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Jouahri : L’excédent des devises résorbé, le travail continue sur la réforme du régime de change

À l’issue de la 3e réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri a été interpellé par la presse sur une série de questions qui font l’actualité de l’économie nationale. Les points saillants du débat.

Jouahri : L’excédent des devises résorbé, le travail continue sur la réforme du régime de change

Interventions de la Banque centrale pour résorber les excédents conjoncturels de devises, réforme du régime de change, retrait envisagé du Crédit Agricole France de la banque de détail au Maroc et rachat de ses parts dans sa filiale Crédit du Maroc par le groupe marocain Holmarcom. Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, a été essentiellement interpellé sur ces points, lors de sa rencontre en visioconférence avec la presse, tenue à l’issue de la 3e réunion trimestrielle du Conseil de BAM mercredi dernier (www.lematin.ma).

 Achat de devises : «le dirham n’est pas désaligné»
Le marché de change est rentré dans l’ordre et les récentes interventions de la Banque centrale pour résorber les excédents conjoncturels de devises ont pris fin. C’est ce qu’a déclaré à la presse Abdellatif Jouahri. Une opération qui a porté sur 880 millions de dollars. 
Ces interventions, rappelle-t-il, ont été lancées après avoir constaté une persistance de l’accélération des flux des transferts MRE observée à partir de juin dernier et que la cotation sur le marché interbancaire était pratiquement à la limite inférieure de 5%. En tout cas, le plus important pour le gouverneur de la banque centrale est que ce phénomène n’est pas structurel et que le dirham n’est pas désaligné. Cette dernière conclusion émane de toutes les évaluations qui ont été effectuées par la Banque centrale et confirmées par des spécialistes, notamment du FMI. 
Une conclusion importante du fait que, explique-t-il, le contraire, c’est-à-dire le désalignement du dirham, aura induit l’accélération de la réforme de change du dirham, soit en élargissant davantage la bande de fluctuation soit en passant à «autre chose» en relation notamment avec le panier des devises.

 Hausse des transferts MRE : Une commission pour comprendre
Par ailleurs, pour mieux comprendre le phénomène, une commission sera mise en place. Elle sera composée notamment de BAM, du ministère des Finances, de la Direction générale des Impôts, du Groupement professionnel des Banques du Maroc et de l’Office des Changes.
En attendant, Jouahri a partagé quelques interrogations sur les facteurs pouvant expliquer ce phénomène. Les MRE auraient-ils craint la taxation de l’épargne dans leurs pays de résidence ? 
S’agit-il d’un effet de la convention OCDE ? ou de reprise des investissements des MRE au Maroc, avec une conjoncture atone en Europe ? Ou serait-ce l’effet de la poursuite de l’élan de solidarité avec leurs proches au Maroc affectés par la crise ?
Si le phénomène est dû à plusieurs facteurs, il faudra pondérer chacun d’entre eux en fonction de l’importance de son impact, estime-t-il. Il suggère aussi aux banques de se rapprocher de leurs clients MRE pour comprendre ce phénomène.
À noter que, selon les prévisions de BAM, après une hausse de 4,9% en 2020, les transferts MRE devraient marquer une augmentation importante de 27,7% pour atteindre un niveau record de 87 milliards cette année, avant de reculer de 5% à 82,7 milliards en 2022.

 Régime de change : le travail continue sur les prérequis
Les excédents conjoncturels de devises étant épongés, la Banque centrale continue à travailler sur les prérequis pour une nouvelle étape dans la réforme du régime de change, annonce Jouahri. Cette préparation porte notamment sur les aspects relatifs à la communication et la formation. Il s’agit aussi de l’accompagnement des banques pour ce passage, en s’attaquant notamment aux risques financiers qu’il induit. Cette réforme sera, d’ailleurs, encore une fois, à l’ordre du jour des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) dont une mission est attendue au Maroc en novembre prochain, indique Jouahri. Mais, souligne-t-il, il est très difficile de passer à une autre étape dans cette réforme en ce contexte de crise, avec une multitude d’incertitudes, qu’il faut prendre en ligne de compte, en lien notamment avec l’évolution de la pandémie dans le monde. Insistant qu’il n’y aura pas de retour en arrière dans cette réforme, Jouahri souligne qu’il faut prendre le temps qu’il faut pour passer à une autre étape.

 Rachat de Crédit du Maroc par Holmarcom : Jouahri met les points sur les «i»
Abdellatif Jouahri a tenu à mettre les choses au clair au sujet du retrait envisagé du Crédit Agricole France de la banque de détail au Maroc et le rachat de ses parts dans sa filiale Crédit du Maroc par le groupe marocain Holmarcom.  «La loi est claire et nous appliquerons ses dispositions : tout changement de contrôle nécessite un nouvel agrément». C’est ce qu’il a, d’ailleurs, expliqué à de «hauts 
responsables» du groupe bancaire français qui l’ont contacté à ce sujet lors de la période estivale, a-t-il révélé, notant que ce projet est au stade préliminaire. 

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