices. Ce programme a été conçu par Bank Al-Maghrib et le gouvernement en collaboration avec le système bancaire. Ainsi, un Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat (FAFE) doté d’une enveloppe de 6 milliards de DH, sur une durée de 3 ans, a été mis en place par l’État et le secteur bancaire à parts égales. Les ressources de ce fonds ont été renforcées de 2 milliards supplémentaires octroyés par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social et dédiés au financement des activités économiques dans le monde rural.
Deux produits de garantie et un produit de financement ont été lancés dans ce cadre avec des taux préférentiels et à des conditions favorables. Le premier, «Damane Intelak», apporte une garantie de 80% du crédit plafonné à 1,2 million de DH. Le financement, qui peut être un crédit d’investissement ou de fonctionnement, est accordé à un taux fixe de 2%. Le second, «Damane Intelak Al Moustatmir Al Qaraoui», réservé au monde rural, apporte également une garantie de 80% du crédit plafonné à 1,2 million de DH. Néanmoins, le financement est octroyé à un taux fixe de 1,75%. À ces deux produits s’ajoute «Start-TPE» qui consiste en un prêt d’honneur de 50.000 DH au maximum accordé sans intérêts ni exigences de sûreté, remboursable en une seule fois après une franchise de cinq ans maximum. Il est destiné à financer les besoins en fond de roulement liés à des crédits bancaires à moyen et long termes de 300.000 DH maximum, garantis par l’un des deux premiers produits.
Pour favoriser ce programme, la Banque centrale a lancé un dispositif de refinancement spécifique illimité à un taux bonifié de 1,25% des crédits bancaires, de fonctionnement ou d’investissement, octroyés à toutes les catégories visées par le discours du Souverain. Elle a également assoupli les exigences en fonds propres des banques relatives aux crédits qu’elles accordent aux TPE. L’institution a, en outre, instauré un système de reporting basé sur des indicateurs détaillés déclinés en particulier au niveau régional, sectoriel et par genre. Le programme a été lancé en février 2020. «Malgré les restrictions sur les déplacements et les activités économiques à cause de la pandémie, sa mise en œuvre s’est poursuivie, à un rythme toutefois beaucoup plus lent qu’initialement prévu», avait souligné en novembre dernier Abdellatif Jouahri. Le wali de Bank Al-Maghrib s’exprimait lors de la présentation du bilan d’étape du programme à la Commission des finances de la Chambre des représentants.
En attendant que la machine s’accélère, 1,9 milliard de DH de crédits a été accordé par le secteur bancaire dans le cadre du programme «Intelaka» au 15 novembre 2020, au profit de 9.443 bénéficiaires. Ces fonds ont bénéficié aux entrepreneurs individuels à hauteur de 47% et aux TPE pour 53%. En outre, 86% des bénéficiaires sont des hommes et 14% des femmes, 79% des citadins et 21% des ruraux. Par secteur, le commerce arrive en tête (25%), devant l’agriculture (14%), l’industrie (13%), les services (13%) et le tourisme (10%). Par ailleurs, environ 60% ont obtenu une enveloppe de financement inférieure ou égale à 100.000 DH, 26% entre 100.000 et 300.000 DH, 6% entre 300.000 et 500.000 DH, 8% au-delà, sachant que le crédit est plafonné à 1,2 million de DH.
Ces crédits ont permis de créer 1.689 entreprises, avec à la clef 28.004 emplois potentiels. À noter que le taux de rejet des dossiers de financement «Intelaka» a atteint 19% au 15 novembre. Les principaux motifs de rejets déclarés par les banques : niveau d’endettement élevé du promoteur, contentieux et historique défavorable auprès des confrères, viabilité, qualité et rentabilité du projet insuffisantes, manque significatif d’expertise du promoteur dans le cadre de projets qui exigent une technicité spécifique, refus des clients de justifier leur demande par des factures, et décalage très important entre le montant demandé et la réalité du projet de l’entreprise.
«Ces données suggèrent sans aucun doute une insuffisance dans l’accompagnement des porteurs de projets au niveau local dans le domaine notamment de la formation et de l’appui technique. Cet accompagnement reste essentiel pour rehausser les résultats de ce programme», a estimé le patron de la Banque centrale. En 2021, le système bancaire devrait fluidifier davantage la distribution des financements et contribuer à la redynamisation du programme «Intelaka». Tenant compte des impacts prévus de ce programme et des mesures de soutien et de relance, le crédit bancaire au secteur non financier progresserait de 4,3% cette année et en 2021 et de 4,5% en 2022. 

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