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«J’ai voulu rendre un hommage au Maroc de la fin du 16e siècle, avec ses traditions, un peu oubliées de nos jours»

L’ambition donne du sens à l’existence ! C’est en tout cas ce qui ressort de cet entretien avec Mohamed Hamza Hilmi, jeune auteur qui vient de publier sa première nouvelle, «Les paradis tragiques». Malgré un parcours de formation en communication et en marketing, Mohamed Hamza Hilmi est depuis toujours un mordu de la lecture. Après plusieurs essais d’écriture inachevés «par manque de motivation», nous avoue-t-il, le jeune écrivain, enrichi par de multiples lectures dans différents styles de littérature, a trouvé sa voie et s’est lancé dans une aventure d’écriture. Mieux encore, l’auteur entame une expérience inédite d’accompagnement des écrivains en herbe pour les orienter et les outiller afin de réussir leurs romans.

 «J’ai voulu rendre un hommage au Maroc de la fin du 16e siècle, avec ses traditions, un peu oubliées de nos jours»

Le Matin : Racontez-nous d’abord l’inspiration de votre livre et le choix de l’époque ?
Mohamed Hamza Hilmi
: J’ai toujours été fasciné par les allégories qu’on retrouve en peinture, et dans les arts picturaux en général, je pense notamment au «Printemps» de Botticelli ou «La Melencolia» d’Albrecht Dürer. En littérature, cette forme d’expression n’a pas été utilisée pleinement dans toutes les époques. Il y avait des évocations en antiquité de l’allégorie chez Homère, Platon, et plus tard chez D’Alembert dans son «Dialogue en la poésie et la philosophie». Cependant, son utilisation littéraire demeure rare et peu exploitée, surtout à notre époque contemporaine. J’ai voulu dans mon conte oriental mettre l’accent sur les allégories d’abstractions représentées par des Djinns, et les faire dialoguer avec Anya l’héroïne de la nouvelle. Cette démarche est voulue afin de composer une nouvelle réflexive et philosophique, qui permettra au lecteur de cogiter sur plusieurs aspects de l’existence.

Vous dites dans votre biographie que rien ne vous destinait à être écrivain. Comment vous êtes-vous donc mis à écrire des nouvelles ?
Avec beaucoup de persévérance et de labeur surtout. Je ne suis pas partisan des personnes qui croient à l’inspiration comme un état de transcendance avec un monde merveilleux et inédit. Je pense au contraire qu’on peut bonifier les matériaux d’écriture et notre imagination en lisant, prenant des notes, visionnant des productions cinématographiques de qualité… Après, personne ne naît écrivain et il n’y a pas d’études pour le devenir concrètement. Les études de lettres servent à enseigner l’histoire de la littérature, ses champs, écoles, pensées, études du style, etc. Par contre, être écrivain n’a jamais été un sésame qui s’obtient de manière sélective ou aléatoire. L’écriture c’est avant tout énormément de discipline, de la méthodologie et de la régularité dans le travail. Personnellement, j’ai pu m’intéresser à plusieurs domaines de connaissances, allant de la philosophie jusqu’à la sociologie, en passant par la littérature, le cinéma, les arts picturaux, la pop-culture, etc.

En plus d’orienter votre carrière vers l’écriture, vous avez fait le choix d’accompagner d’autres personnes en créant la plateforme «réussir votre roman», pourquoi ?
Je souhaite démystifier les idées reçues de la littérature au Maroc, comme quoi elle serait un domaine réservé à une élite éclairée, ou pour les génies. Je n’irai pas jusqu’à affirmer qu’on devient écrivain du jour au lendemain, ça serait malhonnête de ma part. Il se trouve que la plupart des grands littérateurs ont été des autodidactes qui persévèrent dans leurs formations. Par contre, ils ont été des «bûcheurs» de livres et des curieux à tout ce qui s’offrait à eux, d’où leur érudition conséquente. Toute personne peut devenir un écrivain, cependant, cela prend du temps et de la persévérance, ce n’est pas une aventure aisée, mais elle n’est pas impossible et inconcevable non plus. Mon accompagnement s’accentue sur deux axes :
• Le coaching personnalisé pour les écrivains débutants ou néophytes, souhaitant faire parler leurs plumes, à travers un roman/nouvelle. Mon intervention ne vise pas à écrire le roman à leur place, mais de leur fournir les outils nécessaires pour mener à bien leur quête.
• L’accompagnement des personnes afin de les initier à la littérature dans son sens large, et à la lecture plus particulièrement.

Revenons à votre nouvelle «Les Paradis tragiques» et aux illustrations des faits. Comment les avez-vous imaginées et exécutées ?
J’ai partagé avec Sanae Zaki, l’illustratrice, quel genre d’atmosphère je voulais avoir pour «Les Paradis tragiques». Avec une description que j’ai fournie pour chaque illustration, Sanae a réalisé un travail impressionnant fourmillant de détails, en gardant le style du conte fantastique. 
Cela n’a pas été facile, car même si l’action principale se passe à Marrakech de 1598, on y trouve aussi les échos de civilisations étrangères, et d’horizons occidentaux et orientaux. De l’antiquité jusqu’au 16e siècle. Notre collaboration s’est bien déroulée tout au long du processus de création. 

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