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Une honorable distinction dans le pays du cinéma arabe, l’Égypte, qui s’est inclinée devant la puissance et la profondeur de cette œuvre cinématographique. «Cette grande consécration représente beaucoup pour moi et pour notre pays. Le Grand Prix «Best Arab Film» met notre cinéma au plus haut niveau, non seulement au monde arabe, mais aussi en Afrique où nous sommes leaders. Je suis très heureux que mon travail avec toute l’équipe, qui a duré quelques années depuis l’écriture jusqu’au festival, ait pu porter ses fruits... Sans oublier que nous avons souffert le temps de la pandémie, qui a retardé la participation aux festivals et la promotion du film. Nous attendons la levée du couvre-feu sanitaire avec beaucoup d’espoir... Aussi, il faut dire que c’était une compétition assez serrée avec beaucoup de films de partout, même égyptiens... J’en suis fier en tant que Marocain et en tant que cinéaste et j’offre ce prix à mon pays», renchérit Jamal Souissi. Il y a de quoi, puisque «Morjana» est arrivé à séduire un jury spécialisé et diversifié.
Ce premier long métrage du réalisateur Jamal Souisi raconte, en l’espace de 100 minutes environ, l’histoire de Morjana, une jeune marocaine obsédée par l’art de l’Opéra. Vivant à Paris, mais souhaite retourner dans sa ville natale de Tanger pour réaliser son rêve, à travers l’établissement de cet art dans sa patrie. Et ce, après la tenue d’un spectacle d’opéra qui renvoie au célèbre opéra Carmen où elle joue le rôle principal aux côtés d’un jeune homme avec lequel elle entretenait une relation d’amour. Cependant, ce rêve ne s’est pas réalisé en raison d’un incendie qui s’est déclaré dans la salle et a tué son amoureux. «Le film est un combat d’une femme, armée par la culture universelle et l’art dans toutes ses formes... La femme qui est l’origine de toute naissance du nouveau, du beau, du durable. J’ai toujours dans mes films, accordé beaucoup d’importance à la femme. Estimant que c’est le pilier de la société à tous les niveaux. Morjana représente cette Femme, cette femme qui se bat au quotidien pour avancer et s’imposer dans une société qui n’est toujours pas clémente envers elle. Sachant que l’art, la créativité, le courage et le savoir... sont les vraies armes pour faire avancer les visions positives... Morjana mène ce combat social et artistique à tous les niveaux. Car l’art casse et bouscule tous les tabous et injustices... », précise Jamal Souissi.
Dans ce film, on retrouve le combat de cette femme face à une réalité sociale, dure et injuste, dominée par une mentalité pétrifiée et négative... Pour sa liberté personnelle dans sa nouvelle situation, l’héroïne du film lutte désespérément, défiant les coercitions de la société et la futilité de ses solutions alternatives. De par sa thématique très touchante, le réalisateur estime que «ce film porte en lui un message de tolérance, d’acceptation et met en avant la puissance et la solidarité de la famille marocaine au-delà des stéréotypes étiquetés sur cette dernière».
Les personnages de cette œuvre cinématographique sont portés par Hanae Bouab (Morjana), Abdellah Bensaid (Adil), Sid Ahmed Agoumi, Nadia Niazi, Farida Ouchani, Hamza El Yamlahi, Nadia Kounda, Anne Loiret, Samira Ktiri, Soumaya Akaaboun, Ahmed Boulane et Nisrine Adam.
Rappelons que «Morjana» a bénéficié du Fonds de soutien du CCM avec un montant de 3.600.000 DH, d’après le scénario de Jamal Souissi coécrit avec Abdelkader Al Mansoure et Karima El Kadaoui, présenté par la société «Tangerine Cinema Services».
Biographie
Natif de Tanger, le réalisateur, producteur, producteur exécutif et coproducteur Jamal Souissi est diplômé en Littérature générale et comparée. Il est, aussi, titulaire d’un diplôme de l’Institut d’études et de recherches théâtrales et cinématographiques à la Sorbonne, Paris III. Il a travaillé comme producteur exécutif et directeur de production de plusieurs films marocains et étrangers «La Bataille des Trois Rois» de Souheil Ben Barka, «Loin» de André Téchiné, «The Grid» de Mikael Salomon, «The Goverment Inspector» de Peter Kosminsky, «Une Minute de Soleil en moins» de Nabil Ayouch, «Black Hawk Down» de Ridley Scott. Jamal est fondateur de la maison de production Tangerine Cinéma Services et a occupé plusieurs postes dans divers organismes de cinéma. Actuellement, il est président de la Chambre marocaine des producteurs de films. À son actif plusieurs productions, que ce soit à la télévision ou sur grand écran, en tant que
réalisateur.
